Enfants de la rue en Grèce

Date de parution: 14 février 2002 | Taille/durée: 00:02:44

Nathalie conduit une voiture à travers les rues, consulte une carte, demande son chemin. Nathalie sort de la voiture puis s'adresse à un garçon.

Nathalie Heppel, Terre des Hommes

Ces enfants se sentent investis d'une grande responsabilité à l'égard de leur famille qu'ils veulent aider à mieux s'en sortir; alors ils pensent que plus ils travailleront et gagneront de l'argent, plus ils aideront leurs familles en leur permettant de s'affranchir d'une aide quelconque susceptible d'être fournie par les services sociaux ou par des organisations non gouvernementales. Que faîtes-vous avec l'argent que vous gagnez? Vous vous achetez quelque chose ou bien donnez-vous de l'argent à votre tante?

Christina

A ma tante. Parce que si je gagne beaucoup d'argent, je retournerai en Albanie.

Nathalie Heppel, Terre des Hommes

Ces enfants se sentent investis d'une grande responsabilité à l'égard de leur famille qu'ils veulent aider à mieux s'en sortir; alors ils pensent que plus ils travailleront et gagneront de l'argent, plus ils aideront leurs familles en leur permettant de s'affranchir d'une aide quelconque susceptible d'être fournie par les services sociaux ou par des organisations non gouvernementales. Que faîtes-vous avec l'argent que vous gagnez? Vous vous achetez quelque chose ou bien donnez-vous de l'argent à votre tante?

Christina

A ma tante. Parce que si je gagne beaucoup d'argent, je retournerai en Albanie.

Christina

A ma tante. Parce que si je gagne beaucoup d'argent, je retournerai en Albanie.

Irini Chrisogianni, Procureur public, Grèce

Nous constatons l'existence chez nous d'un vide juridique; nous manquons déjà de lois et nous devons en plus nous adapter aux nouveaux cas de figure, aux nouvelles situations qui se présentent. Alors, nous devons modifier certaines dispositions législatives ou les renforcer afin de tenir compte de toutes ces circonstances nouvelles. La situation évolue si rapidement que le législateur a du mal à suivre.

Trouver des victimes du trafic international d'êtres humains à des fins commerciales est loin d'être une tâche aisée. C'est pourtant exactement ce que fait Nathalie Heppell pour le compte de l'ONG Terre des Hommes. En Albanie, elle a entendu dire que des enfants avaient mystérieusement disparu. La rumeur disait qu'ils ne se trouvaient plus dans le pays – à mi-voix, on parlait de l'Italie ou de la Grèce comme destinations probables. Alors Nathalie a décidé d'aller en Grèce pour se rendre compte par elle-même. Au cours de visites comme celle-ci, elle a retrouvé la trace d'environ 3.000 enfants provenant d’Albanie qui ont été emmenés en Grèce à des fins commerciales.

Irini Chrisogianni, Procureur public, Grèce

Nous constatons l'existence chez nous d'un vide juridique; nous manquons déjà de lois et nous devons en plus nous adapter aux nouveaux cas de figure, aux nouvelles situations qui se présentent. Alors, nous devons modifier certaines dispositions législatives ou les renforcer afin de tenir compte de toutes ces circonstances nouvelles. La situation évolue si rapidement que le législateur a du mal à suivre.

Trouver des victimes du trafic international d'êtres humains à des fins commerciales est loin d'être une tâche aisée. C'est pourtant exactement ce que fait Nathalie Heppell pour le compte de l'ONG Terre des Hommes. En Albanie, elle a entendu dire que des enfants avaient mystérieusement disparu. La rumeur disait qu'ils ne se trouvaient plus dans le pays – à mi-voix, on parlait de l'Italie ou de la Grèce comme destinations probables. Alors Nathalie a décidé d'aller en Grèce pour se rendre compte par elle-même. Au cours de visites comme celle-ci, elle a retrouvé la trace d'environ 3.000 enfants provenant d’Albanie qui ont été emmenés en Grèce à des fins commerciales.

Trouver des victimes du trafic international d'êtres humains à des fins commerciales est loin d'être une tâche aisée. C'est pourtant exactement ce que fait Nathalie Heppell pour le compte de l'ONG Terre des Hommes. En Albanie, elle a entendu dire que des enfants avaient mystérieusement disparu. La rumeur disait qu'ils ne se trouvaient plus dans le pays – à mi-voix, on parlait de l'Italie ou de la Grèce comme destinations probables. Alors Nathalie a décidé d'aller en Grèce pour se rendre compte par elle-même. Au cours de visites comme celle-ci, elle a retrouvé la trace d'environ 3.000 enfants provenant d’Albanie qui ont été emmenés en Grèce à des fins commerciales.

Mais retrouver ces enfants ne constitue que la moitié du défi à relever. Les amener à reconnaître qu'ils ont été victimes d’un trafic est une autre paire de manches. On leur a en effet appris à mentir et on leur dit en guise d’avertissement que les gens comme Nathalie font plus de tort que de bien.

Mais retrouver ces enfants ne constitue que la moitié du défi à relever. Les amener à reconnaître qu'ils ont été victimes d’un trafic est une autre paire de manches. On leur a en effet appris à mentir et on leur dit en guise d’avertissement que les gens comme Nathalie font plus de tort que de bien.

La dernière fois que Nathalie l’a rencontrée, cette jeune albanaise disait qu'elle s'appelait Maria. Aujourd'hui, elle prétend s'appeler Christina. L’argent qu'elle gagne va à sa prétendue tante, sa patronne qui se charge de ses revenus quotidiens.

La dernière fois que Nathalie l’a rencontrée, cette jeune albanaise disait qu'elle s'appelait Maria. Aujourd'hui, elle prétend s'appeler Christina. L’argent qu'elle gagne va à sa prétendue tante, sa patronne qui se charge de ses revenus quotidiens.

Christina pourrait bien retourner dans son pays plus tôt qu’elle ne croit. Lorsque les autorités grecques suspectent que des enfants ont été trafiqués, elles les renvoient en Albanie. Comme l’explique le Procureur Irini Chrisogianni, la raison en est que la Grèce n'a pas juridiction pour appliquer la loi grecque à un enfant albanais.

Christina pourrait bien retourner dans son pays plus tôt qu’elle ne croit. Lorsque les autorités grecques suspectent que des enfants ont été trafiqués, elles les renvoient en Albanie. Comme l’explique le Procureur Irini Chrisogianni, la raison en est que la Grèce n'a pas juridiction pour appliquer la loi grecque à un enfant albanais.

La Convention n°182 de l’Organisation internationale du travail considère que le trafic d'enfants constitue l'une des pires formes de travail des enfants. D’après Nathalie, si l’on ne retrouve pas ces enfants dans les trois premiers mois durant lesquels ils arpentent les rues pour travailler, ils seront formés par leurs patrons et deviendront alors à leur tour des trafiquants.

La Convention n°182 de l’Organisation internationale du travail considère que le trafic d'enfants constitue l'une des pires formes de travail des enfants. D’après Nathalie, si l’on ne retrouve pas ces enfants dans les trois premiers mois durant lesquels ils arpentent les rues pour travailler, ils seront formés par leurs patrons et deviendront alors à leur tour des trafiquants.