Protection Sociale

5e réunion du Réseau Protection sociale, liberté et justice pour les travailleurs

Cette réunion sera l’occasion de partager des informations avec le réseau, d’échanger des expériences et de discuter des perspectives, des défis et des opportunités régionaux et nationaux pour parvenir progressivement à une protection sociale universelle dans le contexte des transformations du monde du travail.

Participation

Contexte

Le Réseau pour la protection sociale, la liberté et la justice pour les travailleurs a été lancé en 2017 par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), en coopération avec la Confédération syndicale internationale (CSI). En tant que l’un des partenariats stratégiques du Programme phare mondial de l’OIT sur la construction de socles de protection sociale pour tous, le réseau a été créé pour soutenir les organisations de travailleurs dans la promotion et la défense du droit à la sécurité sociale. Par le renforcement des capacités, la sensibilisation et le partage des connaissances, le réseau a pour but de renforcer les capacités des travailleurs à défendre la protection sociale et à participer, de manière significative, aux dialogues nationaux sur la protection sociale. Les organisations de travailleurs ont un rôle décisif à jouer dans les différentes dimensions de la protection sociale pour atteindre l’objectif de développement durable (ODD) 1.3 sur les systèmes et socles de protection sociale conformément aux normes pertinentes de l’OIT.

Les syndicats jouent également un rôle clé dans la sauvegarde des droits acquis qui sont menacés par des mesures d’ajustement à court terme et des réformes inadéquates de la sécurité sociale.Les deux dernières années ont été particulièrement difficiles pour les travailleurs du monde entier, car les pays ont dû faire face aux effets sanitaires et socio-économiques graves et sans précédent de la pandémie COVID-19, qui a conduit à l’une des récessions les plus profondes que le monde n’ait jamais connues. Cette crise a servi de signal d’alarme sur l’urgence de progresser sur les ODD en matière de protection sociale pour éradiquer la pauvreté, assurer une couverture maladie universelle et faire du travail décent une réalité pour tous. Même avant la pandémie, la situation de la protection sociale dans le monde était déjà préoccupante : plus de la moitié de la population mondiale, soit 53 pour cent – jusqu’à 4,1 milliards de personnes – ne pouvant pas du tout de son droit à la sécurité sociale. La crise du COVID-19 a jeté un nouvel éclairage sur les conséquences dévastatrices de ces lacunes persistantes en matière de couverture et d’adéquation.

La pandémie a également servi à rappeler à la communauté internationale l’importance de la protection sociale. Depuis ses débuts jusqu’en mai 2022, plus de 211 pays et territoires à travers le monde ont conçu plus de 1 888 mesures pour contenir le défi posé par la pandémie. D’une part, les gouvernements et les partenaires sociaux ont dû réagir rapidement aux effets du COVID-19 sur la santé humaine et aux pressions croissantes qu’elle exerce sur les systèmes de santé nationaux. D’autre part, ils ont dû faire face aux conséquences sociales et économiques dévastatrices de cette crise pour sauver les entreprises et les travailleurs en difficulté qui ont perdu leur emploi et se trouvent dans une situation d’insécurité et de privation des revenus. Au niveau international, les partenaires sociaux ont été très actifs dans la promotion de solutions innovantes pour soutenir la mobilisation de ressources pour aider les pays à protéger les travailleurs, notamment par le biais de l’Appel à l’action et de la création d’un Fonds mondial pour la protection sociale.

Compte tenu de l’urgence accélérée par la pandémie du COVID-19 de mettre en place des systèmes de protection sociale universels, complets, durables et adéquats, la résolution et les conclusions concernant la deuxième discussion récurrente sur l’objectif stratégique de la protection sociale (sécurité sociale), adoptées par la Conférence internationale du Travail (CIT) en juin 2021, ont appelé les Etats Membres de l’OIT à s’engager avec une forte volonté politique et par un dialogue social fort à dès que possible, construire et maintenir des systèmes de protection sociale universels, complets, durables et adéquats. Pour parvenir à une reprise riche en emplois et à une transition juste vers une économie durable et inclusive, l’OIT et l’ONU ont adopté en septembre 2021 un Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale qui créerait au moins 400 millions d’emplois et étendrait la protection sociale à 4 milliards de femmes, d’hommes et d’enfants actuellement sans couverture.

Sur la voie d’une reprise centrée sur l’humain après le COVID-19, les gouvernements, en collaboration avec les partenaires sociaux, devraient saisir ce moment pour renforcer leurs systèmes de protection sociale, y compris les socles, en tant que pierre angulaire de l’architecture sociale et économique nationale. La création d’une marge de manœuvre budgétaire pour financer la protection sociale est un aspect essentiel de la stratégie de relance. Le dialogue social et les consultations avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes sont particulièrement importants pour des réponses politiques coordonnées. Alors que la crise prolongée du COVID-19 se poursuit, que les pays commencent à en sortir et que les pressions augmentent pour réduire les dépenses et mettre en place des mesures d’austérité, il sera crucial que les représentants des travailleurs soient activement engagés et consultés pour s’assurer qu’ils peuvent façonner efficacement les mesures de réforme potentielles pour préserver les résultats sociaux. Les organisations de travailleurs ne sont pas des spectateurs passifs, mais des agents de changement qui peuvent développer de nouvelles voies pour une reprise centrée sur l’humain après la crise du COVID-19, inclusive, durable et résiliente et conforme aux priorités énoncées dans la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail, l’Appel mondial à l’action ainsi que dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.