Philippines

Cent jours après la tragédie, les survivants du typhon Haiyan ont besoin d’emplois

Des millions de travailleurs ont été affectés par les ravages du typhon Haiyan, dont beaucoup se trouvaient déjà dans une situation précaire. L’OIT a répondu en déployant des programmes d’emploi d’urgence pour contribuer à restaurer des moyens de subsistance durables. Plusieurs travailleurs expliquent à OIT Info comment ils tentent de reconstruire leurs vies.

Audio | 14 février 2014
TRANSCRIPT: Cent jours après le passage du typhon Haiyan, appelé localement Yolanda, la ville de Tacloban se remet petit à petit. L’électricité est en voie d’être lentement rétablie. Le bruit des marteaux et des scies résonne à chaque coin de rue. Les rescapés transforment leurs abris construits à la hâte en habitations plus solides.

Mais des milliers de personnes vivent toujours sous la tente ou dans des abris de fortune. Elles sont encore plus vulnérables qu’avant Haiyan. Elles dépendent de l’aide humanitaire pour leur survie.

Le jour où le typhon a frappé, Evangeline Tiozon et sa famille ont tout perdu.

Mais depuis lors, elle a bénéficié de l’un des programmes d’emploi d’urgence mis en place par le ministère du Travail et de l’Emploi avec l’OIT.

Grâce à l’argent qu’elle a gagné par le biais de ce programme, à 49 ans, Evangeline Tiozon, reconstruit lentement sa vie. Maintenant, elle songe à lancer de nouveau une petite entreprise.

«Avant la tragédie de Haiyan, tout allait bien. Après Haiyan, nous avons tout perdu. Notre moto et le moteur de notre bateau de pêche ont été emportés. Il ne nous restait que les vêtements que nous avions sur le dos. J’ai rejoint le programme d’urgence pour l’emploi lorsque les gens du département du travail et de l’emploi sont venus au bureau du gouvernement du district. J’ai travaillé pour couvrir nos besoins quotidiens. Maintenant, je veux rouvrir ma boutique. Je ne veux rien de plus que ce que nous avions avant. Ça nous dérange pas de commencer petit.»

De nombreux rescapés d’Haiyan ont des histoires similaires à raconter, comment ils ont tout perdu dans les vagues et les vents de la tempête, si puissants que même les bateaux qui croisaient au large de Tacloban ont été rejetés sur le rivage.

Romeo Ellaso, un ouvrier soudeur de 59 ans, a perdu sa maison et ses outils, le laissant sans domicile et sans travail.

Lui aussi a rejoint un programme d’emploi d’urgence de l’OIT qui lui a permis de gagner assez d’argent pour se nourrir et pour nourrir sa famille.

«Avant l’arrivée du typhon, j’avais un poste à souder, mais il a été emporté par le typhon. Après le typhon, je n’avais plus de machine. Je cherche un emploi. Ça m’a beaucoup aidé de participer au programme d’urgence pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail et du département du travail et de l’emploi.»

Près de six millions de travailleurs ont été affectés par le typhon. Parmi eux, 2,6 millions occupaient déjà un emploi précaire et vivaient sous ou près du seuil de pauvreté, avant même le passage d’Haiyan, Trouver un emploi, c’est donc aujourd’hui une priorité, explique Lawrence Jeff Johnson, Directeur du bureau de l’OIT aux Philippines.

«La plupart de ces gens ont tout perdu. S’ils avaient un petit commerce, ils ont perdu leur boutique, leur matériel. Les agriculteurs ont perdu toute leur récolte, même leur charrue, etc. Avec l’emploi d’urgence, le travail leur permet de reconstruire leur vie dans des conditions de travail sûres. Nous voulons nous assurer que ces personnes victimes du typhon Haiyan ne soient pas victimes à nouveau. C’est pourquoi, en plus du salaire minimum, nous donnons une protection sociale. La sécurité et la santé au travail sont essentielles. Et nous fournissons aussi une protection par le biais de la sécurité sociale et l’assurance maladie des Philippines.»

L’appel en faveur de plus d’emplois se fait entendre dans l’ensemble des régions sinistrées. Il ne laisse aucun doute sur la nécessité d’en faire davantage pour aider les victimes à récupérer les moyens de subsistance qu’elles ont perdus dans la fureur de la tempête.

Jean-Luc Martinage à l’OIT