Termes de Référence: Consultant national pour l'élaboration de la Cartographie des prestataires de services financiers et non financiers

Recrutement d’un consultant national pour élaborer la Cartographie des prestataires de services financiers et non financiers, et évaluation de leur offre ciblant les populations à faible revenus au Mali


Type de contrat : Consultant national

Langue : Français

Pour soumissionner, il faudrait:
  • Une offre technique et financière ;
  • Un CV;
  • Renseigner et signer le dossier de création des consultants
  • La preuve de la réalisation de missions similaires L’ensemble du dossier sera envoyé par courrier électronique à : info-accelafrica@ilo.org au plus tard le 07 Septembre 2020

 I. Le Project Accel Africa

Le projet ACCEL « Accélérer l'action pour l'élimination du travail des enfants dans les chaînes d'approvisionnement en Afrique», financé par le royaume des Pays Bas et mis en œuvre par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), vise à contribuer à l’élimination du travail des enfants et du travail forcé sous toutes ses formes, en particulier les pires formes, dans la chaîne de valeur du coton, de l’or, du cacao, du thé, du café dans les pays producteurs ciblés (Côte d'Ivoire, en Égypte, au Malawi, au Mali, au Nigeria et en Ouganda). Le projet vise à  renforcer les cadres législatifs et réglementaires nationaux de lutte contre le travail des enfants tout en encourageant les gouvernements locaux, les prestataires de services publics et les autres parties prenantes concernées (les partenaires sociaux, le secteur privé, les organisations de la société civile, les parties prenantes agricoles, etc.) à mener des actions efficaces pour arrêter le travail des enfants et le travail forcé dans les districts et communautés productrices et dans les usines de production. >
 
Au Mali, le projet met un focus sur les chaines de valeur du coton et l’Or dans les régions de Sikasso, Ségou, Koulikoro et Kayes. L'économie du Mali repose sur l'agriculture : environ 80 pour cent de la production totale du pays est agricole. Le Mali est le premier producteur de coton d'Afrique de l'Ouest (et le deuxième producteur africain après l'Égypte). Le coton représente un quart des exportations totales du pays, 8 pour cent du PIB, 6 pour cent des recettes fiscales du gouvernement ; il fournit des moyens de subsistance à plus de 4 millions de personnes. En moyenne, la taille des exploitations cotonnières varie de deux à cinq hectares et génère un revenu annuel d'environ 400 dollars EU par an.  La production et les exportations de coton ont connu une tendance à la hausse ces dernières années, sous l'impulsion d'investissements ciblés et de subventions de l'État. Les principales zones de production du coton au Mali sont : Sikasso, Koutiala, Bougouni, Kadiolo, Kita.

L'exploitation minière artisanale a lieu dans les régions de Sikasso, Kayes et Koulikoro. L’Extraction artisanale et à petite échelle de l'or occupe illégalement des sites dans les concessions des sociétés minières. De plus, elle a tendance à utiliser de plus en plus des opérations et des technologies semi-industrielles, chimiques et explosives. Ces récents développements rendent l'activité de plus en plus préoccupante en termes de travail dangereux, de travail des enfants et de dommages environnementaux. Le secteur est mal organisé et le gouvernement exerce un contrôle très limité sur les opérations informelles d'extraction de l'or. Beaucoup de familles et d'enfants impliqués dans l'exploitation artisanale de l'or sont des migrants, qu'ils soient internes ou internationaux (principalement du Niger). Le fait que les enfants des communautés minières sont des migrants les rend plus vulnérables au travail des enfants car cela réduit leurs droits à l'école. La chaîne d'approvisionnement de l'or est caractérisée par un certain nombre d'intermédiaires et de négociants, et les chaînes d'approvisionnement maliennes ne sont pas encore conformes à la norme or.
 
Un des plus grand défis pour le renforcement économique des petits producteurs agricoles est l’accès au financement. Avec l’assistance technique du Programme Finance Solidaire du BIT, le projet ACCEL cherche à développer des services financiers innovants, couplé à d’autres services non-financiers, productif, sociaux pour s’adresser aux causes profondes de travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement. ACCEL va collaborer avec des prestataires de services (financiers et non-financiers) pour développer un package des services innovants. Tout d’abord, une bonne compréhension des besoins au niveau de l’exploitation agricole (productivité) et au niveau de ménage, et des relations et incitations entre les acteurs de la chaîne d’approvisionnement permettra identifier les services financiers appropriés pour adresser les causes profondes de travail des enfants (étude de la demande). Ensuite, une cartographie des prestataires de services et une évaluation de leur offre pour le marché à faible revenu permettra de balayer les solutions existantes et leur capacité à innover (étude de l’offre). Le développement des services innovants comprend également le design de business models et des structures opérationnelles, l’identification des incitations pour attirer des partenaires, la formation des agents sur le terrain, le marketing social, entre autres. Des solutions technologiques et digitales seront fortement cherchées. 

