Travail forcé

Des centaines de Brésiliens ont été sauvés plusieurs fois de l’esclavage ces quinze dernières années selon l’OIT

L’Observatoire numérique de l’esclavage au Brésil, un projet conjoint de l’OIT et du Parquet fédéral chargé des questions liées au travail, a publié de nouvelles données sur l’esclavage dans le pays.

Actualité | 6 février 2018
BRASILIA (OIT Infos) – Au Brésil, plus de 35 000 personnes ont été sauvées de l’esclavage au cours des quinze dernières années mais plus de 600 d’entre elles se sont à nouveau retrouvées dans une situation similaire, une deuxième fois au moins.

Ce qui veut dire que 1,73 pour cent des 35 341 travailleurs sauvés de l’esclavage entre 2003 et 2017 ont à nouveau été victimes de l’esclavage au moins une deuxième fois. Vingt-deux d’entre eux ont été secourus trois fois et quatre autres secourus quatre fois.

Les personnes qui ont du mal à accéder aux services publics, surtout à celui de l’éducation, sont davantage exposées au risque de l’exploitation et de l’esclavage. La probabilité pour une personne de retomber en esclavage est plus forte parmi les moins éduqués; chez les analphabètes, le taux est le double de celui constaté parmi les personnes qui ont terminé leurs études primaires.

Selon le Code pénal brésilien, l’esclavage se caractérise par des conditions dégradantes, de lourds horaires de travail, le travail forcé et l’asservissement pour dette.

La question occupe le devant de la scène depuis quelques mois, depuis qu’une directive du gouvernement considérée comme affaiblissant la législation en vigueur a été adoptée en octobre 2017. Suite aux nombreuses critiques qu’elle a suscitées, la Cour suprême fédérale l’a suspendue. En décembre, le gouvernement a publié une nouvelle directive, plus dure, qui a rétabli la définition du travail forcé telle qu’elle figure dans le Code pénal.

Le nouveau document indique clairement que l’esclavage est une violation des droits humains fondamentaux et de la dignité du travailleur. Il précise que les victimes doivent bénéficier des services publics, en mettant l’accent sur les groupes les plus vulnérables, y compris les travailleurs étrangers, les travailleurs domestiques et les victimes d’exploitation sexuelle.