Champs d'action: Spécial Afrique Dixième Réunion régionale africaine, Addis-Abeba, décembre 2003

Le rapport du Directeur général du BIT sur les activités de l'OIT en Afrique 2000-03 présente un certain nombre de projets et programmes de l'OIT en Afrique. Champs d'action en décrit ici quelques-uns qui, certes, témoignent de l'existence d'énormes problèmes mais aussi améliorent le sort des populations.

Libération des enfants qui travaillent dans la production de cacao

Un millier d'enfants pourront bientôt cesser de travailler dans les régions de production de cacao du Cameroun. En septembre, le Programme international de l'OIT pour l'abolition du travail des enfants (IPEC) a lancé à cet effet un projet d'une durée de 37 mois, coparrainé par le gouvernement des Etats-Unis, l'ONU et des organisations non gouvernementales. La coordinatrice nationale de l'IPEC, Béatrice Fri Bime, explique que ce projet permettra non seulement de libérer les enfants qui travaillent actuellement dans les plantations de cacaoyers mais aussi d'empêcher que 500 autres enfants à risque ne soient embauchés ainsi que d'offrir à 500 membres de leur famille, surtout des femmes, une assistance en matière de développement communautaire, d'acquisition de moyens de subsistance et de financement de proximité. Depuis janvier 2003, l'OIT a mis en place des activités analogues en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Nigéria dans le cadre du Projet sous-régional de lutte contre les travaux dangereux et l'exploitation des enfants dans l'agriculture commerciale et la culture du cacao en Afrique de l'Ouest.

Pour tout renseignement, s'adresser au Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC): tél. +4122/799-8181; fax +4122/799-8771; e-mail: ipec@ilo.org

Les enfants dans les conflits armés

On estime que sur tout le continent africain, 120 000 enfants de 7 à 18 ans participent actuellement à des conflits armés. En collaboration avec le Programme focal sur la réponse aux crises et la reconstruction, l'IPEC a lancé un vaste programme sous-régional destiné à prévenir l'enrôlement des enfants dans les conflits armés et à réinsérer les enfants soldats dans la société. Les pays participants sont le Burundi, le Congo, la République démocratique du Congo et le Rwanda. Ce programme s'adresse non seulement aux combattants armés mais aussi aux garçons et filles qui sont utilisés comme porteurs, messagers, es pions ou - pour les filles - "épouses". La première phase consistera à définir une stratégie concertée.

Pour tout renseignement, s'adresser au Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC): tél. +4122/799-8181; fax +4122/799-8771; e-mail: ipec@ilo.org

Le travail décent au service de la lutte contre la pauvreté

L'enquête sur les conditions de vie au Ghana classe quatre Ghanéens sur dix dans la catégorie "pauvres". La pauvreté se concentre dans l'agriculture de subsistance (60% des pauvres) et l'économie informelle. Depuis janvier 2003, le Programme pilote de l'OIT sur le travail décent aide le Ghana à intégrer l'objectif du travail décent dans les politiques et programmes nationaux. Ce programme, d'une durée de quatre ans, se terminera en 2006. Un programme similaire vise à stimuler la compétitivité du secteur du textile et de l'habillement au Maroc en promouvant le travail décent.

Pour tout renseignement, s'adresser au Groupe des politiques nationales (INTEGRATION): tél. +4122/799-6437; fax +4122/799-8579

Des emplois pour l'Afrique

Dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour le développement social tenu en mars 1995 à Copenhague, le BIT et le PNUD ont élaboré le Programme "Des emplois pour l'Afrique" pour faire en sorte que les pauvres du continent aient accès à des possibilités d'emploi productif. La première phase de ce programme, qui s'est terminée en 2002, a été marquée par des résultats positifs dans un certain nombre de pays. Grâce à ce programme, l'adoption de politiques en faveur des pau-vres et de l'emploi est de plus en plus reconnue comme un cadre indispensable au développement de l'Afrique. A la suite des recommandations de l'évaluation indépendante de la première phase du programme, le BIT a élaboré un cadre stratégique pour la seconde phase, qui a été adopté à la Réunion tripartite sous-régionale sur la Nouvelle Vision "Des emplois en Afrique", tenue les 20 et 21 février 2003 à Addis-Abeba.

