107e Conférence internationale du Travail

Le tripartisme de l’OIT est «un très puissant antidote» aux tendances et aux discours politiques négatifs

Le parlement mondial du travail progresse vers l’adoption de normes pionnières sur la violence au travail et se prononce pour un nouvel élan en faveur de l’égalité des sexes.

Communiqué de presse | 8 juin 2018
GENÈVE (OIT Infos) – La Conférence internationale du Travail s’est achevée le 8 juin par un appel du Directeur général de l’OIT à «cultiver, protéger et pratiquer» le dialogue social.

Le tripartisme – rassemblant gouvernements, travailleurs et employeurs – «n’apporte pas seulement une valeur ajoutée au monde du travail, c’est aussi un très puissant antidote à certaines tendances négatives que nous observons dans les discours politiques et les débats publics», a-t-il déclaré.

M. Ryder a noté les progrès accomplis par les trois groupes dans la négociation de nouvelles normes sur la violence et le harcèlement au travail. Il s’est dit confiant quant au résultat positif de cette discussion «en raison de l’importance même de l’enjeu. En vérité, ce problème est trop énorme pour que nous échouions».

La Conférence reprendra la discussion sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail pendant la Conférence du centenaire de l’OIT, en 2019, en vue d’adopter une convention, complétée par une recommandation.

Faisant référence à son rapport à la Conférence appelant à un nouvel élan en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, il a déclaré qu’on «ne pourrait plus se contenter de la routine habituelle» et qu’il fallait «donner davantage de consistance» à cinq éléments constitutifs de cette dynamique – aller vers une nouvelle économie des soins; renforcer la maîtrise de leur temps par les femmes; reconnaître le travail des femmes à leur juste valeur; renforcer leurs moyens d’expression et de représentation; et mettre fin à la violence et au harcèlement.

L’Initiative de l’OIT sur les femmes au travail sera intégrée au bilan de l’Initiative sur l’avenir du travail, «pour la simple raison que l’avenir du travail que nous voulons est celui d’une égalité complète».

S’agissant de la Commission de la Conférence qui traitait d’une coopération efficace pour le développement, M. Ryder a noté que cette discussion n’aurait pu avoir lieu à un meilleur moment, compte tenu du processus de réforme du système de développement des Nations Unies en cours. «C’est une étape politique cruciale qui confirme l’urgence pour l’OIT… de tracer la voie de ses actions futures dans ces circonstances qui évoluent».

Le 4 juin, le lauréat du prix Nobel de la paix, Kailash Satyarthi, a participé à un événement célébrant le 20e anniversaire de la Marche mondiale contre le travail des enfants. La Conférence a également commémoré le 20e anniversaire de la Déclaration de l’OIT sur les principes et les droits fondamentaux au travail.

Trois chefs d’Etat se sont exprimés au cours de la Conférence: le Président de l’Irlande, Michael Higgins, le Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, et le Président de la Colombie, Juan Manuel Santos. Tous trois ont mis en exergue le rôle du travail décent dans les efforts déployés pour promouvoir la paix et la justice sociale.

Le 7 juin, un Sommet sur le monde du travail s’est penché sur cette question, en axant ses débats sur l’importance de créer des emplois décents dans les pays émergeant d’un conflit, d’une crise ou d’une catastrophe.

Lors du Sommet, une table ronde a réuni Helder Da Costa, Secrétaire général du g7+; Sylvia Escobar, Présidente de la compagnie pétrolière Terpel de Colombie; Rosa Helena Flórez González, Secrétaire générale de la Confederación de Trabajadores de Colombia (CTC); Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR); Lucija Ljubić-Lepine, Représentante permanente de la Bosnie-Herzégovine auprès des Nations Unies à Genève; et Rokia Traoré, Ambassadrice de la Fondation Passerelle du Mali.

Le Directeur général a soumis son rapport annuel sur La situation des travailleurs des territoires arabes occupés. Le rapport s’appuie sur une mission qui a recueilli et examiné des informations relatives à la situation des travailleurs du Territoire palestinien occupé (Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et Gaza) et le Golan syrien occupé.

La Conférence a également décidé d’abroger six normes internationales du travail et d’en retirer trois autres.

Deux autres Commissions de la Conférence ont traité du dialogue social et du tripartisme et de l’application des conventions et recommandations de l’OIT (voir les articles séparés).

Plus de 5 000 délégués accrédités, venus des 187 Etats Membres de l’OIT, ont participé à la 107e session de la Conférence internationale du Travail qui définit la politique générale de l’Organisation internationale du Travail et se réunit tous les ans à Genève, en Suisse.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Département de la communication et de l’information publique de l’OIT: newsroom@ilo.org ou + 4122/799-7912.