Réunion des ministres du Travail des Caraïbes

Le Directeur général de l’OIT appelle à s’attaquer d’urgence au chômage des jeunes

Guy Ryder a dit aux ministres du Travail des Caraïbes qu’il était temps d’agir pour sauver une «génération perdue» de jeunes.

Communiqué de presse | 3 juillet 2013
PORT D’ESPAGNE – Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a dit aux ministres du Travail des Caraïbes qu’il était indispensable de se concentrer davatage sur les stratégies de lutte contre le chômage des jeunes.

«Parler d’une génération perdue de jeunes gens n’est pas un cliché. C’est la réalité d’aujourd’hui et nous devons réagir», a déclaré M. Ryder dans son allocution à la Huitième réunion des ministres du Travail des Caraïbes à Port-d’Espagne le 2 juillet.

«Aujourd’hui, il y a deux cents millions de chômeurs et la crise, comme on nous l’a rappelé, est particulièrement grave parmi les jeunes et c’est extrêmement inquiétant. Dans cette région, les jeunes qui sont sans emploi, sans éducation ni formation, représentent près de 20 pour cent de leur génération.»

En faisant ce qu’il faut pour les jeunes, nous jetons les bases de notre réussite future.»
«En faisant ce qu’il faut pour les jeunes, nous jetons les bases de notre réussite future», a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général du Secrétariat de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Irwin La Rocque, a aussi dit combien ce problème le préoccupait lorsqu’il s’est adressé aux délégués. Il a rappelé que le chômage était plus fréquent chez les jeunes qu’au sein de la population adulte.

«Les données révèlent que les taux de chômage des jeunes sont nettement supérieurs aux moyennes nationales de la région», a-t-il expliqué. «En effet, il est plus du double de celui des adultes. Ramener le taux de chômage des jeunes au même niveau que celui des adultes permettrait de relancer la croissance de un à deux pour cent du PIB parmi nos Etats membres.»

La Rocque a précisé que même parmi ceux qui ont terminé avec succès leurs études secondaires voire supérieures, et parmi ceux qui ont accès aux technologies, «beaucoup ne parviennent pas obtenir un emploi décent».

Le ministre du Travail et du Développement des petites et moyennes entreprises de Trinité-et-Tobago, Errol McLeod, a souligné le fait que, à l’échelle mondiale, «nous savons maintenant que 75 millions de jeunes sont au chômage. Nous savons maintenant, sans ambiguïté aucune, que nous avons besoin d’une croissance riche en emplois et de travail décent pour le développement de nos économies. Notre défi au sein de la communauté du travail est de convaincre nos collègues des mérites d’une approche axée sur le travail décent».

«Cela requiert beaucoup de dialogue, de cohérence politique au niveau national et le renforcement des relations entre gouvernement, employeurs et travailleurs», a déclaré M. McLeod.

M. Ryder a également mis l’accent sur le processus de la Réforme au BIT qui, a-t-il dit, permettra à l’Organisation de faire face aux défis actuels.

Il a rappelé son engagement à «amener l’OIT au plus près de ses mandants, pas seulement des gouvernements mais aussi des organisations d’employeurs et de travailleurs», et à «rendre notre Organisation plus utile», grâce à la qualité des services qu’elle offre.

M. Ryder a annoncé que pour renforcer la pertinence de l’Organisation, il était nécessaire d’affronter et de ne pas ignorer «le plus grand de tous les défis auxquels nous soyons confrontés et, en dernière analyse, nous devons accroître l’influence de l’OIT pour faire avancer la cause de la justice sociale à laquelle nous souscrivons tous».

Dix-neuf ministres du Travail des Caraïbes participent à une réunion de deux jours à Port-d’Espagne, la capitale de Trinité-et-Tobago. Accueillant les participants, Mme Kamla Persad-Bissessar, Première ministre de Trinité-et-Tobago, a déclaré: «Il n’est plus possible de continuer comme si rien ne s’était passé» pour les économies du monde.

Elle a rappelé qu’il était important que les gouvernements caribéens «accordent plus d’attention aux questions du travail».

La Première ministre a ensuite tenu des discussions bilatérales avec le Directeur général de l’OIT qui avait également rencontré M. La Rocque un peu plus tôt.