Pour tout renseignement, s'adresser à la directrice régionale pour les programmes extérieurs de l'OIT en Afrique tél. +4122/799-6191; fax +4122/799-6056; e-mail: lude@ilo.org

Amélioration et extension de la protection sociale

De 2000 à 2003, plusieurs pays africains ont accompli d'importants progrès dans le domaine de la protection sociale. Les résultats les plus marquants sont les suivants:

  • L'Afrique du Sud, le Bénin, le Cap-Vert, l'Egypte, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Tunisie et la Zambie ont ratifié une ou plusieurs des conventions sur la sécurité et la santé au travail. Ils ont amélioré leur législation ou commencé à utiliser, au niveau opérationnel, de nouveaux recueils de directives pratiques et guides sur la sécurité et la santé au travail.
  • L'Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho, le Nigéria, le Swaziland et le Zimbabwe ont élargi le champ couvert par leurs statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
  • Des politiques et programmes visant à étendre ou à améliorer la couverture sociale ont été mis en place dans les pays suivants: Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Came-roun, Cap-Vert, Ethiopie, Gabon, Guinée-Bissau, Nigéria, République démocratique du Congo, Sénégal, Sierra Leone, République-Unie de Tanzanie, Tunisie, Zimbabwe.
  • Des enquêtes sur la sécurité socio-économique des personnes ont été menées en Afrique du Sud, Ethiopie et République-Unie de Tanzanie.
  • Au Mali, la couverture sociale a été étendue aux exclus et aux pauvres.
Pour tout renseignement, s'adresser au secteur de la protection sociale: tél. +4122/799-6530; fax +4122/799-6157; e-mail: edprotect@ilo.org

Progrès sur la voie d'un dialogue social efficace

Une plus forte adhésion aux principes du partenariat, de la bonne foi, du respect mutuel et du respect des accords conclus entre le gouvernement, les employeurs et les travailleurs ainsi que de garantir la liberté syndicale, est perceptible dans plusieurs pays de la région africaine. Avec l'aide du BIT, le Sénégal, par exemple, a adopté une charte sur le dialogue social entre l'Etat, les employeurs et les travailleurs du secteur privé. Cette charte, entrée en vigueur en mars 2003, s'applique à tous les secteurs de l'économie, tant publics que privés, ainsi qu'au secteur informel. Elle énonce une série de règles de conduite pour chacun des trois partenaires, reconnaît explicitement que les travailleurs contribuent de manière décisive aux résultats de l'entreprise et établit un cadre institutionnel de dialogue aux niveaux national et sectoriel ainsi qu'au niveau de l'entreprise.

Pour tout renseignement, s'adresser au Secteur du dialogue social: tél. +4122/799-6320; fax +4122/799-7289; e-mail: eddialogue@ilo.org

Les femmes et le travail des enfants

En Afrique de l'Est, un nouveau projet du BIT lie l'emploi des femmes à la réduction du travail des enfants en aidant celles-ci à s'organiser et à accroître leur potentiel productif. L'objectif global est de multiplier et diversifier les emplois des femmes de façon à réduire progressivement le travail des enfants. Au départ, une recherche a été réalisée pour recenser les femmes ayant des emplois précaires, qui risquaient de retirer leurs enfants de l'école pour qu'ils aident la famille, ainsi que les ménages pauvres à la charge d'une femme.

Pour tout renseignement, s'adresser au Département de promotion des questions de genre: tél. +4122/799-6090; fax +4122/799-7657; e-mail: genprom@ilo.org

Forum sur le travail décent en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique

Dans toute la région Asie-Pacifique, le BIT oriente de plus en plus son assistance technique vers l'élaboration par les gouvernements et les organisations d'employeurs et de travailleurs d'un ensemble coordonné de politiques et programmes nationaux pour le travail décent. Les participants au Forum tripartite sous-régional de l'Asie du Sud-Est et du Pacifique sur le travail décent, qui s'est tenu du 6 au 8 octobre 2003 à Auckland (Nouvelle-Zélande), ont examiné un important rapport qui décrit les progrès remarquables accomplis dans la promotion de l'Agenda pour le travail décent dans la sous-région (Australie, Fidji, Indonésie, Kiribati, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Iles Salomon, Vanuatu et Timor-Leste).

