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REVUE
INTERNATIONALE
DU TRAVAIL

VOLUME 142, NUMÉRO 2 2003/2


SOMMAIRE

Numéro spécial: La mesure du travail décent

Avant-propos

Travail décent: concept et indicateurs

Dharam GHAI

L'auteur s'interroge sur la signification de la notion de travail décent, l'utilisation d'indicateurs et leurs limites, selon le contexte: pays industrialisés, en développement ou en transition. Il examine ensuite la validité des indicateurs correspondant aux quatre grandes composantes du travail décent: emploi, protection sociale, droits des travailleurs, dialogue social. Après avoir souligné l'engagement, ancien et constant, de l'OIT dans ces domaines, comme l'attestent les instruments adoptés, il donne l'exemple d'un indicateur mesurant les résultats de vingt-deux pays industrialisés en matière de travail décent.

La mesure du travail décent: un système d'indicateurs statistiques de l'OIT

Richard ANKER, Igor CHERNYSHEV, Philippe EGGER,
Farhad MEHRAN et Joseph A. RITTER

«Que chaque femme et chaque homme puissent accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d'équité, de sécurité et de dignité»: partant de cette définition, les auteurs établissent les caractéristiques qui font qu'un travail est décent, puis identifient trente indicateurs immédiatement exploitables pour mesurer ces caractéristiques, ainsi que les conditions économiques et sociales favorables à leur réalisation. Pour l'avenir, les auteurs suggèrent d'autres indicateurs, qui demandent un approfondissement, tout en soulignant que leur batterie de trente indicateurs ne se veut pas définitive. Ils concluent par des recommandations en vue d'une mesure systématique du travail décent.

Sept indicateurs pour mesurer le travail décent: une comparaison internationale

David BESCOND, Anne CHÂTAIGNIER
et Farhad MEHRAN

Partant de la contribution précédente, les auteurs cherchent à vérifier si un sous-ensemble de sept indicateurs mesurant les déficits de travail décent - «faible rémunération horaire», «durée excessive du travail», «écart entre le taux d'activité des hommes et celui des femmes», etc. - serait utilisable. Chaque indicateur est présenté, illustré par des exemples et discuté quant aux conditions à remplir aux fins de comparaison internationale. Les valeurs des sept indicateurs obtenues par chaque pays peuvent être additionnées pour mesurer son résultat global. Cela permet d'établir un classement provisoire, à vocation illustrative, sujet aux réserves des auteurs sur la qualité et la comparabilité des données nationales.

Une famille d'indicateurs du travail décent

Florence BONNET,
José B. FIGUEIREDO et Guy STANDING

Les auteurs traduisent la notion de travail décent en termes de sécurité socio-économique, ce qui leur permet de construire des indicateurs synthétiques relatifs à ces diverses formes de sécurité, à l'échelle macro, méso et micro sociale. A chacun de ces trois niveaux - national, de l'entreprise et individuel - les institutions, les instruments et les résultats sont évalués. Ces mesures intermédiaires sont ensuite normalisées et additionnées (avec une pondération supérieure pour l'indicateur de résultats) pour donner un indice général pour chacune des formes de sécurité. Ces indicateurs peuvent enfin être combinés pour donner un indicateur du travail décent à chacun des trois niveaux.

Travail décent et stratégies de développement

Gary S. FIELDS

L'auteur se félicite de voir la notion de travail décent conduire l'OIT à mettre plus l'accent sur les résultats concrets. Il examine ensuite les grandes questions en jeu: comment rendre la notion de travail décent plus précise à des fins opérationnelles? Comment intégrer les politiques économiques et sociales pour favoriser le travail décent? L'auteur propose ensuite une méthode empirique pour évaluer les effets de la croissance économique sur le travail décent. Il esquisse enfin la structure que pourraient avoir les études nationales que l'OIT se propose de mener pour évaluer les progrès en direction du travail décent.

Travail décent et développement humain

Iftikhar AHMED

Comment la promotion du travail décent peut-elle contribuer au développement humain et à la croissance économique? L'auteur étudie cette question en comparant les résultats de trente-huit pays, mesurés par l'indicateur du développement humain du PNUD, par l'indicateur du déficit de travail décent proposé par D. Bescond, A. Châtaignier et F. Mehran dans ce même numéro et par le PIB par tête. Il en ressort, à l'encontre des idées reçues, que des pays à revenu relativement peu élevé peuvent présenter de faibles déficits de travail décent et que, réciproquement, des pays à fort revenu n'obtiennent pas forcément de bons résultats en matière de travail décent.

E-ISSN 1564-9121


Mise à jour par MCN. Approuvée par IA. Dernière modification: 16 janvier 2004.