Accord de Cancun: le BIT défend l’idée d’une «transition juste» s’accompagnant d’emplois verts et de travail décent

A l’issue de la 16e Conférence des Parties (COP16) à la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, le Bureau international du Travail (BIT) s’est félicité de l’inclusion des dimensions sociales et de travail décent dans le document final, signe d’une forte adhésion à une «transition juste» vers une économie à faibles émissions de carbone, fournissant un travail décent et des emplois plus respectueux de l’environnement.

Actualité | 15 décembre 2010

CANCUN (Nouvelles du BIT) – A l’issue de la 16e Conférence des Parties (COP16) à la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, le Bureau international du Travail (BIT) s’est félicité de l’inclusion des dimensions sociales et de travail décent dans le document final, signe d’une forte adhésion à une «transition juste» vers une économie à faibles émissions de carbone, fournissant un travail décent et des emplois plus respectueux de l’environnement.

«Nous sommes heureux de voir les pays reconnaître qu’il n’est pas indispensable de choisir entre la réduction des émissions et le développement durable», a déclaré Peter Poschen, directeur du Département de la création d’emplois et du développement de l’entreprise au BIT et chef de la délégation à Cancun. «En fait, des politiques et des mesures bien conçues en matière de climat peuvent favoriser la protection sociale, la sécurité alimentaire, les possibilités de travail décent et la création de nouvelles richesses. En intégrant les dimensions sociales et de travail décent dans les résultats de ces négociations, nous créons un environnement propice à une transition juste d’une économie à haute intensité de carbone à une économie à faibles émissions de gaz à effet de serre. L’Accord de Cancun est la première étape pour y parvenir».

L’OIT a organisé une série d’événements parallèles impliquant d’autres agences des Nations Unies pour débattre du travail décent et de l’aspect social du changement climatique, mettant en avant les progrès réalisés par les pays qui appliquent le programme Emplois verts du BIT, comme le Brésil, la Chine, l’Inde et le Costa Rica.

L’agenda de l’OIT pour les emplois verts fait la promotion d’une transition socialement juste, pendant laquelle les fragilités et les changements sur le marché du travail et les nouveaux modèles d’entreprise sont traités dans le cadre d’un dialogue social auquel tous participent.

Une «transition juste» pour la main-d’œuvre et la création de travail décent font partie de la vision partagée d’une action mondiale à long terme portée par l’Accord de Cancun. La Conférence s’est conclue sur une série d’avancées vers un cadre international pour lutter contre le réchauffement climatique.

L’Accord de Cancun reconnaît l’importance de lier les questions sociales à l’impact du changement climatique et à des politiques réactives. L’accord rappelle que pour faire face au changement climatique le monde doit opérer un tournant radical dans sa manière de produire et de consommer. Ce changement structurel aura d’importantes répercussions sur les entreprises et les travailleurs, à la fois positives et négatives. Le défi consiste à créer et saisir les opportunités des nouveaux emplois verts pour contrebalancer les pertes dans des secteurs qui risquent de compromettre le développement durable.

«Si nous agissons intelligemment, les bénéfices dépasseront les coûts. Ce changement structurel, juste et fédérateur, vers une économie durable peut être réussi, créant les millions d’emplois qui font tant défaut et débouchant sur de réels progrès dans la réduction de la pauvreté», a ajouté M. Poschen.

A Cancun, de nouveaux progrès ont été enregistrés avec la création du Cadre d’adaptation de Cancun sur le développement et le transfert de technologies, entre autres. D’autres avancées clés concernent les mesures visant à réduire la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement. La mise en place d’un fonds d’urgence de 30 milliards de dollars pour la période 2010-2012 et la mobilisation, dans une perspective de long terme, de 100 milliards de dollars par an à compter de 2020 pour aider les pays en développement à financer leurs besoins représentent aussi un résultat important.