Migrations de main-d’œuvre

L'OIT soutient les migrants et les réfugiés vénézuéliens

L’initiative, lancée par l’OIT avec un financement initial de 2 millions de dollars des Etats-Unis, a pour objectif de faciliter l’intégration socioéconomique des migrants et des réfugiés vénézuéliens en Equateur, en Colombie et au Pérou.

Actualité | 7 mai 2019
© Siegfried Modola/ACNUR
LIMA (OIT infos) – L’Organisation internationale du Travail (OIT) vient d’annoncer le lancement d’une série d’interventions urgentes visant à répondre aux défis de l’intégration socioéconomique des vénézuéliens qui arrivent dans d’autres pays d’Amérique latine.

D’après les estimations de l’ONU jusqu’au mois de mars, environ 3,7 millions de personnes ont quitté leurs foyers au Venezuela en raison de la détérioration de la situation sociale, économique, politique et vis-à-vis des droits de l’homme. Il s’agit du plus grand déplacement de population de l’histoire moderne de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Les pays de la région ont fait preuve jusqu’à présent d’une grande solidarité, en accordant à 1,3 million de vénézuéliens des permis de séjour temporaire et l’accès au marché du travail. Toutefois, leur capacité à répondre à un afflux d’une telle ampleur est limitée, et les institutions et les communautés locales se trouvent maintenant confrontées à d’énormes tensions.

De plus, beaucoup de femmes, d’hommes et d’enfants vénézuéliens sont en situation irrégulière, ce qui les rend vulnérables à des formes d’exploitation, d’abus, de violence et de discrimination.

L'OIT a débloqué 2 millions de dollars des Etats-Unis sur ses fonds volontaires non préalablement affectés (Compte supplémentaire du budget ordinaire), pour lancer des interventions en vue de l’intégration socioéconomique des migrants et des réfugiés vénézuéliens en Equateur (Quito et Guayaquil), en Colombie (Barranquilla et Cali) et au Pérou (Nord de Lima).

Voici les activités qui seront organisées dans ces trois pays:
  • recueillir et systématiser les données sur les compétences existantes pour créer des profils de travail des vénézuéliens déplacés afin de faciliter leur intégration sur le marché du travail;
  • aider à la création d’entreprises par les migrants et les réfugiés qui ont les compétences, les capacités et les motivations pour être entrepreneurs, dans les zones urbaines et rurales;
  • promouvoir une participation équitable des migrants et réfugiés vénézuéliens au marché du travail et veiller à ne pas désavantager les autres groupes de travailleurs;
  • et mener des analyses des chaînes de valeurs afin de déterminer le potentiel de création d’emplois dans des secteurs spécifiques et lancer des interventions pilotes.
Les partenaires sociaux (les organisations de travailleurs et d’employeurs) seront impliqués dans la mise en œuvre des activités, et la participation des communautés locales sera assurée. Parallèlement, il y aura des recommandations politiques pour veiller à mettre en place des stratégies d’emplois décents et productifs.

Pour aller plus loin, l’OIT lance un appel interinstitutionnel pour financer les 8,7 millions de dollars des Etats-Unis de fonds volontaires manquant pour la mise en œuvre de la Composante Intégration socioéconomique dans le cadre d’une stratégie commune OIT- OMI – FAO – OEA, pour pouvoir répondre aux besoins des migrants et réfugiés et des communautés qui les accueillent.

La réponse de l'OIT s’inscrit dans le cadre du Plan régional de réponse aux réfugiés et aux migrants élaboré par 95 organisations conformément aux priorités des gouvernements. Ce plan répond aux besoins des réfugiés et migrants vénézuéliens en matière de protection, d’assistance et d’intégration dans les états d’Amérique latine et des Caraïbes concernés.

L'OIT, par le biais de son Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes à Lima, Pérou, joue dans la région le rôle de coordinateur des interventions relatives à l’intégration socioéconomique et culturelle dans le cadre de la Plate-forme de Coordination régionale inter-institutions du Système des Nations Unies (R4V) mise en place en 2018 sous la coordination du HCR et de l’OIM.