II. Les objectifs de l’étude

Le consultant(e) recruté pour cette étude aura pour but d’identifier des prestataires de services (financiers et non-financiers) et leurs canaux de distribution pour servir les populations à faible revenus, avec un accent particulier au marché agricole (chaîne de valeur du coton) dans le district de Bamako, les régions de Sikasso et Kayes au Mali. Elle cherche aussi à évaluer l’offre existante en termes de services et des produits, des modèles de distribution, et des principaux défis par rapport à l’adoption, la durabilité et la mise en échelle. Les prestataires de services financiers plus souvent créent des partenariats avec des prestataires de services non-financiers pour attendre le marché agricole et rural. Ces prestataires de services comprennent le secteur financier, investissement, plateformes pour les paiements digitaux, compagnies d’assurance, mais aussi des agences publiques, des associations villageoises (AVECs), ONG, et des services d’extension et formation. De plus, l’étude vise à comprendre le cadre régulateur sous lequel ces prestataires de services développent des nouveaux services ou intègrent des solutions technologiques ou digitales et les offrent dans le marché Malien.

Le principal objectif est de sélectionner des prestataires de services financiers et non-financiers avec qui le projet pourra établir un partenariat pour développer un package des services et ainsi  adresser les causes profondes du travail des enfants dans la chaîne de valeur du coton au Mali. Ce package de services comprend des services financiers et des services non-financiers (productifs, bien être, éducation, santé, ou pour les moyens d’existence comme les compétences professionnelles).

III. Méthodologie 

Une combinaison de révision bibliographie, discussions avec personnes ressources, et entretiens approfondies avec des prestataires de services identifiés sera appliquée. Une phase sur le terrain sera également menée pour rencontrer des acteurs importants de cet écosystème, mais aussi des utilisateurs finaux (bénéficiaires ou clients), et évaluer leur capacité de servir ce marché rural ou à de faible revenus. Si les circonstances actuelles ne permettent pas ces interactions sur le terrain, cette phase devra être ajustée. L’étude cherchera également à évaluer l’envie d’établir un partenariat avec le projet ACCEL, et identifier des entrées pour une fructueuse collaboration. Cette étude ne cible uniquement les services financiers formels mais aussi des mécanismes communautaires ou semi/non-formels comme les Associations Villageoises d’épargnes et de crédits (AVECs), ou les nouveaux mécanismes (comme le Pay-As-You-Go).
 
L’étude cible
 
  1. Les prestataires de services financiers et non-financiers, et leurs canaux de distribution, y compris des acteurs du secteur privé et public, ONGs, compagnies multinationales ou PMEs (start-ups, Fintechs ou InsurTech) : structure et opérations, taille et cible, type de relation avec les ménages agricoles et ruraux, solutions digitales développées et testées, services d’appui, et leur expérience avec le marché agricole, rural et à faible revenus;
  2.  Les services financiers (épargne, crédit, assurance, systèmes de paiement) et non-financiers (éducation, énergie solaire, santé, intrants, coaching, entre autres)caractéristiques des produits (coûts, taux de recouvrement, taux de sinistralité, et services de valeur ajoutée), modèle de déploiement sur le terrain, défis par rapport à l’adoption, la durabilité et la mise en échelle, accessibilité, type d’utilisateurs (clients ou bénéficiaires), et leur expérience avec le produit et service
  3.  La capacité d’innovation et servir le marché à faible revenu (rural et agricole)flexibilité pour ajuster les caractéristiques de produits et/ou les modèles opérationnels pour répondre aux besoins et pratiques des bénéficiaires, développer des services couplés et tester une phase pilote ; ouverture pour établir des partenaires avec des nouveaux acteurs et s’engager dans la mise en œuvre (ressources financiers, humains, en nature) si besoin
  4. . Le cadre de régulation : identifier les acteurs et organisations responsables de réguler les prestataires de services identifiés, évaluer les défis principaux pour tester des nouvelles approches, notamment dans le volet technologique et digital. 

