Projet ONU Femmes – OIT: «Prévenir l’exploitation des travailleuses migrantes dans les pays de l’ASEAN»

Collaboration entre l’ONU Femmes et l’OIT visant à renforcer les bienfaits de la migration économique dans la région de l’ASEAN grâce à une meilleure protection des travailleuses migrantes.

La migration de main-d’œuvre apporte une contribution considérable à la vitalité économique de l’Asie du Sud-Est. On estime à 9,5 millions le nombre de migrants internationaux dans les pays de l’ASEAN, dont 48 pour cent de femmes. Quand elle est réussie, la migration de main-d’œuvre peut servir de catalyseur à davantage de prospérité non seulement pour ceux qui émigrent mais aussi pour leur famille et leur communauté, et pour les pays d’origine et de destination. Cependant, dans la région, les travailleuses migrantes connaissent de multiples discriminations croisées (liées au sexe, à la race, l’origine ethnique, la classe sociale, la nationalité, l’âge ou autres motifs) qui sapent gravement leurs droits humains ainsi que leur contribution économique et sociale au développement et les gains qu’elles devraient tirer de cette expatriation professionnelle. Les femmes sont surreprésentées dans les secteurs d’emploi vulnérable, comme le travail domestique et les soins aux personnes, le divertissement pour adultes et l’industrie du sexe. Cette vulnérabilité s’accroît du fait d’une régulation insuffisante des conditions de recrutement et de travail pour les travailleuses immigrées, en particulier l’absence de politiques et de législations respectueuses de l’égalité des sexes dans la région de l’ASEAN.

Grâce au financement du gouvernement australien, ONU Femmes va mettre en œuvre un projet sur «la prévention de l’exploitation des travailleuses migrantes dans les pays de l’ASEAN». L’OIT sera un partenaire opérationnel pour plusieurs des objectifs du projet, centrés sur l’amélioration de l’accès des décideurs et responsables politiques aux données et connaissances relatives à l’égalité hommes-femmes; le renforcement des capacités des agences de recrutement et des organismes publics de réglementation; et la mobilisation sociale en vue de mieux sensibiliser l’opinion et de mener des actions contre les abus et l’exploitation. L’élaboration et la mise en œuvre du projet bénéficieront des apports des organes concernés, des gouvernements et des partenaires sociaux de l’ASEAN et seront entreprises en étroit partenariat avec eux, et avec les organisations nationales et régionales de la société civile. Le projet s’appuie sur le programme dynamique de l’OIT sur les migrations de main-d’œuvre en Asie du Sud-Est, en particulier le travail du projet TRIANGLE dans la sous-région du Grand Mékong et du projet TRIANGLE dans les pays de l’ASEAN financés par les gouvernements australien et canadien.

Objectifs:

  1. Améliorer la disponibilité et l’accessibilité des données et connaissances relatives à l’égalité entre les sexes pour prévenir l’exploitation des travailleuses migrantes et promouvoir leurs droits.
  2. Obtenir des institutions de l’ASEAN qu’elles plaident efficacement pour une meilleure collaboration transfrontalière visant à prévenir et éliminer l’exploitation des travailleuses migrantes en s’appuyant sur des données et normes internationales.
  3. Créer une véritable mobilisation sociale pour améliorer la sensibilisation de l’opinion publique et les actions de lutte contre les pratiques abusives et l’exploitation des travailleuses immigrées dans les pays de l’ASEAN.