Communiqué de presse

«La question de la justice sociale se pose avec une acuité toute nouvelle», déclare la présidente de la Confédération suisse devant la conférence annuelle de l’OIT

La justice sociale et le rôle de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dans la gouvernance mondiale étaient au centre du discours prononcé ce mercredi par Mme Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération suisse, devant les délégués de la 100e Conférence internationale du Travail (CIT) qui se déroule à Genève.

Communiqué de presse | 15 juin 2011

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – La justice sociale et le rôle de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dans la gouvernance mondiale étaient au centre du discours prononcé ce mercredi par Mme Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération suisse, devant les délégués de la 100e Conférence internationale du Travail (CIT) qui se déroule à Genève.

«La question de la justice sociale se pose avec une acuité toute nouvelle», a affirmé Mme Calmy-Rey, précisant que la justice sociale impliquait « un droit à la dignité et à une égalité réelle des chances (…), ainsi qu’une «équité entre les régions du monde et entre les générations (…), condition d’un développement durable généralisé».

La présidente de la Confédération suisse a notamment souligné que la justice sociale demandait «un socle fondamental de protection sociale», qualifiant de «grave injustice» et de «danger pour la stabilité économique» le fait que seul vingt pour cent de la population mondiale en âge de travailler puisse avoir accès à un système de protection sociale. C’est pourquoi elle a tenu à «saluer et exprimer le plein appui de la Suisse» à l’initiative en faveur d’un socle de protection sociale développée par l’OIT et l’Organisation mondiale de la Santé.

Mme Calmy-Rey a également salué le projet de Convention qui doit être votée jeudi par la 100e CIT «permettant aux 100 millions d’employés de maison l’accès à tous les droits économiques et sociaux».

Estimant que l’OIT demeurait «un modèle pour la gouvernance internationale», Mme Calmy-Rey a appelé au renforcement du rôle de l’OIT dans les questions internationales relatives à l’emploi et au travail. «Il n’y a pas de gouvernance mondiale équitable sans l’OIT» a-t-elle affirmé, ajoutant: «Je plaide ici pour que l’OIT revendique le statut d’observateur à l’OMC.»

Soulignant également l’importance de l’activité normative de l’OIT, la présidente a annoncé que la Suisse ratifierait la convention de l’OIT n° 122 sur la politique de l’emploi.

«Le défi reste constant. C’est pourquoi je vous invite à ne pas baisser les bras et à poursuivre vos efforts pour concilier justice, liberté et protection sociale», a-t-elle conclu devant les délégués des gouvernements, des travailleurs et des employeurs.

En accueillant la présidente, le Directeur général de l’OIT, Juan Somavia, avait rappelé l’engagement de la Suisse «pour une mondialisation plus juste, réelle et tangible. La Suisse, nous le savons, est un acteur convaincu d’un système multilatéral plus cohérent, d’une mondialisation plus équilibrée qui bénéficie à tous», a-t-il ajouté. M. Somavia s’est également réjoui des efforts accomplis par la Confédération suisse en matière d’égalité hommes-femmes.