« 100 Ans – 100 Vies » | COTE D’IVOIRE - “Le projet de l’OIT va contribuer à l’élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement du cacao et de l’or”

La Côte d’Ivoire est l’un des six pays concernés par un nouveau projet de l’OIT visant à accélérer l’élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en Afrique. Il devrait avoir un impact majeur sur la vie de milliers d’enfants à travers le pays.

Reportage | COTE D'IVOIRE | 16 juillet 2019
ABIDJAN – Un enfant sur cinq en Afrique est concerné par le travail des enfants. Le continent est ainsi devenu la région du monde la plus touchée. L’Afrique sub-saharienne a même enregistré une augmentation du travail des enfants entre 2012 et 2016, contrairement aux autres parties du monde où il a continué de baisser.

Ces chiffres reflètent bien le défi à relever pour atteindre l’Objectif 8.7 de l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Le nouveau programme de l’OIT “Accélérer l’action pour l’élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en Afrique” (ACCEL Africa) a pour but suprême d’accélérer l’élimination du travail des enfants sur le continent à travers des actions ciblées dans des chaînes d’approvisionnement spécifiques comme celles du cacao, du café, du coton, de l’or ou encore du thé.

Ce projet couvre six pays : la Côte d’Ivoire, l’Egypte, le Malawi, le Mali, le Nigéria et l’Ouganda.

Il s’appuie sur les leçons tirées de plus de 25 années d’existence du Programme international pour l’élimination du travail des enfants” (IPEC) et de l’expérience de l’OIT dans son ensemble.

“Nous travaillerons dans des domaines comme les politiques publiques et la bonne gouvernance, l’autonomisation et la représentation, ainsi que les partenariats et le partage des connaissances à l’intérieur des chaînes d’approvisionnement qui opèrent en Afrique”, explique Minoru Ogasawara, Conseiller technique principal du projet ACCEL Africa.

“ L’approche via les chaînes d’approvisionnement est au cœur même du projet. Même si nous nous pencherons surtout sur le bas de la chaîne, notre travail sera également de collaborer avec les réseaux informels ou encore les fournisseurs, les producteurs ainsi que les marches nationaux et internationaux,” ajoute-t-il.

Par ailleurs, ACCEL Africa pourra s’appuyer sur un flux régulier de recherches et sur l’identification de bonnes pratiques à la fois basées sur l’application du programme mais aussi sur des sources externes.

Agir en Côte d’Ivoire

La partie ivoirienne du projet se concentre sur deux secteurs principaux: celui du cacao et celui de l’or.

La Côte d’Ivoire est le leader mondial de la production de cacao. Il s’agit donc d’une activité cruciale pour l’économie du pays. A la fois les jeunes garçons et les jeunes filles sont impliqués dans des activités liées à la cacaoculture, y compris le transport de lots lourds de fèves de cacao.

Le pays détient aussi l’un des plus grands gisements d’or au monde et le secteur aurifère est en pleine croissance. Les mines artisanales informelles ont connu une fort développement. Bien que des travailleurs migrants, y compris les enfants victimes de traite, soient impliqués dans l’exploitation des mines artisanales, les informations sur la prévalence et la nature du travail des enfants doivent être mieux documentées.

Le projet s’appuiera sur le soutien du gouvernement ivoirien ainsi que celui des organisations de travailleurs et d’employeurs.

Selon l'Enquête nationale sur la situation de l'emploi et du travail des enfants, réalisée en 2013 avec l'appui de l'OIT, en Côte d'Ivoire, 28,2 % (un peu moins de deux millions d'enfants) des enfants de 5 à 17 ans sont engagés dans des activités économiques. Cela représente un peu moins de deux millions d’enfants.

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