Travail décent

Le travail décent résume les aspirations des êtres humains au travail. Il regroupe l’accès à un travail productif et convenablement rémunéré, la sécurité sur le lieu de travail et la protection sociale pour tous, de meilleures perspectives de développement personnel et d’insertion sociale, la liberté pour les individus d’exprimer leurs revendications, de s’organiser et de participer aux décisions qui affectent leur vie, et l’égalité des chances et de traitement pour tous, hommes et femmes.

L’agenda du travail décent de l'OIT

L’emploi productif et le travail décent sont des facteurs clés pour parvenir à une mondialisation équitable et pour réduire la pauvreté. L’OIT a élaboré un programme pour la communauté du travail qui repose sur la création d’emplois, les droits au travail, la protection sociale et le dialogue social, l’égalité entre hommes et femmes étant un objectif transversal.



Dans le sillage de la crise financière et économique mondiale de 2008, un sentiment d’urgence s’est développé chez les responsables politiques internationaux: il est impératif de fournir des emplois de qualité, associés à la protection sociale et au respect des droits au travail, afin de parvenir à une croissance économique soutenue, durable et partagée, et d’éradiquer la pauvreté.

Travail décent et objectifs de développement durable

Au cours de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2015, le travail décent et les quatre piliers de l’agenda pour le travail décent – création d’emploi, protection sociale, droits au travail et dialogue social – sont devenus de éléments centraux du nouveau Programme de développement durable pour 2030. L’objectif 8 du Programme pour 2030 invite à promouvoir une croissance économique soutenue, durable et partagée, le plein emploi productif et le travail décent; il sera un domaine d’engagement essentiel pour l’OIT et ses mandants. En outre, les principales dimensions du travail décent sont largement incorporées dans les cibles d’un grand nombre des 16 objectifs de la nouvelle vision du développement des Nations Unies.

Les déclarations des dirigeants et les plans d’action du G20, du G7, de l’UE, de l’Union africaine et d’autres organismes multilatéraux et régionaux confirment aussi l’importance du travail décent pour la sortie de crise et le développement durable.

Faits marquants de l’action de l’OIT

  1. Travail des enfants

    Au cours de la décennie écoulée, et avec l’appui de l’OIT, plus de 60 pays – qui appliquaient près de 200 lois – ont adapté leur cadre juridique pour se conformer aux conventions de l’OIT concernant le travail de enfants. Depuis 2004, dans le cadre de son évaluation systématique de la mise en œuvre des conventions n° 138 et 182, la Commission d’experts de l’OIT a enregistré une multiplication par sept du nombre de commentaires attestant de progrès.

    A l’échelon des pays, l’OIT a mis en place plus de 200 projets de lutte contre le travail des enfants.

    QUELQUES RÉSULATS OBTENUS:
    – Au cours des 15 dernières années, près d’un million d’enfants ont été retirés du travail des enfants ou ont évité d’y entrer grâce aux projets de l’OIT dans quelque 110 pays, partout dans les monde.

    – Le nombre total de garçons et de filles victimes du travail des enfants a reculé de 30 pour cent entre 2000 et 2012, passant de 246 à 168 millions.

  2. Protection sociale

    L’OIT collabore avec les pays pour étendre la protection sociale dans deux directions: en poussant à l’adoption rapide de socles nationaux de protection sociale contenant des garanties élémentaires de sécurité sociale pour assurer un accès universel aux soins de santé essentiels et à la sécurité du revenu, tout en améliorant les régimes de protection sociale existants afin de fournir progressivement un meilleur niveau de prestations à autant de personnes que possible.

    QUELQUES RÉSULTATS OBTENUS:
    Au cours des dix dernières années, l’OIT a soutenu la création de:
    - Socles de protection sociale dans 136 pays
    - Stratégies nationales de protection sociale dans 34 pays
    - Soins de santé dans 30 pays
    - Allocations familiales dans 21 pays
    - Assurance maternité dans 20 pays
    - Systèmes d’assurance chômage dans 20 pays
    - Programmes d’emplois publics dans 31 pays
    - Pensions de retraite dans 43 pays

  3. Investissements à haute intensité de main-d’œuvre

    Les investissements à haute intensité de main-d’œuvre associent le développement d’infrastructures et la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et le développement local économique et social.

    QUELQUES RÉSULTATS OBTENUS:
    Timor-Leste: Depuis mars 2012, le programme des « Routes pour le développement » (R4D) de l’OIT a permis de créer 330 000 journées de travail dans le cadre d’emplois directs à court terme. Cela équivaut à injecter environ 2 millions de dollars dans l’économie locale.
    Népal: Depuis mars 2014, l’OIT a favorisé le développement d’infrastructures locales dans 33 districts – où réside plus de la moitié de la population népalaise. Après le séisme d’avril 2015, le programme sera étendu à 3 autres districts.
    Somalie: Le Programme conjoint de l’ONU sur la gouvernance locale et la fourniture de services décentralisée, dans lequel l’OIT joue un rôle clé, a abouti à la création de 136 500 journées de travail et a bénéficié aux plus vulnérables. Un projet consacré aux rapatriés somaliens et l’Initiative Youth for change ont fourni près de 43 000 journées de travail.

  4. Better Work

    Better Work – un programme OIT/IFC créé en 2009 – a permis d’améliorer les conditions de travail dans des usines qui emploient plus de trois millions d’ouvriers en mobilisant plus de 60 marques mondiales de prêt-à-porter et 1 200 usines.

    QUELQUES RÉSULTATS OBTENUS:

    
– Jordanie: Les travailleurs migrants sont dorénavant représentés dans une convention collective à l’échelle du secteur; les usines ont enregistré un progrès de 50 pour cent du respect des dispositions relatives à la sécurité et la santé au travail et de 100 pour cent pour le versement d’une rémunération minimum et de prestations correctes.
    Cambodge: Les impacts du programme sont multiples puisque beaucoup des 500 000 travailleurs envoient leurs revenus au pays pour aider leurs familles qui, à leur tour, utilisent ces fonds pour financer l’éducation de leurs jeunes frères et sœurs et les frais médicaux.
    Lesotho: Better Work a contribué à garantir que 100 pour cent des usines participant au programme éliminent les discriminations relatives au VIH/sida.
    Viet Nam: 65 pour cent des usines Better Work ont enregistré une hausse des ventes globales, 62 pour cent ont augmenté leurs capacités de production et 60 pour cent ont embauché.