IV. Activités

Révision bibliographique et consultations à distance
 
    Pour cette étude, les consultations se feront au niveau du siège des prestataires de services, notamment à Bamako. Des consultations à distance pourront se faire avec des agents du terrain de ces structures.
    - Cartographier les prestataires de services financiers et non-financiers, un focus particulier sur ceux qui couvrent déjà les zones d’intervention du projet (Bamako, Sikaosso et Kayes), qui travaillent avec les acteurs de la chaîne d’approvisionnement du coton et de l’or, ou qui travaillent avec des projets ruraux et de développement (ONGs, agences de développement) s’ils existent, si non ne pas se limiter à ces critères et identifier ceux qui servent le marché agricole, rural ou à faible revenus;
     
    - Faire une analyse du cadre régulateur de ces prestataires de services, avec un focus sur les aspects technologiques et digitaux ;
    - Consultations avec des personnes ressources qui connaissent le marché au Mali pour en tirer des recommandations et une vision large du marché 
    - Mener des entretiens avec des prestataires de services, des départements de la durabilité des acteurs de la chaîne d’approvisionnement, des ONGs, entre autres qui fournissent des services aux populations rurales, agricoles ou à faible revenus ; Faire une liste des services disponibles offerts aux ménages agricoles, ou aux populations à faible revenus, décrire ses caractéristiques et autres ;
    - Faire un résumé des documents sur les modèles de distribution (service delivery models) et le marché à faible revenus (ou émergent) au Mali ou dans la sous-région : études de cas, études de marchés, innovations, enseignements tirés, expérience des utilisateurs finaux, et l’environnement du marché et régulateur ;
    - Explorer les impacts de services dans la réduction de travail des enfants
    - En consultation avec l’équipe du projet ACCEL et sur la base d’une pré-sélection (des services et des prestataires de services), préparer la prochaine étape pour évaluer les modèles opérationnels sur le terrain, l’expérience des utilisateurs finaux (clients ou bénéficiaires), et le rôle de ces services dans la réduction de travail des enfants.
     
    Evaluation approfondie des services pré-identifiés
     
    - Sur la base d’une pré-sélection, mener des entretiens à distance avec des agents de terrain des prestataires de services, et des utilisateurs finaux pour évaluer leur expérience avec les produits et servies, et visiter les opérations, si possible.
     
    Livrables et modalité de paiement
     
    Le consultant sera payé par virement bancaire sur présentation de sa facture et conformément au livrable attendu, à la satisfaction du BIT.
    Livrables Explication
    1. Rapport initial+ Plan de travail

    Ce rapport devrait inclure

    ·         La structure provisoire du rapport 

    ·         La description de la méthodologie et plan de travail (à distance) 

    ·         La revue bibliographique du marché des services financ4iers et non-financiers, et de l’écosystème au Mali

    ·         Les outils à mobiliser pour les consultations et entretiens

    Une première liste avec des prestataires de services et services pré-identifiés 
    2. Rapport intermediaire

    Ce rapport devrait inclure

    ·         Les recommandations des experts sur le marché au Mali et les pistes à explorer 

    ·         Une liste exhaustive des prestataires de services et des services ciblant le marché à faible revenus, focus sur les zones du projet

    ·         La description des services avec leurs caractéristiques et autres

    La liste de critères pour sélectionner les services et prestataires de services pour l’évaluation approfondie
    Rapport final  


    Cette mission devra être effectuée en maximum 20 jours ouvrables, sur une période allant du
    31 Septembre au 23 Novembre 2020.

    V.   Qualifications et expérience professionnelle requises

    1.      Diplôme en Finance, Marketing ou Business, Développement Rurale, Economie, Sciences Sociales ou d’autres domaines relevant

    2.      Au moins cinq ans d’expérience avec le secteur financier, le marché émergent ou à faible revenus, et des fournisseurs de services au Mali ou dans la sous-région ;

    3.      Au moins cinq ans d’expériences avec le développement de services financiers ou non-financiers, sa mise en œuvre et les opérations sur le terrain, expérience avec des solutions technologiques ou digitales serait un grand avantage ;

    4.      Expérience sur des études de marché ou évaluation d’acteurs, et le secteur agricole ;

    5.      Excellentes compétences et capacités pour rédiger des rapports synthétiques et formuler des recommandations basées sur la collecte des données.