Lutter contre les inégalités

Le déficit mondial d’emplois s’aggrave alors même que la reprise s’installe

Dans une déclaration aux Réunions de printemps 2014 du FMI et de la Banque mondiale, le Directeur général de l’OIT a mis en garde contre la montée du chômage dans le monde et appelé à prendre des mesures pour relancer le pouvoir d’achat des ménages.

Actualité | 11 avril 2014
Washington (ILO News) - L’énorme déficit mondial d’emplois qui s’était creusé au plus fort de la crise financière n’est toujours pas résorbé. En fait, il va continuer de s’aggraver tant que l’économie mondiale n’aura pas atteint un rythme de croissance suffisant pour générer les emplois nécessaires, a déclaré le Directeur général de l’OIT.


Dans une déclaration lors des Réunions de printemps 2014 du FMI et de la Banque mondiale, M. Ryder souligne que si les tendances antérieures à la crise en matière de croissance de l’emploi s’étaient poursuivies, 62 millions de femmes et d’hommes supplémentaires auraient eu un emploi en 2013 quand le chômage atteignait les 202 millions. A moins que la croissance ne s’accélère, ce déficit d’emplois va augmenter à 75 millions d’ici à 2018.

ILO Chief: It's time to put jobs and growth back
at the heart of International policy making
 

 

Le déficit mondial d’emplois


«L’économie mondiale n’est pas encore sur la voie d’une croissance soutenue, durable et équilibrée», a ajouté M. Ryder. «La faiblesse de la demande mondiale freine encore davantage la création d’emplois, les salaires et la reprise, et l’une des conséquences est le ralentissement du rythme auquel la pauvreté recule dans le monde en développement.»
En 2013, le nombre de travailleurs vivant dans l’extrême pauvreté a reculé de 2,7 pour cent à l’échelle mondiale, l’un des plus faibles progrès jamais constatés au cours des dix dernières années.

M. Ryder a noté que les inégalités de revenus s’étaient aussi creusées et que la part des salaires dans le PIB avait chuté dans de nombreux pays, y compris dans les plus grandes économies où les salaires ne suivent pas le rythme de la croissance de la productivité depuis plus de vingt ans.

Cette tendance a été masquée par la frénésie d’emprunts des ménages avant la crise et temporairement compensée par les innovations du marché financier qui se sont avérées insoutenables. Ces problèmes structurels de long terme pèsent désormais lourdement sur la demande et ralentissent la reprise.

Eviter le piège d’une croissance molle


L’économie mondiale doit créer beaucoup plus d’emplois. Pour éviter de tomber dans le piège d’une croissance faible, il est essentiel d’investir dans les infrastructures, de soutenir les petites entreprises et de favoriser le développement des compétences, et de restaurer le pouvoir d’achat des ménages, en particulier de ceux qui ont les revenus les plus faibles, a déclaré M. Ryder.

Redynamiser la croissance et le développement


Le Directeur général a salué l’objectif fixé lors du G20 des ministres des Finances d’augmenter le PIB de 2 pour cent au moins au cours des cinq prochaines années, mais a plaidé pour une stratégie intégrant les deux dimensions de l’offre et de la demande sur le marché du travail, stratégie qui soutiendrait la croissance et créerait les emplois indispensables à une reprise pleine et durable.

Pour plus amples informations, veuillez contacter Karen Naets--Sekiguchi  naets-sekiguchi@ilo.org