Pour tout renseignement, s'adresser au Bureau de l'OIT à Manille: tél. +632/815-2354; fax +632/812-6143; e-mail: manila@ilomnl.org.ph

Formation sur les droits au travail pour la Police nationale indonésienne

La réforme de la Police nationale indonésienne a débuté en 2000 avec la séparation de la police et des forces armées. En 2002, le parlement a adopté une loi qui oblige les membres des forces de police à respecter et promouvoir les droits de l'homme dans l'exercice de leurs fonctions. En août 2003, le BIT a lancé un projet de coopération technique d'une durée de deux ans, financé par les Etats-Unis, pour familiariser la police indonésienne avec les principes et droits fondamentaux au travail, y compris le droit des travailleurs de créer des syndicats et d'autres mécanismes de règlement des conflits du travail. En outre, les responsables de ce projet ont étudié la possibilité de mettre en œuvre un grand programme destiné à améliorer les capacités de la police nationale dans le domaine de la prévention de la traite des êtres humains. Etant donné que des questions légitimes d'ordre public peuvent se poser à l'occasion de manifestations, de grèves ou d'autres formes d'action revendicative, la pratique des forces de police d'autres pays face à ce type de problèmes est également examinée dans le cadre du volet formation. Un cours sur les droits au travail sera inclus dans le programme d'enseignement de l'Académie de police et des écoles de formation de la police.

Pour tout renseignement, s'adresser au Bureau de l'OIT à Manille: tél. +632/815-2354, fax +632/812-6143, e-mail: manila@ilomnl.org.ph

Action contre le VIH/sida dans le monde du travail

A la fin de 2002, environ 130 000 personnes étaient atteintes du VIH/sida en Indonésie et ce chiffre devrait doubler cette année. 90% de ces personnes étaient dans la force de l'âge: entre 20 et 50 ans. Le BIT aide le gouvernement, les employeurs et les travailleurs à réduire l'impact économique et social de la pandémie par le biais de la formation et de conseils sur la prévention, les traitements, la protection sociale et aussi la lutte contre la stigmatisation des malades. A l'issue d'un séminaire national organisé en 2003, les partenaires sociaux ont signé une déclaration par laquelle ils se sont engagés à combattre le VIH/sida dans le monde du travail. Le BIT aide maintenant les signataires à nouer des relations de partenariat durables avec les secteurs public et privé.

Pour tout renseignement, s'adresser au Bureau de l'OIT à Manille: tél. +632/815-2354; fax +632/812-6143; e-mail: manila@ilomnl.org.ph

Combattre le chômage par la remise en état des infrastructures

En réponse à la crise des Iles Salomon, le BIT a lancé au début de l'année 2003, avec le PNUD, un projet de remise en état des infrastructures, financé par le Japon. Grâce à ce projet, 2180 personnes obtiendront un emploi dans la réfection et l'entretien de 70 km de routes de desserte, 16 ponts de bois et d'acier, des équipements collectifs de loisirs et des installations d'assainissement. Ce projet qui fait appel à des ressources locales et à du personnel local devrait, par un effet multiplicateur, créer indirectement d'autres emplois et revenus. Il permettra aussi d'améliorer l'accès des habitants de ces îles aux marchés, à l'enseignement primaire et aux soins de santé, à l'eau potable et aux transports ruraux.

