Ver l’amélioration de la chaîne de valeur de la manque francisque

La mangue Francisque bénéficie d'une réputation d’un produit de grande qualité tant dans ses aspects gustatifs que dans sa tenue lors de son transport facilitant son écoulement à l’exportation. Aussi, sa commercialisation se présente comme une activité de pointe dans la réalisation d'un projet de transformation productive et de développement de chaînes de valeur.

Actualité | 24 novembre 2017

Au cours du mois de novembre 2017 aux Cayes, commune du département du Grand-Sud, en Haïti, le projet de Formation Professionnelle et de Développement Rural (FOPRODER) du Bureau International du Travail (BIT) a organisé différentes activités visant à améliorer la chaîne de valeur (CdV) de la mangue Francisque.

Ces activités, animées par M. Dario Vargas, consultant international et expert en chaine de valeur et commerce équitable, ont tourné autour de conférence à l'Université Américaine des Cayes (UAC) au local de cette institution avec la participation de plus de 100 étudiants, des professeurs et même le doyen de la faculté d'agronomie de l'université et la constitution d'une table de travail à Camp-Perrin, au siège social de l’Organisation pour la Réhabilitation de l’Environnement (ORE) qui possède une grande expérience dans la mangue, l’Association de Producteur et Vendeurs de Fruits du Sud (ASPVEFS), composée de 1141 membres provenant de plus de 15 communes différentes et qui cultive collectivement près de 412.000 hectares de terres et de M. Jean Maurice Buteau, ex exportateur de mangue et expert sur la traçabilité du produit.

La mangue Francisque, cultivée dans le département du Grand Sud d’Haïti bénéficie d'une réputation d’un produit de grande qualité tant dans ses aspects gustatifs que dans sa tenue lors de son transport facilitant son écoulement à l’exportation. Aussi, sa commercialisation se présente comme une activité de pointe dans la réalisation d'un projet de transformation productive et de développement de chaînes de valeur.

Le consultant Dario Vargas a mentionné que : « la transformation du fruit en produits à valeur ajoutée et liée à des marchés préférentiels engagés dans le cadre d'une Chaîne de Valeur, constitue une solution commerciale pour la mangue. Les attributs économiques d'une stratégie de promotion de la production, de la transformation et de l'exportation de la mangue pourrait avoir un impact positif sur le volume, la qualité et les marges bénéficiaires du commerce local de ce fruit ».

Approximations à un diagnostic qualitatif : le marché mondial

Selon le consultant : « les éléments de l'environnement social et le comportement nutritionnel des pays importateurs montrent une tendance significative à la croissance de la consommation de fruits et légumes tropicaux, en particulier organiques, et produits dans des conditions agricoles agro-écologiques favorables à l'environnement. La mangue du Grand Sud correspond totalement à cette vision de la fraction des consommateurs conscients ».

Les planteurs de mangue Francisque du Grand Sud, devraient parier sur la réalisation d'un créneau de marché privilégié, pour les produits transformés augmentant la performance financière de toute l'activité de production et de commercialisation du fruit. A ce titre, le marché nord-américain et européen des marmelades et des jus de fruits, est considéré comme une opportunité à explorer.

Éléments du système économique de la mangue Francisque dans le Grand Sud d'Haïti

Les experts consultés localement, identifient dans la région environ 3.000 producteurs qui possèdent environ 17.000 arbres, pour une superficie cultivée par les petits producteurs du Grand Sud inférieure à 2 hectares, avec une moyenne de 5,6 arbres par producteur et un rendement moyen de 30 douzaines de mangues par arbre et par an.

Prospective: leçons apprises

Le grand défi de la chaine de valeur de la mangue Francisque est d'obtenir des rendements plus élevés à chaque maillon de la chaîne et ce afin d'optimiser ses coûts, de garantir sa traçabilité et la qualité du produit et d'intégrer l'activité dans un modèle de gestion et de logistique qui va du producteur au marché ciblé. Plus précisément, ce sont des formations dans les métiers, le développement de produits, la dotation technologique, le contrôle interne des performances productives, sociales et environnementales, l'adaptation et l'intégration des processus locaux aux paramètres de qualité et aux normes du marché mondial qui garantiront le succès de la diffusion du produit.


Dans la phase initiale du projet, la stratégie passe par la "la formation humaine". Son succès dépend de l'engagement et de la confiance entre les différents acteurs. La participation est le mécanisme fondamental pour générer de la confiance et le moyen le plus efficace de motiver les engagements de tous.

FOPRODER comprend que l'apprentissage collectif est essentiel dans la conception de la proposition de développement de la CdV de la mangue du Grand Sud. Quand on parle de la qualité des produits à vendre ou de prix à négocier, les producteurs et les commerçants ont leurs propres intérêts. Ces positions doivent être respectées. CdV implique, non seulement l'équité et la redistribution économique, mais une redéfinition des rôles des partenaires.

Le projet va appuyer le développement des capacités humaines et entrepreneuriales à travers de nombreuses activités de formation et le renforcement des entités associatives afin que ces organisations de petits producteurs se transforment en entreprises qui puissent contribuer à la durée de la CdV de la mangue, en entreprise de développement rural.

Les producteurs de mangue Francisque du Grand Sud devraient parier sur la réalisation d'un créneau de marché privilégié pour les produits transformés qui augmenteront la performance financière de toute l'activité de production et de commercialisation du fruit. Le marché nord-américain et européen des marmelades et des jus est considéré comme une opportunité à explorer.