« 100 Ans – 100 Vies » | MADAGASCAR - “Malgré l’aide reçue, nourrir ma famille demeure un défi quotidien”

Un programme de l’OIT a permis à des femmes comme Louisette Fanjamalala, confrontées à la discrimination et à la pauvreté, d’accroître quelque peu leur autonomie financière.

Feature | Madagascar | 09 October 2019
ANTANANARIVO – Louisette Fanjamalala a travaillé dur toute sa vie. Pourtant, comme des millions de travailleurs pauvres sur la planète, elle gagne à peine de quoi survivre.

A Madagascar, Mme Fanjamalala vit avec quatre adolescents – deux sont les siens et deux qu’elle a adoptés. Ils logent dans une maison exiguë d’une seule pièce à Soavina, en périphérie d’Antananarivo, la capitale malgache. Son mari a quitté le domicile conjugal il y a quelques années.

Pendant des années, elle a travaillé dans des usines textile, enchaînant des contrats à court terme et ne gagnant que 70 000 ariary (environ 20$) par mois dans certains cas et, au mieux, 300 000 ariary (environ 90 $).

Contrats précaires et discrimination

A l’issue de ces contrats de six mois, s’en suivait généralement une période de chômage avant qu’elle ne puisse être réembauchée.

Son parcours professionnel l’avait déjà amenée à être contrainte de quitter son emploi parce que l’entreprise refusait qu’elle allaite son enfant pendant ses heures de travail.

Louisette Fanjamalala est donc habituée aux conditions précaires. Et au fil des années, elle a vu sa situation s’aggraver.

« J’ai de plus en plus de mal à me faire embaucher parce qu’on me trouve trop âgée. C’est dommage parce que je suis qualifiée, je travaille aussi vite et même mieux que les jeunes. Cependant, de nos jours, les services de ressources humaines rejettent généralement ma candidature sans même m’accorder un entretien », soupire-t-elle.

Renforcer l’autonomie financière

Parce qu’elle a aussi été victime de violence au travail, Mme Fanjamalala a récemment reçu de l’aide d’un programme de l’OIT qui lui a permis d’acquérir de nouvelles compétences et une machine à coudre.

Une centaine de femmes de la région d’Antananarivo ont ainsi pu bénéficier d’une aide psychologique, mais aussi d’une formation de trois mois dans des domaines comme la couture, la cuisine, la coiffure ou encore l’informatique afin qu’elles puissent renforcer leur autonomie financière.

« Je gagne maintenant de l’argent en faisant de la couture à domicile pour les gens du voisinage. Je confectionne aussi des vêtements et des rideaux que je vends sur le marché local », explique-t-elle.

Pour autant, sa situation reste précaire.

« Le soutien apporté par le programme de l’OIT m’a été très utile. Cependant, malgré cela, nourrir ma famille demeure un défi quotidien », reconnaît-elle.

Son histoire nous rappelle en effet que davantage d’efforts doivent être déployés pour réduire les inégalités et pour assurer de meilleures conditions de vie et de travail aux personnes comme Louisette Fanjamalala confrontées à la pauvreté et à l’emploi vulnérable.

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