« 100 ANS – 100 VIES » | REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE - “Créer des emplois décents pour les plus vulnérables contribue à consolider la paix et la cohésion sociale”

Des jeunes de la capitale centrafricaine et de sa périphérie sont les premiers à bénéficier d’un nouveau projet de l’OIT visant à promouvoir la paix et la création d’emplois décents dans le pays.

Feature | Central African Republic |
BANGUI – La République centrafricaine (RCA) a fait face à un conflit interne majeur qui a eu de lourdes conséquences sur l’économie et l’emploi. Le pays compte près de 700 000 déplacés internes et près de 550 000 réfugiés dans les pays voisins. Les jeunes constituent 65 pour cent de la population et doivent souvent faire face à un chômage massif.

Depuis 2018, l’OIT intervient en RCA via un projet visant à promouvoir la paix ainsi que la création d’emplois décents et productifs, dans le cadre du programme phare international de l’OIT « Des Emplois au service de la Paix et de la Résilience ».

Le projet tente notamment de juguler plusieurs facteurs de conflit : le manque d’opportunités économiques pour les jeunes à risque, le manque de contact et de cohésion sociale entre des groupes perçus comme antagonistes, des griefs envers l’Etat et un sentiment d’injustice et de non droit d’une communauté par rapport à une autre.

« Depuis le début du projet en janvier 2018, l’action de l’OIT se concentre sur la capitale, Bangui, ainsi que sa périphérie. Nous intervenons au niveau institutionnel par le renforcement des institutions du marché du travail pour faire face aux crises et accompagner la création de petites et moyennes entreprises mais aussi au niveau opérationnel. Il s’agit alors de renforcer les compétences des populations pour générer des opportunités d’emplois malgré les crises récurrentes » indique Mme Aminata Maiga du bureau de pays de l’OIT.

Des avancées non-négligeables

Outre l’amélioration des compétences des institutions, des agences et des partenaires du marché du travail, le volet entreprises a déjà permis des avancées non-négligeables.

Ainsi, un pôle de 45 formateurs a été mis en place et leurs compétences actualisées afin d’encourager la création et la bonne gestion de microentreprises et de coopératives. Il s’agit notamment d’accompagner les jeunes pour qu’ils sortent du cercle vicieux « chômage-groupes- armées- violence ».

Par exemple, 181 jeunes de diverses communautés antagonistes et à risque, dont 113 femmes, ont reçu des formations à l’entreprenariat. La RCA étant un pays où la quasi-totalité des infrastructures publiques et de nombreux immeubles privés sont détruits, les jeunes ainsi formés ont de ce fait l’opportunité de trouver des débouchés d’emplois décents dans la construction. Par ailleurs, les institutions publiques ont intégré les approches de haute intensité de main d’œuvre (HIMO).

Egalement, un groupe d’une soixantaine de femmes marginalisées, stigmatisées ou victimes de fistules ont suivi une formation sur l’utilisation des matériaux locaux en partenariat avec une ONG.

Consolider la paix

Enfin, en collaboration avec le ministère du Travail, l’OIT a renforcé les capacités d’une cinquantaine de jeunes issus de différentes communautés de Bimbo 3 - en périphérie de Bangui -sur la construction de bâtiments suivant l’approche HIMO avec la valorisation des matériaux locaux. Ces actions ont été suivis de la création d’un chantier école à travers la construction d’une salle de réunion pour les jeunes de 90m2.

« Ce projet s’inscrit dans la dynamique de quête de la paix et de consolidation de la cohésion sociale par la création d’emplois décents pour les groupes vulnérables » a déclaré Mme Najat Rochdi, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations-Unies en République centrafricaine, qui a visité le chantier en sa qualité de Coordonnatrice des agences du système des Nations Unies lors de la Journée internationale de la Paix 2018.

« Le chantier-école est une preuve qu’ensemble, on peut construire plus solidement et durablement, et que cette œuvre appartient aux jeunes centrafricains de tout âge et de toute religion, » a-t-elle ajouté.

L’OIT poursuit actuellement le suivi de l’évolution des perceptions intercommunautaires pour permettre d’analyser et de répliquer les actions d’emploi pour la paix. Par ailleurs, des microentreprises composées de jeunes de religions, genre et origine différentes seront accompagnées dans leur création.

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