L'OIT participe au débat du CESE sur le renforcement des organisations de la société civile dans la politique commerciale de l'UE

Actualité | 31 janvier 2022

Karen Curtis, Cheffe du Service de la liberté syndicale au Département des normes internationales du travail, s'est adressée à une réunion du Comité économique et social européen (CESE) sur le renforcement des organisations de la société civile et l'engagement des partenaires sociaux dans la politique commerciale de l'UE. La réunion s'est déroulée dans le cadre des discussions sur le projet d'avis du CESE intitulé « Un nouveau cadre pour les accords de libre-échange, de partenariat économique et d'investissement garantissant une réelle participation des OSC et des partenaires sociaux et assurant la sensibilisation du public ».

La Déclaration du centenaire de l'OIT pour l'avenir du travail (2019) a appelé les pays à faire du travail décent un objectif central de la politique commerciale et à ce que le commerce soutienne le développement durable et la justice sociale avec des organisations de partenaires sociaux fortes et engagées.

Ces dernières années, les organisations de la société civile et les partenaires sociaux ont appelé à une plus grande implication dans les négociations de politique commerciale entre l'UE et ses partenaires commerciaux afin de garantir une croissance économique et un développement plus justes, plus inclusifs et durables. Toutefois, des préoccupations ont été soulevées quant à la capacité et à l'aptitude de ces acteurs à participer de manière significative et substantielle. Mme Curtis a souligné comment les groupes consultatifs nationaux (GCN) et les forums de la société civile jouent un rôle important dans les négociations commerciales, leur mise en œuvre, le suivi et l'appropriation par les parties prenantes.

Mme Curtis a exploré les moyens de renforcer les organisations d'employeurs et de travailleurs afin qu'un dialogue social efficace puisse avoir lieu et constituer un forum pour discuter des questions liées au commerce, de l'échange d'informations, de l'identification des priorités et de l'adhésion des parties prenantes.

Premièrement, le respect des normes internationales fondamentales du travail, telles que la liberté d'association et le droit à la négociation collective, doit être une condition préalable nécessaire et un environnement propice à un engagement et un dialogue efficaces.

Deuxièmement, les organisations indépendantes et représentatives apportent la légitimité et l'appropriation nécessaires aux parties prenantes, tandis que l'engagement actif et significatif doit être encouragé par l'inclusion, le soutien à long terme et le renforcement des capacités. Sur ce dernier point, Mme Curtis a souligné qu'une attention particulière devrait être accordée au renforcement des partenaires sociaux les plus faibles. La Déclaration de principes tripartite de l'OIT sur les entreprises multinationales et la politique sociale (Déclaration EMN) peut soutenir l'engagement des partenaires sociaux sur les entreprises et les droits de l'homme dans le commerce international et les chaînes d'approvisionnement.

« L'OIT s'engage à soutenir l'engagement des parties prenantes et l'appropriation des accords de libre-échange nouveaux et améliorés dans la promotion du travail décent, en favorisant l'inclusion, la durabilité et le renforcement des capacités, » a-t-elle déclaré. L'OIT continuera de fournir à ses États Membres le soutien et l'assistance demandés pour la ratification et la mise en œuvre des normes internationales du travail afin de garantir que les avantages du commerce soient partagés sur un pied d'égalité.

Mme Curtis a également souligné comment l'Appel mondial à l'action de l'OIT pour une reprise COVID-19 centrée sur l'humain demande à l'OIT de renforcer sa coopération avec les organisations multilatérales et régionales pour promouvoir le travail décent et l'aide au renforcement des capacités de manière plus étroite avec les politiques internationales de commerce et d'investissement. Cela permettra d'élargir les avantages du commerce et de l'investissement internationaux et de promouvoir le travail décent et le développement inclusif et durable. L'OIT, en coopération avec l'UE, dispose de plusieurs projets de coopération technique, tels que le projet « Trade for decent work », qui aide les États membres de l'OIT à mettre en œuvre les droits fondamentaux du travail.