« 100 Ans – 100 Vies » | MAROC - “Je voulais devenir salarié ou fonctionnaire. Maintenant, je veux être entrepreneur”

Un programme de l’OIT permet à de jeunes Marocaines et Marocains souvent touchés par le chômage de créer leur propre entreprise.

Reportage | Maroc | 16 juillet 2019
RABAT – Comme de nombreux pays d’Afrique du Nord, le Maroc connaît un taux de chômage des jeunes élevé.

Face à ce phénomène, l’OIT a mis en place - en partenariat avec le gouvernement - un programme de formation à l’entreprenariat appelé « CLE », destiné aux jeunes de l’enseignement professionnel, secondaire et supérieur. Il entre dans le cadre du projet « Jeunes au travail ».

« L’idée de ces formations est de donner envie aux étudiants de créer leur entreprise », explique Azziz Bouslikhane, président de l’Universiapolis d’Agadir, l’une des structures universitaires participantes.

En effet, trop de jeunes concentrent leurs recherches d’emploi sur les postes de salariés dans le privé ou encore sur la fonction publique, ignorant les possibilités offertes par la création d’entreprise.

« Avant cette formation, j’ignorais beaucoup de choses sur l’entreprenariat, » reconnaît Houssam, l’un des jeunes étudiants qui a bénéficié de la formation à Rabat. « Mon idée était simplement de devenir salarié ou fonctionnaire. Maintenant, mon projet est de devenir entrepreneur. »

Ses propos sont confirmés par Hind Boudlal, qui a, elle aussi, suivi la formation : « Quand je disais au début que je voulais monter ma propre entreprise, mon entourage était surpris et se moquait même de cette idée. Mais après leur avoir expliqué mon projet, ils ont vu les choses de manière plus positive », se souvient-elle.

« Le programme CLE développe des compétences comportementales chez le jeune telles que la prise d’initiative, la confiance en soi ainsi que des compétences managériales et de gestion. Il est basé sur une méthode pédagogique active avec des mises en situation et un apprentissage par l’action, » résume Ghazouani Karima, facilitatrice nationale du programme à Rabat.

Il s’agit donc de montrer aux jeunes que créer son entreprise n’est pas aussi compliqué qu’ils ne le pensent et qu’il est possible pour eux de devenir entrepreneur. La formation insiste donc au départ sur la connaissance du monde de l’entreprise. Pour cela, le projet utilise un réseau de formateurs et formatrices certifiés, accrédités par l’OIT.

Bonnes pratiques et autonomie

« Nous avons également pu partager entre nous les bonnes pratiques, » explique Wissal Anir, l’une des facilitatrices tutrices du programme, basée à Agadir. « Cet échange fut très enrichissant, nous permettant de mieux comprendre les besoins des étudiants, » explique-t-elle.

Un autre avantage du programme est qu’il peut être proposé soit avec la présence physique des étudiants et des formateurs mais aussi sur une plateforme en ligne, par internet. Cela offre des possibilités supplémentaires grâce à l’existence de forums de discussion et d’espaces de travail collaboratifs.

« La plateforme vous pousse à ne compter que sur vous-même, de ne pas toujours vous reposer sur un professeur pour vous dire ce que vous devez faire. Il faut chercher et comprendre de manière autonome, » insiste Zineb Behji, une jeune étudiante de Rabat.

Au Maroc, environ 480 facilitateurs tuteurs dont 229 femmes ainsi que 76 facilitateurs nationaux et une facilitatrice régionale ont été accrédités par l’OIT. L’objectif est de former 20 000 jeunes dont 8 000 femmes. Plus de 9 000 étudiants dont plus de 4500 femmes ont été formés entre 2013 et 2018 dans 14 universités marocaines.

Le programme est également enseigné dans les centres de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail ainsi que dans 34 établissements partenaires du Département de la Formation professionnelle.

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