Genre et travail des enfants dans les mines et carrières au Burkina Faso, au Mali et au Togo: Synthèse des études de cas

Ce document de travail, basé sur des études réalisées au Burkina Faso, au Mali et au Togo montre que le travail des enfants dans les mines et carrières est ingrat, dangereux répétitif et pénible. Les études réalisées dans ces trois pays ont eu pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance des relations socio-économiques de genre entre les filles et les garçons qui travaillent dans les mines et carrières.

Ce document de travail analyse les disparités de genre dans la situation des enfants travailleurs dans les mines et carrières. Filles et garçons, ne sont pas toujours occupés aux mêmes tâches, ne perçoivent pas de rémunération identiques, détiennent un contrôle différencié de leurs revenus, ont des besoins, des contraintes et des aspirations différentes. Il examine sous l’angle du genre le travail des enfants dans les mines et carrières du Burkina Faso, du Mali et du Togo, en s’appesantissant sur les déterminants du travail des enfants différenciés par genre (1ère partie), la reproduction de la ségrégation sexuelle dans la division du travail (2ième partie) et les impacts de genre du travail des enfants (3ième partie). En conclusion, ce document de travail propose certaines pistes de réflexion pour améliorer l’intégration des questions de genre dans les actions de lutte contre le travail des enfants, plus spécifiquement les pires formes du travail des enfants dans les mines et carrières.

Le travail des enfants revêt, sous plusieurs de ses formes, un aspect nocif. Ceux engagés dans le secteur minier courent des dangers particuliers, les conditions de leur activité comportent de sérieux risques pour leur santé et leur bien-être. Sur les 250 millions d’enfants qui travaillent dans le monde, approximativement 179 millions de ces filles et garçons sont engagés dans les pires formes de travail des enfants et, plus d’un million d’entre eux sont employés dans les mines et carrières. Au-delà de l’univers des mines et carrières, le constat général indique que les filles sont plus fortement touchées que les garçons et n'ont que « peu ou pas d'accès à l'éducation et travaillent dans des conditions qui mettent leur santé, leur sécurité et leur moralité gravement en danger». Au terme de la convention n°182 (1999), le travail des enfants dans les mines et carrières est considéré comme l’une des pires formes du travail des enfants.