III Conférence mondiale sur le travail des enfants

OIT: Il est urgent que le monde concrétise ses plans pour en finir avec le travail des enfants

«Plus que jamais nous devons donner priorité à l’action, aux résultats et au processus politique», a déclaré le Directeur général de l'OIT Guy Ryder en concluant la troisième Conférence mondiale sur le travail des enfants.

Actualité | 10 octobre 2013
Former Brazilian President Lula (Left) and ILO Director-General Ryder (Right)
BRASILIA (OIT Info) – Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a appelé les délégués participant à la troisième Conférence mondiale sur le travail des enfants à concrétiser les plans convenus pendant la Conférence en une action universelle, systémique et durable.

«Vous avez établi le lien entre la lutte contre le travail des enfants et la nécessité d’avancer sur l’Agenda du travail décent, de mettre en œuvre les principes et les droits fondamentaux au travail, de donner priorité à la création d’emplois, en particulier pour les jeunes, d’étendre les mesures de protection sociale et de renforcer l’état de droit et le système judiciaire. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est de concrétiser ce lien de toute urgence», a déclaré M. Ryder lors de la session de clôture de la Conférence.

Le Directeur général de l’OIT a indiqué que des conclusions claires avaient émergé des sessions plénières qui démontraient une meilleure compréhension de ce qu’il convient de faire pour éliminer le travail des enfants de manière durable et que non seulement les gouvernements mais aussi les autres acteurs – organisations d’employeurs et de travailleurs, entreprises et société civile – doivent prendre leurs responsabilités et faire preuve d’une détermination croissante.

Le Directeur général a également averti qu’avec le recul du nombre d’enfants qui travaillent la mission de lutte contre le travail des enfants serait plus difficile puisqu’il s’agissait d’avoir accès aux enfants qui sont les plus difficiles à atteindre – les enfants soldats, les victimes d’exploitation sexuelle, ceux qui travaillent dans les fermes ou d’autres environnements dangereux. A cet égard, M. Ryder a souligné que le travail en vue de la prochaine conférence – qui sera accueillie en Argentine en 2017 – commence dès aujourd’hui. Il a aussi invité les délégués à faire tout leur possible pour faire encore reculer nettement le nombre des enfants qui travaillent d’ici à leur prochaine rencontre.

La première de nos tâches, si nous voulons intensifier la lutte contre les pires formes du travail des enfants, est de coordonner les politiques de répartition des richesses dans le monde.»
Luis Inácio Lula da Silva
Un peu plus tôt dans la journée, les délégués avaient entendu l’ancien Président du Brésil, Luis Inacio Lula da Silva. Le Président Lula a dit que la communauté internationale avait le devoir de donner aux enfants qui travaillent, en particulier à ceux qui sont aux prises de ses pires formes, l’espoir d’un avenir meilleur. «Il nous reste à peine plus de deux années pour atteindre l’objectif de 2016 fixé à La Haye et nous avons besoin de courage politique pour adopter les mesures requises», a-t-il ajouté.

Il a rappelé qu’il avait lui-même travaillé quand il était enfant pour apporter son soutien à sa nombreuse famille et qu’ensuite, en tant que Président, il avait vu en personne des enfants haïtiens mâcher des gâteaux de boue pour tromper leur faim. «La carte du travail des enfants dans le monde se superpose à celle de la faim et de la pauvreté et donc la première de nos tâches, si nous voulons intensifier la lutte contre les pires formes du travail des enfants, est de coordonner les politiques de répartition des richesses dans le monde.»

Le Président Lula a évoqué les sommes mobilisées pour secourir le système financier mondial depuis le début de la crise financière de 2008-2009, ainsi que le coût de la guerre en Irak, et fait remarquer que l’éradication du travail des enfants n’était pas une question de ressources mais plutôt de «volonté politique et de [dirigeants] incapables de relever le défi».

«La grandeur d’un pays se mesure à sa capacité à protéger ses enfants», a-t-il conclu.