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La 92e Conférence internationale du Travail commence ses travaux le 1 er juin Les délégués examineront le rôle de l'OIT pour une mondialisation juste, discuteront de la liberté d'association, la migration et la mise à jour des normes du travail

Press release | 28 May 2004

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – Définir le rôle de l'institution tripartite dans le but d'obtenir une mondialisation juste et équitable pour tous, c'est ce dont discuteront les chefs d'Etat et de gouvernement, les ministres du Travail et les représentants des travailleurs et employeurs qui se rencontreront du 1er au 17 juin à la Conférence annuelle de l'OIT.

En plus des discussions sur l'économie mondiale, les délégués de la 92e Conférence internationale du Travail représentant les 177 Etats Membres de l'OIT aborderont également divers thèmes parmi lesquels la question des migrants dont le nombre va croissant, la mise au point d'une nouvelle norme sur le développement des ressources humaines, la situation des droits fondamentaux des travailleurs et employeurs, les conditions de travail dans le secteur de la pêche ainsi que la situation des travailleurs dans les territoires occupés, le Myanmar et d'autres pays.

La question de la mondialisation sera le thème principal du 7 juin à l'occasion de la présentation par S.E. Tarja Halonen, présidente de la Finlande, et S.E. Benjamin Mpaka, Président de la République-Unie de Tanzanie, du rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation ( Note 1) qu'ils coprésident. Prendront aussi la parole S.E. Helen Clark, Premier ministre de la Nouvelle-Zélande et S.E. Georgi Parvanov, Président de la Bulgarie, ainsi que des représentants des partenaires tripartites de l'OIT.

Le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia, aura l'occasion de s'adresser à la conférence par deux fois, la première le 1er juin pour une vue d'ensemble des questions et préoccupations de l'OIT, puis le 7 juin lorsqu'il esquissera l'approche de l'OIT pour répondre au besoin de nouvelles politiques en matière de mondialisation et présentera son rapport intitulé « Une mondialisation juste: le rôle de l'OIT». Le rapport fait suite à celui de la Commission mondiale qui a appelé en février dernier à «repenser urgemment» les politiques et institutions actuelles de la gouvernance de la mondialisation.

«Le rapport de la Commission met l'OIT face à ses responsabilités. Il démontre qu'il ne saurait y avoir de mondialisation durable qui ne soit fondée sur l'équité» affirme M. Somavia dans son rapport. «Dans le système de gouvernance globale qui commence à émerger lentement, promouvoir le travail décent pour tous est donc une priorité pour l'OIT... L'objectif du travail décent est un objectif mondial, et non pas simplement un objectif de l'Organisation», ajoute-t-il.

Le 1er juin également, la Conférence, qui se réunit jusqu'au 17 juin, élira les officiers de la Conférence.

Ordre du jour

Les commissions de la Conférence vont étudier une série de dossiers-clés pour les conditions de travail et le développement des ressources humaines.

La Commission sur les travailleurs migrants entamera une discussion sur la base d'un rapport du BIT. Une approche équitable pour les travailleurs migrants dans une économie mondialisée rapporte que le nombre de migrants traversant les frontières à la recherche d'un emploi et de sécurité humaine, quelque 86 million d'adultes aujourd'hui, va croître rapidement dans les prochaines décennies du fait de l'échec de la mondialisation à fournir des emplois et des opportunités économiques là où les gens sont nés et préféreraient souvent vivre.

La Conférence aura une deuxième discussion sur une nouvelle recommandation internationale du travail en matière de développement des ressources humaines. Ce nouvel instrument devrait remplacer la recommandation de l'OIT en matière de développement des ressources humaines (no 150) qui a été adoptée en 1975. Elle reflètera la nouvelle approche que beaucoup de pays ont adoptée, à savoir l'apprentissage et la formation permanente.

La Commission sur le travail dans le secteur de la pêche aura sa première discussion sur les normes internationales du travail révisant les sept normes existantes concernant la pêche (cinq conventions et deux recommandations). Reflétant les changements dans ce secteur ces quarante dernières années, la révision tend à obtenir une ratification plus large des normes concernées de l'OIT et toucher un plus grand nombre de pêcheurs dans le monde, particulièrement ceux qui travaillent sur de petits bateaux.

Durant les discussions de la réunion plénière, les délégués tripartites discuteront également le dernier rapport du BIT sur la situation des travailleurs dans les territoires occupés et un rapport sur la mise en œuvre du programme de l'OIT 2002-03.

Le 10 juin, la session plénière de la Conférence sera consacrée à une discussion sur le nouveau rapport du BIT sur la liberté d'association intitulé «S'organiser pour plus de justice sociale». Le rapport montre que, malgré la persistance de menaces contre les travailleurs et les employeurs qui cherchent à s'organiser, y compris assassinats, détention et violence, la situation générale du respect des droits fondamentaux au travail va globalement en s'améliorant. Le Rapport global est le second a être publié sur la liberté syndicale et sur le droit à la négociation collective, conformément à la Déclaration de l'OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail adoptée en 1998 par la Conférence internationale du Travail.

La Conférence discutera également de la situation du travail forcé au Myanmar dans le cadre de sa Commission sur l'application des normes, examen fondé sur les développements qu'a connus§ le pays depuis mai 2004.

La Journée mondiale contre le travail des enfants, qui a lieu le 11 juin, portera son attention sur la cause des enfants travaillant comme domestiques. Une rencontre aura lieu à Genève autour du rapport du programme BIT/IPEC «Coup de main ou vie brisée? Comprendre le travail domestique des enfants pour mieux intervenir». Dans le monde entier, des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs et leurs communautés participeront à des forums à la télévision, des conférences, des expositions et d'autres événements.

La Conférence internationale du Travail a pour rôle d'adopter des normes internationales du travail et de contrôler leur application, d'établir le budget de l'Organisation et d'élire les membres du Conseil d'administration. Depuis 1919, elle constitue un lieu de débat de premier plan sur les grandes questions sociales et du travail à l'échelle mondiale.

La Conférence devrait réunir plus de 3 000 délégués, dont des ministres du Travail et des dirigeants d'organisations de travailleurs et d'employeurs, de la plupart des 177 Etats Membres de l'OIT. Chaque Etat Membre est autorisé à mandater quatre délégués à la Conférence: deux délégués gouvernementaux, un délégué des travailleurs et un délégué des employeurs, qui ont chacun le droit de s'exprimer et de voter de façon indépendante.


Note 1 - Une mondialisation juste: créer des opportunités pour tous, rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation (Genève, BIT, 2004). ISBN 92-2-215426-6.