L'ouverture de la Xe Réunion régionale africaine de l'OIT a été marquée par un appel au changement de la politique internationale en matière de réduction de la pauvreté

Une approche centrée autour de l'emploi devrait être la nouvelle orientation choisie par les politiques internationales de développement en Afrique, ainsi les nations africaines montreraient la voie à suivre pour affranchir le continent d'une pauvreté chronique. C'est le message que les délégués de l' Organisation internationale du Travail ont lancé à l'ouverture de la Xe réunion régionale africaine ce matin dans la capitale éthiopienne.

Communiqué de presse | 2 décembre 2003

ADDIS-ABEBA, Ethiopie (Nouvelles du BIT) – Une approche centrée autour de l'emploi devrait être la nouvelle orientation choisie par les politiques internationales de développement en Afrique, ainsi les nations africaines montreraient la voie à suivre pour affranchir le continent d'une pauvreté chronique. C'est le message que les délégués de l' Organisation internationale du Travail ont lancé à l'ouverture de la Xe réunion régionale africaine ce matin dans la capitale éthiopienne.

Cette réunion rassemble les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs de 53 Etats africains. Les discussions porteront sur les initiatives qui ont abouti à des créations d'emplois, des emplois stables et le plus nombreux possible, et qui constituent le moyen le plus sûr de sortir des centaines de millions de femmes, d'hommes et de jeunes de la misère dans laquelle ils vivent.

Dans son discours d'ouverture, le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia, a déclaré que «sous sa forme actuelle, la mondialisation ne profite pas à l'Afrique». Il a alors lancé un appel pour que la politique internationale change d'orientation pour que, désormais, l'emploi soit au cœur du débat sur le développement.

«Les nombreux avis donnés à l'Afrique au sujet des politiques à adopter doivent être soumis à l'électrochoc de la réalité. Le travail est au cœur des préoccupations économiques, politiques et sociales des gens», a dit M. Somavia. «Faisons du travail décent, dans tous les pays, le nouveau facteur d'organisation de la mondialisation – une mondialisation qui profitera à chacun.»

M. Somavia a noté que l'agenda de l'OIT sur le travail décent a été endossé par les mandants tripartites africains qui le considèrent comme un des instruments privilégiés de la lutte contre la pauvreté à laquelle sont confrontées des centaines de millions de personnes à titre individuel, familial ou au niveau de leur communauté. Cet agenda est fortement ancré dans les objectifs stratégiques prioritaires de l'OIT pour l'emploi et la création d'entreprises, les droits au travail, la protection sociale minimale et le dialogue social.

«Si nous voulons vraiment lutter contre la pauvreté, nous devons œuvrer en faveur de la création d'emplois, de revenus durables, d'activités rémunératrices et d'emplois indépendants de qualité.»

«Avec l'Union africaine, c'est une nouvelle vision et une nouvelle institution que l'Afrique est en train de se donner pour s'attaquer collectivement aux problèmes.»

Dans son discours de bienvenue, le Premier ministre éthiopien S.E. Meles Zenawi a répercuté l'appel pour des changements en matière de politique internationale et d'approches pour assister ce qu'il a appelé «l'effort maximal de l'Afrique pour s'affranchir de la pauvreté».

«Il va sans dire que la création d'emplois est un des défis les plus importants auxquels nous faisons face», a dit M. Zenawi. «Il n'y a pas de risque de donner trop d'importance au rôle significatif de l'OIT dans le développement de l'Afrique.»

M. Zenawi a également mentionné la signification de la décision de l'Union africaine de convoquer un Sommet extraordinaire sur l'emploi et la réduction de la pauvreté au Burkina Faso en mai 2004. «C'est une reconnaissance de notre part du fait que l'affranchissement de la pauvreté ne peut réussir sans création d'emplois. Nous devons apporter notre soutien à l'OIT et aux autres partenaires dans cet effort.»

S.E. M. Alpha O. Konaré, Président de la Commission de l'Union africaine s'est également adressé aux délégués lors de la séance d'ouverture. Il a appelé à de nouvelles solutions et à la création d'un partenariat nouveau et responsable qui aidera à construire une base industrielle et à promouvoir la bonne gouvernance en Afrique.

Au début de l'enregistrement ce matin, les délégués ont élu M. Hassen Abdella, ministre du Travail et des Affaires sociales d'Ethiopie, comme Président de la réunion. Ont été élus comme vice-présidents MM. S. Mdladlana, ministre du Travail d'Afrique du Sud, Taddesse Tilahan, Président de la Fédération des employeurs d'Ethiopie, et Mody Guiro, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS).

Après les discours d'ouverture, la Directrice régionale pour l'Afrique, Regina Amadi-Njoku, a présenté le rapport du Directeur général sur les activités de l'OIT en Afrique pour 2002-2003. La discussion sur ce rapport se poursuivra toute la journée, avec la présentation et la discussion du rapport thématique du Directeur général «Le travail décent au service du développement de l'Afrique» qui débutera demain.

La réunion régionale doit se poursuivre jusqu'à vendredi. Les moments forts du programme du reste de la semaine sont un discours, mercredi, de S.E. le Président Blaise Compaore du Burkina Faso, ainsi que des discussions sur l'emploi des jeunes, le VIH /SIDA, le dialogue social et le tripartisme en Afrique, et le lancement de la Campagne mondiale sur la sécurité sociale et la couverture sociale pour tous.