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Les délégués de l'OIT posent les jalons du Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique

Les nations africaines doivent réorganiser leurs priorités de développement autour de l'axe de la création d'emplois, c'est le message qu'a transmis le Président du Burkina Faso, S.E. Blaise Compaoré, hôte d'honneur de la Xe Réunion régionale africaine de l'Organisation internationale du Travail.

Press release | 03 December 2003

ADDIS-ABEBA, Ethiopie (Nouvelles du BIT) – Les nations africaines doivent réorganiser leurs priorités de développement autour de l'axe de la création d'emplois, c'est le message qu'a transmis le Président du Burkina Faso, S.E. Blaise Compaoré, hôte d'honneur de la Xe Réunion régionale africaine de l'Organisation internationale du Travail.

Le discours de M. Compaoré a marqué l'ouverture d'une séance spéciale dédiée à la création d'une plate-forme de soutien de l'OIT au Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique, conviée à l'invitation des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) au Burkina Faso en 2004. Le Président Compaoré a été à l'origine de cette initiative, reprise en juillet dernier par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, réunis à Maputo. Il considère, en effet, qu'il est vital pour l'Afrique de mettre la création d'emplois au centre des efforts tendant à réduire la pauvreté.

Ce matin, le Président du Burkina Faso a exprimé son scepticisme face à la mondialisation qui n'a, selon lui, d'aucune façon permis à l'Afrique d'élever son niveau de vie. Il a clairement mis en valeur le rôle que l'OIT devait jouer.

«Nous pensons que le Bureau international du Travail doit être impliqué dans les démarches et politiques initiées par les Institutions de Bretton Woods dans la perspective d'une prise en compte de la dimension sociale du développement.»

Il a également appelé les chefs d'Etat et de gouvernement à favoriser la réalisation de l'objectif du plein emploi en en faisant l'une des priorités de leurs politiques économiques et sociales.

«En procurant des revenus aux populations, l'emploi joue un rôle positif sur la croissance, dans la mesure où ces revenus contribuent à la stimulation de la consommation de la production, assurant ainsi la viabilité et l'élargissement du marché intérieur.»

Il a par ailleurs souhaité que ces processus qui s'efforcent de lutter contre la pauvreté s'appuient sur la consultation et la participation de ceux qui sont directement touchés par la misère; le Président Blaise Compaoré a annoncé l'organisation d'un Forum social avant le Sommet extraordinaire, qui inspirerait par ses conclusions les décisions des chefs d'Etat et de gouvernement.

Il a une nouvelle fois insisté sur le fait que, là encore, l'Organisation internationale du Travail devait avoir une place centrale comme «l'une des rares institutions du système des Nations Unies qui confortent encore les ‘rêves' des pauvres, c'est-à-dire l'immense majorité de l'humanité, pour un monde meilleur.»

A l'ouverture de la séance, appelant lui aussi à un monde plus solidaire, le Directeur général du BIT, M. Somavia, a rappelé combien le Sommet extraordinaire de l'Union africaine fournissait une occasion sans précédent de promouvoir l'approche intégrée du travail décent au plus haut niveau politique. Il a souligné le fait que l'OIT plaçait un énorme espoir dans les résultats et le suivi de ce Sommet extraordinaire de l'Union africaine, pour que l'exceptionnelle force de travail de l'Afrique contribue de manière productive à son développement et à la croissance mondiale.

«Pour nous, à l'OIT, l'Afrique est le fer de lance de cette revendication politique: mettre l'agenda du travail décent au cœur d'un processus de mondialisation ouvert et favorable à tous. Dans les activités de l'OIT, l'Afrique nous montre la voie...»

A son tour, M. Soodhun, ministre du Travail et des Relations industrielles de Maurice et Président de la Commission tripartite sur l'emploi et du travail de l'Union africaine, a exprimé son adhésion totale aux propositions concrètes contenues dans les rapports de l'OIT sur le travail décent en Afrique et a mis en lumière l'importance du dialogue social pour les gouvernements dans les choix difficiles qu'ils doivent opérer pour fixer des priorités en matière de politique sociale et économique.

Les débats se sont ensuite poursuivis par la présentation du rapport thématique «Le travail décent au service du développement en Afrique» avec comme temps fort une discussion sur «le travail décent pour les jeunes en Afrique». Les jeunes Africains sont en effet particulièrement vulnérables: ils représentent pratiquement 60 pour cent des chômeurs du continent. Dans les années 90, ils détenaient le record du taux de chômage le plus élevé au monde.

La Réunion régionale de l'OIT se poursuit jusqu'à vendredi prochain, 5 décembre. Les 400 délégués débattront, notamment, du dialogue social et du tripartisme en Afrique. Ils assisteront, la dernière matinée, au lancement de la Campagne mondiale sur la sécurité sociale en Afrique.