Sommet des employeurs africains

Guy Ryder: Les employeurs sont un puissant moteur du bien-être économique et social en Afrique

Le Directeur général de l’OIT a souligné le rôle essentiel que jouent les employeurs dans la résolution des problèmes économiques et sociaux urgents du continent lors du Sommet des employeurs africains au Kenya.

Communiqué de presse | 7 mai 2016
NAIROBI (OIT Info) – La vitesse et le mode de développement du secteur privé vont exercer une influence considérable sur la croissance forte, durable et partagée en Afrique, a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Le chef de l’OIT a pris la parole au cours du premier Sommet des employeurs africains jamais organisé dans la ville de Naivasha, au Kenya.

«Les entreprises et les employeurs africains devront être, et ils le sont dans les faits, de puissants facteurs de bien-être économique et social sur le continent», a-t-il ajouté.

Faisant référence aux Objectifs de développement durable, en particulier à l’Objectif 8, le Directeur général de l’OIT a souligné le rôle majeur que les employeurs africains pouvaient jouer pour instaurer une croissance économique qui ne laisse personne de côté.

Il a insisté sur la nécessité de bâtir de vastes partenariats multilatéraux afin d’atteindre cet objectif ambitieux, en faisant du dialogue social entre gouvernement, employeurs et travailleurs la clef de voûte des politiques d’emploi.

«Le programme de développement durable pour 2030 est unique, sophistiqué et ambitieux. Il place les acteurs du monde du travail au centre du développement et de ses objectifs. Le secteur privé est considéré comme un acteur central de sa mise en œuvre», a-t-il précisé.

Nouer de solides partenariats

«Nous avons besoin de grands champions avec lesquels bâtir des partenariats et pour orienter l’industrie dans une direction que nous savons tous être une relation fructueuse entre l’image des entreprises, la productivité et les profits à long terme, et une application cohérente des droits les plus fondamentaux au travail dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement», a poursuivi le dirigeant de l’OIT.

M. Ryder a également mentionné l’ampleur des défis qui attendent les économies africaines, tels que de hauts niveaux de travail informel et de chômage chez les jeunes alors que 18 millions de personnes viennent rejoindre la population en âge de travailler chaque année.

«En Afrique subsaharienne, le dividende démographique devrait se prolonger jusqu’au milieu du siècle. La question qui se pose alors aux partenaires tripartites est de savoir s’ils vont encaisser ce dividende extraordinaire, exceptionnel et unique, ou s’il ne sera qu’une bombe à retardement», s’est-il inquiété.

Enfin, le Directeur général de l’OIT a appelé les chefs d’entreprise africains à participer massivement aux dialogues nationaux tripartites que l’OIT a lancés dans le cadre de son Initiative sur l’avenir du travail. Il a réaffirmé qu’il ne s’agissait pas d’un simple exercice intellectuel ni d’une commémoration mais d’une contribution essentielle pour se préparer aux changements qui vont affecter le monde du travail, en Afrique et au-delà, au cours des dix prochaines années.

«Le monde du travail actuel n’a rien de commun avec ce qu’il était il y a dix ans. D’immenses facteurs de changement sont à l’œuvre, notamment la technologie, le changement climatique et la démographie», a-t-il conclu.

Le Sommet a été inauguré par le Président Kenyan, Uhuru Kenyatta, qui a aussi rappelé combien l’entreprise était essentielle au développement.

«Je suis ici parce qu’en tant que Président je sais que les gouvernements ne peuvent à eux seuls conduire le développement et parce que j’ai pris conscience qu’il incombait au gouvernement de soutenir les entreprises qui créent des emplois, les politiques publiques n’étant qu’un élément d’une solution plus vaste», a-t-il déclaré.

Le Sommet était organisé par Business Africa, en collaboration avec la Fédération des employeurs Kenyans, et avec le soutien de l’OIT et de l’organisation internationale des employeurs (OIE), en présence du Sous-directeur général et Directeur régional pour l’Afrique, Aeneas C. Chuma.

Il a rassemblé des organisations d’employeurs, des décideurs des secteurs public et privé, ainsi que d’autres parties prenantes du continent pour débattre et élaborer une stratégie d’emploi pour l’Afrique qui souligne l’importance de l’entreprenariat et d’un environnement favorable au monde des affaires.

Au cours de sa visite, Guy Ryder a également rencontré Mme Phyllis Kandie, Secrétaire d’Etat du Kenya pour le Travail et les Affaires est-africaines, et M. Francis Atwoli, Secrétaire général de l’Organisation centrale des syndicats du Kenya (COTU-K). Tous deux sont actuellement membres du Conseil d’administration de l’OIT.