Pour tout renseignement, s'adresser au Bureau de l'OIT à Manille: tél. +632/815-2354; fax +632/812-6143; e-mail: manila@ilomnl.org.ph

Elimination des pires formes de travail des enfants aux Philippines

L'élimination des pires formes de travail des enfants occupe désormais une place prioritaire dans le Programme de développement national des Philippines. Ce pays a ratifié la convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants en novembre 2000, et la Commission nationale du travail des enfants a fixé l'objectif de réduire de 75% les pires formes de travail des enfants d'ici à 2015. Le Programme national de lutte contre le travail des enfants (2001-2004) est le cadre général dans lequel s'inscrivent les efforts d'élimination progressive du travail des enfants dans les plantations de canne à sucre, les mines et les carrières, la fabrication de feux d'artifice, la pêche sous-marine, le travail domestique et la prostitution. Environ 22 000 enfants astreints aux pires formes de travail seront prochainement libérés et obtiendront les moyens de mener une existence plus enrichissante: instruction, services de conseils, soins de santé et réinsertion dans leur famille. Et 22500 autres enfants à risque seront pris en charge pour éviter qu'ils ne travaillent.

Pour tout renseignement, s'adresser au Bureau de l'OIT à Manille: tél. +632/815-2354; fax +632/812-6143; e-mail: manila@ilomnl.org.ph

Timor-Leste devient le 177e Etat membre de l'OIT

La République démocratique de Timor-Leste (ancien Timor oriental) est devenu le 177e Etat membre de l'Organisation internationale du Travail (OIT) après réception à Genève d'une lettre du Premier ministre Mari Bim Amude Alkatiri, qui notifie l'acceptation formelle par son gouvernement des obligations découlant de la Constitution de l'OIT. Timor-Leste, membre de l'Organisation des Nations Unies depuis le 27 septembre 2002, est ainsi devenu membre de l'OIT le 19 août 2003.

Programme de maîtrise sur les politiques relatives au travail et la mondialisation

L'Université de Kassel et la Faculté d'économie de Berlin, en Allemagne, offrent un nouveau programme de Master sur la politique sociale et la mondialisation. En coopération avec le Bureau des activités pour les travailleurs et le Programme Universitas de l'OIT, le mouvement syndical international et des établissements d'enseignement du monde entier, ce programme d'une année offre aux étudiants la possibilité d'analyser les enjeux de la mondialisation selon une approche multidisciplinaire. Ce programme d'études équipe les étudiants pour aider les travailleurs et leurs organisations à améliorer leur participation au dialogue social, à la vie publique et aux politiques sociales et de l'emploi. La date limite d'inscription est le 15 mars 2004.

Pour tout renseignement et pour obtenir le formulaire d'inscription, consulter le site: www.ilo.org/public/english/dialogue/actrav/gip ou s'adresser au Bureau des activités pour les travailleurs: tél. +4122/799 7021; fax +4122/799 6570; e-mail: actrav@ilo.org

L'OIT s'associe à des projets genevois de recherche

Le Réseau universitaire international de Genève (RUIG) a approuvé sept projets de recherche présentés par des équipes pluridisciplinaires. Les chercheurs sont des universitaires suisses et des experts d'organisations internationales. L'OIT participe à trois de ces projets: régimes de dialogue social; mondialisation, migration et droits de l'homme; et l'emploi et autres dimensions socio-économiques de la riposte aux situations de conflit et de catastrophe naturelle. Une enveloppe globale de 2 millions de francs suisses est disponible pour ces projets. Pour tout renseignement, s'adresser au RUIG: tél. +4122/733-2692; e-mail: harbour@ruig-gian.org

Pour tout renseignement, s'adresser au RUIG: tél. +4122/733-2692; e-mail: harbour@ruig-gian.org

L'UE déterminée à promouvoir les normes de l'OIT

Lors de la réunion organisée par les Global Unions le 9 septembre à Cancun, pendant la Conférence de l'OMC, le commissaire européen chargé du commerce, Pascal Lamy, a affirmé aux syndicalistes présents que l'Union européenne était déterminée à promouvoir le respect des normes fondamentales du travail dans sa politique commerciale. Il a indiqué pour preuves le soutien accru de l'UE au Programme d'assistance technique du BIT et la réforme du Système de préférences généralisé (SPG) de l'UE, qui prévoit le renforcement de ces préférences pour les pays qui respectent les normes fondamentales du travail de l'OIT et des mesures énergiques en cas de violations graves et persistantes.