Améliorer les compétences au Bangladesh
La réduction du roulement du personnel bénéficie autant aux employeurs qu’aux employés
Le manque de possibilités permettant d’acquérir des compétences ou de les perfectionner de manière systématique est un frein majeur au développement de l’industrie bangladaise du prêt-à-porter. L’OIT aide les entreprises à relever ce défi.

Knit Concerne Apparel, un gros producteur d’articles tricotés et de lingerie, situé dans la périphérie industrielle de Dhaka, ne fait pas exception, avec 3 à 5 pour cent de ses 15 000 employés qui partent chaque mois. Cela a poussé la société à mettre en place un centre de formation en entreprise (CFE) en interne en 2015, avec l’appui de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Adapter les compétences aux besoins
«L’usine dépense environ 1,5 million de BDT par mois (environ 18 000 dollars) pour gérer le centre de formation. Mais le bénéfice général est bien supérieur aux coûts de gestion», affirme Nasim Ahmed, Directeur du Groupe Knit Concern.«Les travailleurs passent près de deux ans comme assistants pour apprendre les opérations de base qui pourraient être acquises en quelques semaines de formation intensive», a expliqué M. Ahmed. «Le CFE nous a permis de combler la pénurie liée au roulement du personnel en formant des travailleurs plus qualifiés. Cela nous a aussi permis d’éliminer les assistants de notre usine en leur donnant l’occasion de se former comme opérateurs machine. Cela allège la pression sur l’atelier et sur les services publics et permet d’instaurer une atmosphère saine. Les travailleurs qualifiés touchent de meilleurs salaires et, surtout, notre productivité augmente.»

Le CFE bénéficie tout autant aux employeurs qu’aux employés, en renforçant les compétences des travailleurs qui peuvent ainsi être mieux rémunérés tout en assurant un flux continu de nouveaux employés formés
«Nous assurons la formation d’environ 100 personnes par mois. Certains des apprentis peuvent par la suite aller travailler dans d’autres sociétés. Cela peut apparaître comme une perte mais si les compétences de nos travailleurs formés sont utilisées par d’autres usines de confection je pense que c’est notre contribution au secteur du textile et de l’habillement», ajoute M. Ahmed.
«Les formateurs étaient cordiaux et très efficaces. Ce qui nous a permis de devenir des travailleurs qualifiés en peu de temps», a précisé Tania. «Je suis aussi très heureuse d’avoir reçu un certificat de la part du Conseil de l’enseignement technique du Bangladesh, cette reconnaissance m’a convaincue de poursuivre dans cette voie.»
Le Directeur du Bureau de pays de l’OIT au Bangladesh, Srinivas Reddy, souligne l’importance de cette approche: «Le CFE bénéficie de la même manière aux employeurs et aux employés de l’industrie bangladaise de l’habillement. La formation en entreprise permet aux sociétés de disposer d’employés dotés précisément des compétences dont ils ont besoin tout en donnant aux ouvriers la chance de gagner plus, de perfectionner leurs compétences et de les voir reconnues à l’échelle nationale.»
Knit Concern est l’une des dix entreprises du secteur de la confection bangladaise qui ont mis en place des dispositifs de formation en entreprise avec le soutien du projet de l’OIT de Centre d’excellence pour le secteur vestimentaire du Bangladesh; un projet financé par la Suède et H&M et exécuté en collaboration avec l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA) et le ministère de l’Education du gouvernement bangladais.
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Khadija KhondkerOIT Bangladesh
khondker@ilo.org