Zambie : le choix de l’écologie pour sortir de la pauvreté
La croissance n’a toutefois pas eu beaucoup d’effets positifs pour la majorité des Zambiens qui vivent toujours en dessous du seuil de pauvreté, souvent contraints de survivre avec moins d’1,25 dollar par jour. En outre, les industries de croissance comme les mines et le bâtiment ont beaucoup nui à l’environnement (par la dégradation des terres, la consommation d’énergie et la pollution).
Confronté au chômage – en particulier celui des femmes et des jeunes –, à de hauts niveaux d’inégalité et de pauvreté, ainsi qu’à la pénurie de logements et à un certain nombre de difficultés environnementales, le gouvernement de Zambie a lancé un programme d’emplois verts qui favorise les technologies vertes dans le secteur de la construction. Alors que le monde discute des mesures à prendre pour atténuer les changements climatiques à la COP 21 à Paris, les bénéficiaires et les parties prenantes au Programme ont expliqué à OIT Info l’impact que les emplois verts peuvent avoir sur l’avenir de la Zambie et de ses habitants.
Bâtir vert, stimuler l’emploi et améliorer la qualité de vie
En écologisant l’économie, on peut régler la question de la pauvreté.»
Dr. Albert Malama, Doyen de l’Ecole de l’environnement bâti – Université Copperbelt
Gros plan sur les femmes: les compétences vertes sont une énergie renouvelable
Vous ne pouvez pas apprécier le pouvoir de la lumière tant que vous n’êtes pas dans l’obscurité. Pour les ménages pauvres, ruraux ou urbains, avoir accès à l’électricité leur change la vie – les enfants peuvent étudier, les entreprises peuvent fonctionner plus longtemps, la criminalité peut être combattue, etc.»
Tapera Muzira, Conseiller technique en chef de l’OIT, programme Emplois verts Zambie
Une dynamique verte
Tandis que les avantages des technologies de construction écologiques sont de plus en plus connus, les mentalités à l’égard du développement durable évoluent aussi. Ecoutez les travailleurs, les étudiants et les employeurs expliquer les bienfaits d’une voie verte vers le développement..Chez mes amis et dans ma famille, j’ai remarqué une évolution et le besoin de prendre le virage de l’écologie.»
Yetambuyu Imasiku, 22 ans, étudiante en planification urbaine et régionale – Université de Copperbelt
Le Programme Emplois verts en Zambie – un partenariat de quatre ans entre le gouvernement zambien et une équipe des Nations Unies menée par l’OIT, financé par la Finlande – favorise le développement d’entreprises durables en stimulant la compétitivité et le développement des activités grâce aux technologies vertes. Il travaille avec les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) locales et noue des partenariats avec des sociétés multinationales qui investissent en Zambie.
C’est bénéfique. C’est bon pour la protection de l’environnement et c’est accessible.»
Shemena Logan, Directeur d’une PME
- promeuve les entreprises durables,
- crée plus d’emplois de meilleure qualité,
- protège les populations,
- préserve la qualité de l’environnement
5 000 emplois verts d’ici à 2017
J’ai amélioré mes compétences. J’aurai plus de facilité à trouver du travail.»
Davies Bweupe, ouvrier du bâtiment
Plus généralement, le Programme a pour but de:
- Faire apprécier davantage les technologies vertes au sein de l’opinion publique zambienne en général et parmi les acteurs du secteur de la construction en particulier.
- Peaufiner la réglementation pour doper la demande de matériaux, de produits et de méthodes de construction respectueux de l’environnement, chez les promoteurs immobiliers des secteurs public et privé.
- Améliorer les capacités des MPME à participer effectivement à la construction de bâtiments écologiques en utilisant des produits verts et en fournissant des services écologiques.
Nous avons enregistré une société et nous voulons commencer à fabriquer des panneaux solaires à grande échelle. Cela va nous donner du travail et nous permettre d’échapper à la pauvreté.»
Emmery Matongo, mère de sept enfants, a suivi une formation sur la construction de panneaux solaires
Nous devons développer ces connaissances au sein d’autres PME et d’autres communautés.»
Munjunka Shadrick, chef de chantier