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Panorama du travail 2011: Le chômage urbain continue de reculer en Amérique latine et dans les Caraïbes

En Amérique latine et dans les Caraïbes, le taux de chômage urbain a continué de reculer en 2011, atteignant un niveau historiquement bas, à 6,8 pour cent, a annoncé l’Organisation internationale du Travail (OIT) aujourd’hui, en présentant la dernière version de son rapport annuel, Panorama du travail, dans lequel elle alerte sur la nécessité de s’attaquer au problème de l’amélioration de la qualité des emplois.

Actualité | 13 janvier 2012

LIMA (Nouvelles du BIT) – En Amérique latine et dans les Caraïbes, le taux de chômage urbain a continué de reculer en 2011, atteignant un niveau historiquement bas, à 6,8 pour cent, a annoncé l’Organisation internationale du Travail (OIT) aujourd’hui, en présentant la dernière version de son rapport annuel, Panorama du travail, dans lequel elle alerte sur la nécessité de s’attaquer au problème de l’amélioration de la qualité des emplois.

Cependant, cette tendance à la baisse pourrait prendre fin en 2012 vu le ralentissement prévu de la croissance économique régionale; le taux pourrait donc se maintenir à 6,8 pour cent cette année.

Le Panorama du travail 2011 pour l’Amérique latine et les Caraïbes attire également l’attention sur l’impérieux besoin de traiter les problèmes comme le chômage des jeunes, l’informalité chronique, le faible niveau de couverture de sécurité sociale, et sur la nécessité de lutter contre la pauvreté en zone rurale grâce au travail.

«Nul ne doute que le chômage a connu une évolution très positive au cours des dernières années et cela devrait ouvrir la voie à des progrès plus significatifs avec des marchés du travail créateurs d’emplois non seulement plus nombreux mais aussi de meilleure qualité», a déclaré la Directrice régionale de l’OIT pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Elizabeth Tinoco, lorsqu’elle a présenté le rapport.

Le Panorama du travail situe le taux de chômage rural pour l’ensemble de la région à 7 pour cent pour les dix premiers mois de 2011 et l’estime à 6,8 pour cent sur une période de 12 mois. En 2010, le taux avait baissé à 7,3 pour cent, ce qui constituait une réelle avancée et démontrait que le marché du travail régional se redressait après la crise internationale, période où le chômage s’élevait à 8,1 pour cent.

La Directrice régionale de l’OIT a qualifié ce taux de chômage «d’historique», puisque c’est le taux le plus bas enregistré au 21e siècle qui avait débuté avec des taux supérieurs à 10 pour cent. C’est aussi le taux le plus faible depuis l’introduction, en 1990, d’une nouvelle méthode de calcul du chômage régional.

Cependant, Mme Tinoco rappelle que derrière ces chiffres il y a de vraies gens, que l’actuel taux de chômage urbain signifie que 15,4 millions d’hommes et de femmes n’ont toujours pas d’emploi. Par ailleurs, tous les pays n’ont pas connu le même recul du chômage. Publié chaque année par le Bureau régional de l’OIT, le Panorama du travail s’appuie sur les dernières statistiques officielles fournies par les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

La Représentante de l’OIT a également souligné combien il était urgent de prendre des mesures afin d’améliorer la situation de l’emploi des jeunes. Selon le Panorama du Travail, le taux de chômage des jeunes urbains (âgés de 15 à 24 ans) s’élève à 14,9 pour cent – plus du double du taux de chômage général et le triple de celui des adultes qui se situe à 5 pour cent.

«Le progrès économique et social ne saurait durer si l’on ne relève pas le défi de la création de meilleurs débouchés professionnels pour les jeunes», a ajouté Mme Tinoco.

Le Panorama du travail 2011 met aussi en lumière la persistance d’un secteur informel de l’économie avec au moins 50 pour cent de la population urbaine occupant des emplois informels, généralement mal rémunérés, dans des conditions de travail précaires, sans protection sociale ni accès aux droits sociaux.

Selon des statistiques basées sur des données en provenance de 16 pays, sur 93 millions de personnes vivant dans l’informalité, 60 millions sont employés dans le secteur informel dans des usines qui ne sont pas officiellement déclarées, 23 millions ont un emploi informel dépourvu de protection sociale bien qu’ils travaillent dans le secteur formel, et dix millions sont des travailleurs domestiques.

En ce qui concerne les jeunes qui travaillent, six sur dix n’ont accès qu’à des emplois informels.

Voici les chiffres que révèle le Panorama du travail 2011:

  • Quatre travailleurs urbains sur dix ne paient pas de cotisations sociales pour les soins de santé et 43 pour cent ne cotisent pas pour leur retraite.
  • Le taux de chômage des femmes, 8,3 pour cent, est plus élevé que le taux des hommes qui est de 5,9 pour cent. En 2011, le taux d’activité des femmes se situait à 49,5 pour cent, bien au-dessous du taux masculin de 71,3 pour cent.
  • Le taux d’emploi a augmenté, passant de 55,2 pour cent en 2010 à 55,7 pour cent en 2011 alors que le taux d’activité demeurait stable, variant de 59,8 à 59,9 entre 2010 et 2011.
  • Les salaires minimaux réels ont enregistré une hausse sensible de 4,5 pour cent.

«Il est important de faire figurer l’emploi parmi les objectifs prioritaires des politiques macroéconomiques. La création d’emplois décents est vitale pour la croissance, tout en étant un moyen puissant pour lutter contre la pauvreté et les inégalités», a rappelé Mme Tinoco.

Elle a ajouté que ce besoin était particulièrement pressant compte tenu de l’incertitude économique qui caractérise ce début 2012 et des effets que pourrait produire une nouvelle récession sur le marché du travail.

«La région a réussi à se relever de la crise de 2008-2009 grâce aux bénéfices de cinq années de croissance économique et à l’instauration de politiques contra-cycliques pour protéger les emplois et les revenus», a rappelé Mme Tinoco.

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