GENÈVE – L’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’Alliance coopérative internationale (ACI) ont signé un accord de partenariat qui marque le début d’une nouvelle phase de collaboration, plus intense, entre les deux organisations.

Le Protocole d'entente vise à contribuer au développement durable en faisant la promotion du rôle des entreprises coopératives dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015. C’est une version revue et actualisée d’un précédent accord qui avait été signé en 2004 dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies.

Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a salué le nouveau Protocole: «Le nouvel accord avec l’Alliance coopérative internationale est un exercice de prospective totalement cohérent avec les priorités de l’OIT pour 2016-17, récemment adoptées par notre Conférence internationale du Travail annuelle, et avec le Plan d’action pour une décennie des coopératives de l’Alliance. Il va nous permettre d’exploiter l’intégralité du potentiel des coopératives dans le monde alors que nous continuons d’œuvrer pour un avenir durable et le travail décent pour tous.»

Dame Pauline Green, Présidente de l’Alliance coopérative internationale, a déclaré: «L’Alliance est fière de renforcer sa coopération avec l’Organisation internationale du Travail. Les coopératives favorisent le travail décent et les normes du travail en raison du contrôle démocratique et de l’équilibre des pouvoirs qui les caractérisent. Le travail décent est la pierre angulaire du développement durable, et les coopératives – qui fournissent plus de 250 millions d’emploi dans le monde – ont prouvé leur capacité à créer et préserver des emplois de qualité, même en période de crise. Les coopératives jouent aussi un rôle important en facilitant la transition des petits producteurs informels vers l’économie formelle. Les coopératives sont un atout indispensable pour réaliser les Objectifs de développement durable parce qu’elles offrent un modèle d’entreprise alternatif, qui contribue au «triple bilan» social, économique et environnemental du développement durable.»

Les deux organisations travaillent ensemble à la promotion des coopératives depuis la fondation de l’OIT en 1919. Le premier Directeur général de l’OIT, Albert Thomas, était une figure de proue du mouvement coopératif français et siégeait au Comité central de l’Alliance. Les coopératives emploient directement 250 millions de personnes dans le monde, auxquels s’ajoutent celles qui sont indirectement employées, du fait de l’activité économique que génèrent les coopératives.  

L’OIT a également institué une Unité des coopératives dès 1920 qui continue d’apporter une contribution majeure au travail de l’Organisation.  

Lors de leur première rencontre à Bruxelles en 2012, la présidente de l’Alliance, Dame Pauline Green, et le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, avaient convenu de promouvoir la contribution des coopératives au travail décent et aux autres objectifs du développement durable, de mettre en exergue leur résistance à la crise économique et leur contribution à l’égalité entre hommes et femmes, et d’améliorer les statistiques relatives aux coopératives, entre autres.  

Depuis lors, les deux institutions ont travaillé en étroite collaboration sur ces questions, et sur d’autres, par le biais de plateformes bilatérales et multilatérales comme le Comité pour la promotion de l’action coopérative (COPAC) et le Groupe de travail inter-institutions de l’ONU sur l’économie sociale et solidaire.  

Les initiatives conjointes en matière de recherche et de dialogue politique lancées par l’OIT et l’Alliance depuis la rencontre de leurs deux dirigeants il y a deux ans et demi commencent à porter leurs fruits. La Déclaration adoptée lors du Sommet international des coopératives en octobre 2014 comprend un engagement en faveur du travail décent. Une conférence de deux jours consacrée à la recherche sur les coopératives et le travail décent, sera organisée pendant la Conférence mondiale de l’Alliance en novembre 2015 à Antalya en Turquie, témoignant des efforts de collaboration entre le Comité de recherche coopérative de l’Alliance et l’OIT.  

Dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015, le partenariat s’appuiera sur les normes internationales du travail pertinentes, y compris la recommandation (n° 193) de l’OIT sur la promotion des coopératives, 2002 et la nouvelle recommandation (n° 204) sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, 2015.  

«L’idée consiste à tirer parti de la capacité des coopératives à promouvoir le travail décent et à faire avancer l’agenda pour le travail décent », a déclaré Jürgen Schwettmann, directeur du Département des partenariats et de l’appui aux programmes extérieurs.  

En plus de ce partenariat solide avec l’Alliance, l’OIT est membre du Comité pour la promotion de l’action coopérative (COPAC), un comité inter-institutions qui promeut le développement durable des coopératives. Elle collabore aussi avec des agences de développement coopératives et des instituts de formation.