ESDE 2021 Conference

L'OIT participe à la conférence de l'UE sur l'emploi et les développements sociaux en Europe

Une conférence organisée par la Commission européenne pour présenter les conclusions de son dernier rapport sur l’évolution de l’emploi et de la situation sociale en Europe (ESDE) et pour discuter des impacts de la crise COVID-19 sur les marchés du travail et le monde du travail.

Actualité | 13 octobre 2021
Le 12 octobre 2021, une conférence hybride a été organisée par la Commission européenne à Bruxelles pour présenter les conclusions de son dernier rapport sur l’évolution de l’emploi et de la situation sociale en Europe (ESDE) et pour discuter des impacts de la crise COVID-19 sur les marchés du travail et le monde du travail. La conférence a réuni des décideurs politiques internationaux et européens, des universitaires et des experts travaillant dans le domaine de l'emploi et des affaires sociales.

Le rapport de l'ESDE, intitulé "Vers une Europe sociale forte au lendemain de la crise du COVID-19 : réduire les disparités et traiter les effets distributifs", souligne que les impacts sociaux de la crise ont été inégaux et diversifiés selon les groupes sociaux et les régions ; les femmes, les migrants, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes ayant un faible accès à la protection sociale et aux infrastructures numériques étant touchés de manière disproportionnée.

M. Heinz Koller, le sous -directeur général de l'OIT et directeur régional pour l'Europe et l'Asie centrale, a participé à la discussion sur "Les impacts socio-économiques de la pandémie de COVID-19 sur les personnes, les groupes, les professions et les secteurs". Il a été rejoint par le directeur exécutif d'Eurofound, Ivailo Kalfin, le professeur Michele Raitano, de l'Université Sapienza de Rome, et Alva Finn, secrétaire général de Social Platform.

M. Koller a souligné comment tous les pays et tous les secteurs de l'économie et de la société ont été affectés et continuent de l'être, avec une reprise fragile, incertaine et inégale, à moins que nous ne prenions des mesures collectives pour changer de cap. Offrant une perspective globale, il a noté que Observatoire de l’OIT: le COVID‑19 et le monde du travail. Septième édition a montré que 8,8 pour cent des heures de travail ont été perdues dans le monde en 2020, soit l'équivalent de 255 millions d'emplois, avec la perte de revenus et de moyens de subsistance qui en résulte et qui a eu un impact humain et social dévastateur sur les personnes touchées.

Dans les estimations annuelles non publiées du 8e Rapport de contrôle de l'OIT (à paraître fin octobre), M. Koller a déclaré qu'il montrerait une image globale d'inégalité croissante avec la croissance économique mondiale la plus rapide enregistrée depuis plus de 80 ans dans les pays développés, tandis que les pays les plus pauvres connaîtraient leur taux de croissance le plus faible depuis vingt ans. En outre, on estime que 205 millions de personnes seront au chômage cette année et que beaucoup d'autres quitteront le marché du travail pour devenir inactifs, à moins que des mesures urgentes et drastiques ne soient prises pour résoudre ce problème et réintégrer ces travailleurs.

M. Koller a noté que l'impact de la crise était inégal au sein des pays, entre eux et entre les régions, les Amériques étant la région la plus sévèrement touchée, suivie de l'Europe et de l'Asie centrale. Au sein de l'Union européenne, il a noté une certaine diversité, les pays du sud vivant la crise bien plus mal que leurs voisins du nord, portant déjà les cicatrices de la précédente crise mondiale. Malgré ces variations, M. Koller a déclaré que l'UE s'en était mieux sortie que d'autres régions, en partie grâce à son cadre institutionnel multilatéral unique qui lui a permis de mobiliser rapidement et de mettre en œuvre des réponses politiques de manière coordonnée, ainsi qu'à son niveau élevé d'infrastructures sanitaires et numériques, à ses États-providence bien développés qui offrent une protection sociale, et à une forte culture du dialogue social et de l'engagement avec les partenaires sociaux pour trouver des solutions communes. Il a noté que ce contexte et ces réponses politiques ont contribué à maintenir les niveaux de revenus dans l'UE et le lien entre les employeurs et les travailleurs, atténuant ainsi les pleins effets de la crise sur l'emploi et les marchés du travail ressentis ailleurs.

Réitérant les récents commentaires du Directeur général de l'OIT, Guy Ryder, selon lesquels aucun pays ou groupe ne peut se relever seul, M. Koller a profité de la conférence pour réitérer l'Appel mondial à l'action de l'OIT pour une reprise centrée sur l'humain aux décideurs politiques de l'UE afin de garantir une reprise durable, équitable et inclusive qui permettrait à ses États membres de se reconstruire en mieux et de manière plus résiliente, avec de meilleurs emplois, des revenus et une protection sociale plus élevés, des droits des travailleurs et un dialogue social améliorés, et d'éviter les cicatrices à long terme sur ses économies et ses sociétés. Ce faisant, il a appelé l'UE à soutenir la mobilisation d'une réponse mondiale forte et cohérente lorsque l'OIT organisera un Forum politique multilatéral de haut niveau au printemps 2022.

L'Appel mondial à l'action pour une reprise centrée sur l'humain

Lors de la Conférence internationale du travail de juin 2021, les gouvernements, les délégués des employeurs et des travailleurs de 181 pays ont adopté à l'unanimité l'Appel mondial à l'action pour une reprise centrée sur l'humain.

Appel mondial à l'action
  • engage les pays à œuvrer pour une reprise économique et sociale après la crise qui soit pleinement inclusive, durable et résiliente.
  • appelle à des politiques qui donnent la priorité à la création d'un travail décent pour tous et s'attaquent aux inégalités
  • présente un agenda compressif, avec des mesures spécifiques pour promouvoir l'emploi de qualité et le développement économique, la protection des travailleurs, la protection sociale universelle et le dialogue social.
L'appel à l'action est conforme à l'Agenda 2030 et au nouvel Accélérateur mondial pour l'emploi et la protection sociale du Secrétaire général des Nations unies, qui vise à créer 400 millions d'emplois et à étendre la couverture de la protection sociale aux 4 milliards de personnes non protégées.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l'appel à l'action, des dialogues tripartites nationaux seront organisés au cours de l'année 2022.