Travailleurs migrants

L’accélération de la mondialisation de l’économie a généré une augmentation du nombre de travailleurs migrants comme jamais auparavant. Le chômage et la pauvreté croissante ont amené de nombreux travailleurs dans les pays en développement à rechercher du travail ailleurs. En fait, il est estimé que 73 pour cent des migrants sont des travailleurs. Dans les pays industrialisés, la demande de main-d’œuvre, en particulier de main-d’œuvre non qualifiée, a augmenté. C’est pourquoi, des millions de travailleurs et leur famille émigrent pour trouver du travail. Des efforts considérables ont été déployés ces dernières années pour obtenir des données fiables et comparables sur les migrations de main-d’œuvre. Cependant, comme l’ont souligné l’OIT et la communauté internationale, des lacunes importantes subsistent. Pour y remédier, le BIT a publié des estimations mondiales et régionales concernant les travailleurs migrants. Selon ces estimations, il y aurait 244 millions de migrants dans le monde aujourd’hui, soit 3,3 pour cent de la population mondiale. Près de la moitié des migrants sont des femmes (Note 1). Les travailleurs migrants contribuent à l’économie du pays d’accueil et les fonds qu’ils envoient chez eux aident à dynamiser l’économie de leur pays d’origine. Pourtant, ils bénéficient souvent d’une protection sociale insuffisante et sont à la merci de l’exploitation et de la traite. Si les risques d’exploitation sont moindres pour les travailleurs migrants qualifiés, leur départ prive certains pays en développement d’une main-d’œuvre précieuse nécessaire à leur économie. Les normes de l’OIT sur la migration donnent les moyens aux pays qui envoient des migrants ou les accueillent de gérer les flux migratoires et d’assurer une protection adéquate à cette catégorie vulnérable de travailleurs

Instruments pertinents de l'OIT

  • Convention (n° 97) sur les travailleurs migrants (révisée), 1949 - [ratifications]
    Elle demande aux États qui l’ont ratifiée de faciliter les migrations internationales en faveur de l’emploi en s’assurant qu’il existe un service gratuit approprié chargé d’aider les travailleurs migrants et de leur fournir des informations exactes en prenant les mesures qui s’imposent contre la propagande trompeuse concernant l’émigration et l’immigration. La convention contient également des dispositions prévoyant une protection médicale suffisante des travailleurs migrants et le transfert des gains et de l’épargne. Les États doivent accorder aux immigrants qui se trouvent légalement sur leur territoire un traitement qui n’est pas moins favorable que celui qu’ils accordent à leurs ressortissants dans un certain nombre de domaines, tels que les conditions d’emploi, la liberté syndicale et la sécurité sociale.
  • Convention (n° 143) sur les travailleurs migrants (dispositions complémentaires), 1975 - [ratifications]
    Elle prévoit des mesures pour lutter contre l’émigration clandestine et l’emploi illégal et, par ailleurs, demande que tout État qui l’a ratifiée s’engage à respecter les droits fondamentaux de tous les travailleurs migrants. La convention élargit également la portée de l’égalité de traitement entre les travailleurs migrants résidant légalement dans un pays et les travailleurs nationaux au-delà des dispositions de la convention de 1949, de façon à garantir l’égalité de chances et de traitement en matière d’emploi et de profession, de sécurité sociale, de droits syndicaux et culturels, et de libertés individuelles et collectives, aux personnes qui, en tant que travailleurs migrants ou en tant que membres de leur famille, se trouvent légalement sur le territoire de l’État l’ayant ratifiée. Elle demande également aux États qui l’ont ratifiée de faciliter le regroupement familial des travailleurs migrants résidant légalement sur leur territoire.
  • Autres instruments pertinents

Note 1 – BIT, Migration de main-d’œuvre : nouvelle donne et enjeux de gouvernance, rapport IV, Conférence internationale du Travail, 106e session, Genève, 2017