Le Président de l’Uruguay à la Conférence de l’OIT: le dialogue social et la négociation collective sont indispensables au progrès

Sans accords, il n’y a pas de progrès, a déclaré le Président Tabaré Vázquez lors de la journée d’ouverture de la réunion annuelle de l’OIT à Genève. Dans son message aux délégués, il a averti: «Nous ne devons pas attendre que le futur advienne, nous devons le construire».

Communiqué de presse | 5 juin 2017

GENEVE (OIT Infos) – Le Président de la République orientale de l’Uruguay, Tabaré Vázquez, a défendu le dialogue social et la négociation collective comme étant des composantes essentielles du développement des pays, s’adressant en cette journée inaugurale à la 106e Conférence internationale du Travail à l’OIT.

«Sans dialogue il n’y a pas d’accords et sans accords il n’y a ni développement ni progrès véritables et durables», a dit M. Vázquez au cours d’une session plénière spéciale de la Conférence, qui accueillait des représentants des gouvernements, et des organisations d’employeurs et de travailleurs des 187 Etats Membres de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Le Président uruguayen a dit aux délégués qu’il faisait surtout référence aux thèmes «de la négociation collective et du dialogue social dans le secteur privé et dans le secteur public, entre gouvernements, syndicats et employeurs», qu'il a qualifiés d'instrument clé pour construire un monde du travail au service de tous».

«Là réside la clé du contrat social et de la démocratie, indispensables au progrès», a-t-il ajouté.

«La force du dialogue et de la négociation ne consiste pas à crier, à menacer, à taper du poing sur la table ou à claquer la porte, mais à reconnaître les autres comme des semblables, en les écoutant, en ne craignant pas qu’ils aient raison, et à avoir la capacité de proposer, de négocier et de s’entendre», a expliqué le Président uruguayen.

M. Vázquez a rappelé aux délégués que «l’Uruguay disposait d’une vaste expérience en matière de dialogue social» et a noté que «le résultat était vraiment positif», qu’il avait joué un rôle dans l’amélioration des salaires réels, de la qualité de l’emploi, de la formation des travailleurs et des employeurs, de l’égalité entre les sexes, de la couverture de sécurité sociale, de la réduction de la pauvreté et de la croissance économique.

M. Vázquez a ajouté que les progrès accomplis dans son pays étaient «une réussite pour la société uruguayenne tout entière».

Le Président de l’Uruguay considère que la confiance dans un meilleur avenir commun est primordiale. «Sans cette confiance dans un meilleur avenir commun, l’Organisation internationale du Travail ne serait pas ce qu’elle est et nous ne serions pas là non plus».

Dans ses paroles de bienvenue au Président uruguayen, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a aussi abordé le sujet et a déclaré: «En période d’incertitude économique et politique, le dialogue entre le monde politique, les entreprises et le monde du travail est de plus en plus important».

«Votre pays qui, ces dernières années, est sorti victorieux du combat pour la démocratie, dispose aujourd’hui d’institutions fortes et consolidées et d’une culture politique du dialogue», a ajouté le Directeur général de l’OIT.

M. Ryder a rappelé que l’Uruguay était «un membre fondateur de l’OIT qui a contribué aux valeurs et aux principes de cette Organisation depuis son adhésion en 1919. L’Uruguay est le pays des Amériques qui a ratifié le plus grand nombre de conventions (109) et le cinquième des 187 Etats Membres de l’Organisation».

Dans son discours à l’OIT, le Président Tabaré Vázquez a aussi abordé la question des migrations de main-d’œuvre, qui fera l’objet d’une attention particulière de la part d’une Commission qui se réunira dans le cadre de la Conférence.

«Œuvrons  pour des migrations de main-d’œuvre sûres, ordonnées, respectueuses des normes internationales du travail comme des politiques nationales», ajouté M. Vázquez.

Le Président uruguayen a également réaffirmé le soutien de son pays aux principes fondamentaux de l’OIT, ainsi qu’aux initiatives prises par l’Organisation dans le cadre de son centenaire qui sera célébré en 2019, dont l’une concerne l’avenir du travail.

«Dans le monde actuel, ceux qui essaient de résoudre leurs problèmes avec des solutions du passé sont condamnés à l’échec, ceux qui stagnent reculent et ceux qui aspirent à s’en sortir tout seuls sont irrémédiablement perdus», a-t-il affirmé.

Il a aussi déclaré: «Nous ne devons pas attendre que le futur advienne, nous devons le construire. Et nous le bâtissons en sachant qu’il ne sera jamais immuable ni parfait, mais qu’il est perfectible et peut toujours s’améliorer».