Travail forcé

L'Islande ratifie le Protocole de 2014 relatif à la Convention sur le travail forcé, 1930

Actualité | 14 juin 2017
L'Islande vient de ratifier le Protocole de 2014 relatif à la Convention sur le travail forcé, 1930, devenant ainsi le quinzième pays à ratifier cet instrument. L'Islande rejoint neuf autres pays européens ayant déjà ratifié le Protocole, suite à son adoption par la Conférence internationale du Travail, en juin 2014, à une écrasante majorité.

Par cette ratification, qui a eu lieu le 14 juin 2017, l'Islande s’engage formellement à appliquer cet instrument international, qui donne un nouvel élan à l'action contre toutes les formes de travail forcé, y compris la traite des personnes. Le Protocole exige des États qu’ils adoptent des mesures efficaces pour prévenir le travail forcé, protéger les victimes et leur garantir un accès à des mécanismes de recours et de réparation, y compris une indemnisation.

L'OIT estime que 21 millions de personnes dans le monde sont victimes de travail forcé, ce qui génère environ 150 milliards de dollars de profits illicites par an. Le travail forcé prend différentes formes allant de l'exploitation sexuelle forcée à la servitude pour dettes, la traite des personnes ou l'esclavage.

En déposant l'instrument de ratification, M. Thorsteinn Víglundsson, ministre des Affaires sociales et de l'Égalité, a déclaré: «L'importance du protocole réside dans le fait qu'il s'attaque à des formes de travail forcé nouvelles et plus sophistiquées. Les victimes du travail forcé et de traite des personnes sont souvent des travailleurs migrants. Beaucoup d'entre elles sont des femmes et des filles exploitées principalement dans le travail domestique et l’industrie du sexe. Ces dernières années, l'Islande a connu un afflux accru de travailleurs migrants qui ont besoin d’être protégés. Le protocole constitue un bon outil pour que les gouvernements et les partenaires sociaux élaborent leur politique à cet égard. "

En recevant l'instrument de ratification du Protocole, le Directeur-général du BIT, M. Guy Ryder, a souligné que la ratification du Protocole est un nouveau témoignage de l'engagement constant de l'Islande à promouvoir et à mettre en œuvre les droits fondamentaux au travail. Cette ratification nous rapproche un peu plus de l'objectif de la campagne « 50forfreedom »- à savoir 50 ratifications du Protocole d'ici la fin de 2018. L'Islande s'est engagée à combattre le travail forcé depuis longtemps. En ce qui concerne la lutte contre le fléau de la traite des personnes, l'Islande a développé un cadre législatif solide avec, dès 2003, l'adoption d’amendements au Code pénal et le lancement d'une première campagne contre la traite des femmes. En avril 2013, le gouvernement a adopté le deuxième Plan d'action pour lutter contre la traite des êtres humains, pour la période 2013-2016, qui couvre quatre domaines principaux: la prévention et la formation; l’assistance et la protection des victimes; l’investigation et les poursuites judicaires ; et la coordination, la coopération et l'évaluation."