« 100 Ans – 100 Vies » | EGYPTE - “J'ai appris beaucoup plus que la rédaction de CV”

L’OIT aide de jeunes diplômés égyptiens exclus du marché du travail à trouver un poste grâce à des clubs de recherche d’emploi.

Feature | Egypte | 31 July 2019
LE CAIRE - Moyasar Abbas se demandait quelle erreur il pouvait bien commettre. Récemment diplômé, avec une spécialisation en chimie, il avait envoyé des dizaines de CV à de nombreuses entreprises mais n’avait jamais reçu de réponse.

«Je pensais que c’était juste un manque de chance, jusqu’à ce que je prenne conscience des nombreuses erreurs que j’avais commises sans même m’en rendre compte », dit-il.

Le jeune homme sait maintenant que les fautes d’orthographe sur son CV et d’autres erreurs ont contribué à donner une première impression négative de sa candidature aux employeurs.

C’est l’une des leçons qu’il a apprises pendant sa formation par l’OIT au club de recherche d’emploi (CRE), qui a pour but de former les jeunes diplômés à trouver du travail et d’aider celles et ceux qui ont été exclus du marché de l’emploi à y retourner.

Les clubs permettent ainsi aux jeunes demandeurs d’emplois de constituer des groupes de soutien entre pairs, animés par des conseillers d’orientation formés par l’OIT. C’est aussi un cadre où les jeunes se réunissent et partagent leurs ressources et leurs contacts, tout en cherchant un emploi dans divers domaines sous la supervision d’un intervenant qualifié.

De jeunes fonctionnaires du ministère de la Jeunesse ont été sélectionnés par l’OIT pour devenir animateurs. Elle a assuré leur formation pour créer, organiser et gérer ces clubs de recherche d’emploi à travers l’Egypte.

Un sentiment de désespoir

Le ministère de la Jeunesse a donné à l’OIT accès à ses centres pour la jeunesse à travers le pays afin d’y accueillir les clubs. Il a également décidé d’institutionnaliser les clubs de recherche d’emploi dans son plan d’activités annuel et de les étendre à d’autres gouvernorats.

Au début, le projet a été accueilli avec scepticisme.

« La plupart des jeunes que nous avons rencontrés étaient déprimés et avaient perdu espoir », explique Rawda Yehya, l’une des premières intervenantes.

Elle se souvient que la plupart des membres du club pensaient qu’ils n’y avaient rien qu’ils puissent faire pour augmenter réellement leurs chances de décrocher un emploi.

« Nous avons d’abord dû insuffler de l’énergie positive et leur redonner espoir».

Bien plus que l’écriture du CV

Nehal Sadek, l’une des premiers membres du club, explique que son scepticisme initial était lié à la nouveauté du concept.

« Je n’avais jamais entendu parler d’une telle chose auparavant, je pensais qu’il s’agirait de quelques séances sur la rédaction de CV. Mais j’ai appris beaucoup plus, comment approcher des employeurs potentiels, utiliser les techniques d’entretien d’embauche et savoir se mettre en valeur », poursuit-elle.

Amira Hamad, une autre participante au club, indique que les compétences de réseautage constituent la leçon la plus importante que les participants aient apprise. On a demandé aux membres du club de partager leurs contacts et leurs ressources, de s’entraider et d’échanger des astuces pour trouver de nouveaux débouchés.

« Quand s’est achevé le premier cycle du club de recherche d’emploi, il y avait des dizaines de nouveaux candidats et la page Facebook du ministère de la Jeunesse était submergée de demandes. Le bouche-à-oreille a grandement contribué à populariser ces clubs et les membres ne doutent plus de leurs méthodes », précise Nashwa Belal du Bureau de l’OIT au Caire.

Le projet a mené deux cycles de formation, à savoir sept sessions au total à Qalyoubia, cinq à Menoufia, quatorze à Menia, huit à Port Said, six à Louxor et neuf dans la région de la Mer Rouge, au bénéfice de 802 jeunes.

Les outils de formation de l’OIT pour les clubs de jeunes sont dorénavant intégrés dans le plan annuel des centres pour la jeunesse.

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