StreetNet International, une alliance mondiale de vendeurs de rue dans l’économie informelle, a invité la directrice de l’unité COOP de l’OIT, Mme Simel Esim, à organiser une séance d’orientation sur les coopératives et l’économie informelle. Dans sa présentation intitulée « Coopérer hors de l’informalité », Mme Esim a partagé les voies par lesquelles les coopératives contribuent à la formalisation des travailleurs et des entreprises de l’économie informelle. Elle a donné des exemples de la manière dont les travailleurs de l’économie informelle et les entreprises utilisent les coopératives et autres entreprises de l’économie sociale et solidaire. Elle a partagé les conclusions et les leçons tirées des recherches de l’OIT, des initiatives de réforme des politiques et de renforcement des capacités en la matière.

Mme Esim a commencé sa présentation par la définition des coopératives, comme indiqué dans la R193 de 2002 - Recommandation sur la promotion des coopératives, et a mentionné les sept principes des coopératives, allant de l’adhésion volontaire et ouverte, à la coopération entre coopératives et au souci de la communauté. Elle a ensuite mis en évidence la diversité des coopératives, à la fois au niveau de l’organisation (c’est-à-dire les institutions primaires, secondaires et tertiaires) et dans les types de coopératives allant du producteur et travailleur aux coopératives de consommation et multi-acteurs travaillant dans différents secteurs (c’est-à-dire les services sociaux, le logement, tourisme, agriculture et finance).

Elle a présenté les moyens par lesquels les coopératives peuvent soutenir la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, notamment grâce à des économies d’échelle, à la protection sociale, à la voix et à la négociation collectives avec d’autres parties prenantes publiques et privées de l’économie locale et tout au long de la chaîne de valeur. Elle a partagé un certain nombre de bonnes pratiques, notamment la double stratégie de la Fédération coopérative de l’Association des femmes indépendantes (SEWA) en Inde, pour faire progresser les droits des travailleurs de l’économie informelle par le biais des syndicats et améliorer leurs moyens de subsistance grâce aux coopératives.

Mme Esim a souligné que l’OIT COOP soutient la formation et le renforcement des capacités grâce à des outils (Think.Coop, Start.Coop et My.Coop) qui aident les constituants de l’OIT et les parties prenantes plus larges à gérer et à renforcer leurs coopératives. Des projets de l’OIT, tels que SYNDICOOP, ont travaillé sur le renforcement de la capacité des syndicats nationaux et des coopératives à travailler ensemble pour organiser les travailleurs de l’économie informelle afin d’améliorer leurs conditions de travail dans les pays d’Afrique orientale et australe.

Sur la base de SYNDICOOP, une initiative de recherche conjointe de l’OIT et de l’Open Society Foundation (Fondation pour la société ouverte) a été lancée, qui évaluera comment les syndicats et les coopératives peuvent améliorer les conditions de vie des travailleurs de l’économie informelle dans certains pays d’Afrique et d’Amérique latine. Mme Esim a souligné la nécessité pour les représentants des organisations de l’économie informelle de participer au débat sur les politiques afin que les solutions soient inclusives et durables.

Suite à sa présentation, les représentants régionaux de StreetNet International ont fait part de leurs observations et suggestions sur la voie à suivre pour la collaboration, pour renforcer la capacité des coopératives à améliorer les conditions des travailleurs informels dans le monde. Le personnel de StreetNet International a évoqué la 19e résolution sur l’économie sociale et solidaire qui a été adoptée lors du troisième congrès international de StreetNet au Benin.

La présentation complète de Mme Esim peut être consultée ici.