Secteur maritime

Réunion de l’OIT adopte des mesures pour attirer et maintenir dans l’emploi des gens de mer et améliorer les possibilités offertes aux femmes marins

Il est indispensable que l’on dispose de gens de mer qualifiés pour garantir la sûreté, la sécurité, le caractère écologique et l’efficacité des transports maritimes. D’où la nécessité d’attirer des nouvelles recrues de qualité et de maintenir dans l’emploi des gens de mer expérimentés, y compris des femmes marins et des marins issus d’autres groupes sous-représentés.

Actualité | 11 mars 2019
Participants de la réunion sectorielle sur le recrutement et le maintien dans l’emploi des gens de mer et sur l’amélioration des possibilités offertes aux femmes marins
GENEVE (OIT Info) – Des représentants de gouvernements, d’organisations d’armateurs et de gens de mer ainsi que d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales se sont réunis à Genève du 25 février au 1er mars 2019 et ont adopté des conclusions sur les mesures à prendre pour promouvoir l’attractivité de la profession maritime aux yeux des jeunes, maintenir dans l’emploi les gens de mer expérimentés, et assurer la diversité et les possibilités offerte à tous, notamment les femmes et les groupes exposés à la discrimination.

Le transport maritime achemine 90 pour cent des échanges commerciaux internationaux en termes de tonnage et assure le déplacement de millions de passagers. Il est indispensable que l’on dispose de gens de mer qualifiés pour garantir la sûreté, la sécurité, le caractère écologique et l’efficacité des transports maritimes. D’où la nécessité d’attirer des nouvelles recrues de qualité et de maintenir dans l’emploi des gens de mer expérimentés, y compris des femmes marins et des marins issus d’autres groupes sous-représentés. Pour ce faire, il faut prévoir une approche créative impliquant les partenaires sociaux et toutes les autres parties prenantes concernées, afin de trouver des solutions efficaces et viables.

«Cette réunion a examiné les thèmes et approches nécessaires pour faire en sorte que l’avenir du travail dans le secteur du transport maritime soit attractif, y compris pour les femmes et d’autres groupes exposés à la discrimination, et qu’il puisse retenir les gens de mer qualifiés. Sans eux, le secteur maritime, moteur du commerce mondial, ne saurait fonctionner», explique le président de la réunion M. Henrik Munthe, avocat au Département des relations professionnelles, Confédération des entreprises norvégiennes.

Si les aspects positifs et attrayants d’une carrière dans le secteur maritime sont nombreux, il existe aussi des enjeux et des difficultés qui peuvent dissuader les jeunes d’épouser la profession de marin et inciter des gens de mer expérimentés à renoncer à la vie en mer. En raison de la pénurie de gens de mer annoncée, en particulier d’officiers, il convient de promouvoir les bonnes pratiques et de traiter les points qui posent problème afin de veiller à ce que les gens de mer recrutés à l’avenir soient qualifiés et motivés.

Mme Zulphy S. Santamaría Guerrero, ministre du Travail de la République du Panama, qui a assumé la fonction de vice-présidente du groupe gouvernemental durant la réunion, explique que «les représentants gouvernementaux ont jugé très utile de débattre de ces questions, entre eux mais aussi avec les autres partenaires sociaux, et de formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour permettre de garantir que l’on dispose de gens de mer qualifiés et motivés, qui sont la clé d’une exploitation de nos navires en toute sécurité».

Le transport maritime, tout comme d’autres secteurs, s’adapte aux évolutions technologiques constantes – notamment l’automatisation et la numérisation –, qui entraînent une réduction de la taille des équipages, avec les risques de stress et d’isolement que cela suppose, une réduction des congés à terre, ainsi que des changements dans le mode d’exploitation et de gestion des navires. Si l’évolution des technologies de la communication – en particulier l’accès à Internet, y compris en haute mer – est généralement positive car elle offre aux gens de mer la possibilité de rester en contact avec leurs amis et familles à terre, elle peut aussi nuire à l’interaction sociale à bord.

Mme Kathy Metcalf, présidente et directrice générale de la Chamber of Shipping of America, qui assumait la fonction de vice-présidente du groupe des armateurs lors de la réunion, déclare: «Nous avons pu faire part de nos préoccupations et exposer des solutions éventuelles aux problèmes majeurs, et aussi mettre en évidence les bonnes pratiques dans notre secteur qui pourraient servir d’exemple. Cela nous aidera dans les efforts que nous devons déployer pour garantir un secteur maritime économiquement, écologiquement et socialement durable, qui soit ainsi préparé pour l’avenir, l’objectif étant de préserver et de renforcer notre plus grand atout: les gens de mer».

Les femmes, qui représentent seulement un faible pourcentage de gens de mer en activité, sont largement sous-représentées dans la profession et constituent donc une ressource sous-utilisée. S’il existe de bons exemples de carrière réussie pour des femmes marins, y compris des femmes capitaines sur des navires de transport de marchandises ou de passagers ultra-modernes, trop de femmes du secteur sont confrontées à des problèmes tels que la discrimination, l’isolement et même le harcèlement sexuel.

«Nous avons abordé de nombreuses questions importantes», explique Mme Lena Dyring, directrice des activités de croisière, Norwegian Seafarers’ Union, qui a assumé la fonction de vice-présidente du groupe des gens de mer durant la réunion. Elle se dit «particulièrement heureuse des discussions fructueuses tenues lors de la réunion, qui ont abouti à des recommandations très spécifiques concernant les mesures à prendre, notamment au moyen du dialogue social, pour améliorer la vie en mer des jeunes et des marins âgés, des femmes marins et des marins issus d’autres groupes vulnérables».

Les résultats de la réunion, y compris la note sur les travaux et les conclusions adoptées par les trois groupes, seront soumis pour examen au Conseil d’administration du BIT à sa 337e session, en novembre 2019.

Pour plus d'informations, veuillez contacter: M. Brandt Wagner, Département des politiques sectorielles de l'OIT - wagner@ilo.org