Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage

Le Directeur général de l'OIT appelle les états à agir pour mettre fin à l'esclavage moderne

Dans une déclaration lors de la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage le 2 décembre, le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail, Guy Ryder, appelle les gouvernements à ratifier le Protocole de l’OIT relatif au travail forcé pour réellement changer la vie des 21 millions de personnes victimes de l’esclavage moderne.

Date de parution: 2 décembre 2015 | Taille/durée: 00:03:22

Transcription:

L’esclavage est une violation fondamentale des droits de l’homme et un obstacle majeur à la justice sociale. C’est un affront à notre humanité qui n’a plus sa place au vingt-et-unième siècle.

Pourtant, 21 millions de femmes, d’hommes et d’enfants sont encore victimes du travail forcé dans le monde, générant 150 milliards de dollars de profits illicites pour ceux qui les exploitent.

La journée internationale pour l’abolition de l’esclavage ne devrait pas être nécessaire.

Mais chaque jour, des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de situations abominables comme la servitude pour dettes, la prostitution et l’exploitation dans le travail domestique.

Il y a de plus en plus d’engagements dans le monde pour lutter contre l’esclavage moderne, mais on est encore loin du compte pour remédier à la totalité des défis ou de leurs causes profondes.

Pour en finir avec l’esclavage moderne, il faut une législation forte, strictement appliquée, un engagement conjoint des pays et des partenaires sociaux, et un système de soutien efficace aux victimes.

Le protocole sur le travail forcé adopté par notre conférence l’année dernière contient justement des mesures de prévention, de protection efficaces, et l’accès à la justice pour répondre à ces impératifs.

Il est temps que les gouvernements, qui ont voté à une écrasante majorité ce protocole, prennent leurs responsabilités et le ratifient et l’appliquent.

Les pays africains ont ouvert la voie, le Niger est le premier pays à l’avoir ratifié, et tous les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe appellent à une ratification immédiate.

Avec la deuxième ratification, celle de la Norvège en novembre, ce protocole entrera en vigueur dans un an.

Lorsqu’elles seront pleinement appliquées, les dispositions du protocole relatives au recours judiciaire et à l’indemnisation rendront justice aux nombreuses victimes du travail forcé – les coupables devront payer des dédommagements et les salaires non versés - tout en réduisant les bénéfices du recours au travail forcé, et contribueront à lutter contre la concurrence déloyale.

Aujourd’hui, nous réfléchissons à ce que nous pouvons faire de plus pour atteindre notre objectif commun – l’élimination de l’esclavage moderne.

Nous avons lancé la campagne des 50 for freedom dans un premier temps, pour obtenir 50 ratifications d’ici 2018. Pour atteindre la justice sociale, il faut éliminer le travail forcé. Ce n’est pas négociable.

L’une des cibles de l’objectif 8 des ODD relatif à la promotion du travail décent et à une croissance durable et inclusive, appelle à prendre « des mesures immédiates et efficaces pour éradiquer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains. »

Pour changer vraiment la vie de ces 21 millions d’hommes, de femmes et d’enfants victimes du travail forcé, ne nous indignons pas seulement contre l’esclavage, agissons pour changer la donne.