Des compétences pour lutter contre le travail forcé

Aujourd'hui, de nombreuses personnes n'ont toujours pas la possibilité d'acquérir les connaissances et les compétences qui leur permettraient de gagner décemment leur vie et de trouver leur place dans la société. En conséquence, elles peuvent être vulnérables à certaines des formes d'exploitation les plus graves qui prévalent sur le marché du travail, y compris le travail forcé. Aucun pays n'est à l'abri de telles pratiques. En 2016, l'OIT a estimé qu'il y avait probablement, chaque jour, environ 25 millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans le monde qui travaillaient dans des situations qu'ils ne pouvaient pas refuser ou quitter en raison de menaces, de violence, de coercition, de tromperie ou d'abus de pouvoir.

Des instruments internationaux récents, tels que le protocole de 2014 de l'OIT à la convention n° 29 de 1930 sur le travail forcé, ainsi que la recommandation (n° 203) sur le travail forcé (mesures supplémentaires), 2014, ont mis un nouvel accent sur la lutte contre les causes profondes du travail forcé. En particulier, ils ont souligné l'importance d'éduquer et d'informer les groupes vulnérables pour prévenir le travail forcé et de fournir un soutien à la réintégration économique à long terme des victimes, notamment par le développement des compétences. L'éducation et la formation jouent un rôle clé dans la lutte contre certains des facteurs individuels, structurels et communautaires qui favorisent le travail forcé et empêchent les personnes de "briser le cycle" de la vulnérabilité lorsqu'elles en sont victimes.

L'OIT a identifié d'importantes pistes d'intervention pour les acteurs et les parties prenantes du développement des compétences : sensibilisation des groupes à risque, réduction de la vulnérabilité grâce à un meilleur accès et une meilleure délivrance des formations, coordination avec d'autres prestataires de services pour assurer la réintégration durable dans un travail décent des victimes identifiées. Des responsables de l'EFTP et des décideurs politiques aux enseignants et aux formateurs, tous ont la possibilité, et la responsabilité, de contribuer à l'éradication du travail forcé.