La Réunion régionale conclut ses travaux par l'engagement de faire jouer à l'OIT un plus grand rôle dans les stratégies de développement en Afrique

Après quatre jours de discussion, la Xe Réunion régionale africaine vient de finir ses travaux par une série de recommandations qui mettent l'emploi au cœur des stratégies de développement en Afrique et qui appellent à un renforcement de l'action de l'Organisation dans la lutte contre la pauvreté sur le continent.

Communiqué de presse | 5 décembre 2003

ADDIS-ABEBA, Ethiopie (Nouvelles du BIT)– Après quatre jours de discussion, la Xe Réunion régionale africaine vient de finir ses travaux par une série de recommandations qui mettent l'emploi au cœur des stratégies de développement en Afrique et qui appellent à un renforcement de l'action de l'Organisation dans la lutte contre la pauvreté sur le continent.

Les délégués se sont mis d'accord pour utiliser au mieux la structure tripartite de l'OIT dans sa contribution au Sommet extraordinaire sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté qui sera convié au Burkina Faso en 2004 par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. Dans ce cadre, la réunion a exprimé le souhait de mettre en avant les exemples réussis d'activités créatrices d'emplois. Les responsables de haut niveau participant au Sommet pourront ainsi s'en inspirer et travailler sur la manière dont ces exemples peuvent être repris et amplifiés pour l'éradication de la pauvreté.

«Il y a un seul message à retenir de notre réunion d'Addis-Abeba: les membres tripartites de l'OIT sont entièrement d'accord pour apporter un soutien total, sous toutes les formes possibles, au Sommet extraordinaire, afin d'en assurer la réussite», a déclaré le Directeur général du BIT Juan Somavia. «L'agenda de l'Afrique pour le développement, dont la première préoccupation est la création d'emplois décents, a un lien direct avec les priorités des Africains eux-mêmes. C'est une reconnaissance pleine et entière du lien essentiel qui existe entre l'emploi et l'éradication de la pauvreté.»

Plus tôt dans la semaine, le Président du Burkina Faso, S.E. Blaise Compaore, a pris la parole devant les délégués. Il a insisté sur le rôle déterminant que l'OIT devra jouer dans l'organisation du Sommet extraordinaire afin d'affirmer le lien entre l'emploi et la réduction de la pauvreté en Afrique.

En plus de son soutien aux préparations et aux suites à donner au Sommet, la déclaration finale de la Réunion – intitulée «Un travail décent pour le développement de l'Afrique» – s'est mise d'accord sur les priorités de l'OIT dans les deux à quatre ans à venir en ce qui concerne son rôle accru dans les stratégies de développement en Afrique. Dans ce programme de travail, la Réunion a proposé une approche intégrée fondée sur l'agenda du travail décent de l'OIT, qui prend ses racines dans les objectifs stratégiques de l'Organisation relatifs à la création d'emplois et d'entreprises, aux normes du travail, à la protection sociale minimum et au dialogue social. Cette approche contient différents éléments comme le besoin de développer les marchés locaux, les micro et les petites entreprises, et les coopératives – avec une attention particulière portée à la promotion des emplois destinés aux femmes et aux jeunes –, la transformation de l'économie informelle a pour but de fournir une plus grande sécurité aux commerces et aux travailleurs, une meilleure protection sociale, un plus grand nombre d'occasions d'accroître la productivité et des revenus suffisants aux personnes.

Avec une vaste majorité d'habitants vivant et travaillant dans les zones rurales les plus pauvres, les délégués ont désigné l'agriculture et les industries liées à l'activité rurale comme vitales pour l'accroissement du nombre d'emplois décents.

Notant la valeur que des organisations d'employeurs et de travailleurs autonomes, démocratiques et représentatives apportent à la gouvernance, à l'efficacité et à la dimension équitable des économies, les délégués ont insisté pour que le prochain Sommet extraordinaire de l'Union africaine reconnaisse la valeur de bons mécanismes de dialogue social fondé sur les principes fondamentaux des normes du travail. La Réunion a appelé les gouvernements africains et leurs partenaires au développement à assurer une plus grande implication de ces organisations en tant que représentants des principaux acteurs économiques.

Pendant la Réunion, les délégués ont approuvé une résolution appelant les gouvernements africains à soutenir les efforts des employeurs et des travailleurs dans leur combat contre le VIH/SIDA en leur fournissant un cadre légal et politique pour l'action sur le lieu de travail, des mesures pour contrecarrer les préjugés et la discrimination, et le renforcement de plans nationaux contre le SIDA qui devront comporter une stratégie prenant en compte le monde du travail. La résolution a appelé les organisations d'employeurs et de travailleurs à accentuer leurs efforts communs pour réduire la diffusion et l'impact du VIH/SIDA. Elle a également appelé l'OIT à donner une priorité absolue à ses efforts dans le combat de la pandémie en Afrique.

Notant que plus de 300 millions de jeunes Africains feront leur entrée sur le marché du travail dans les dix prochaines années, une autre résolution approuvée par la Réunion a appelé l'OIT à porter encore plus son attention sur la promotion de l'emploi des jeunes du continent africain.