ANKARA (OIT Infos) – Six mois après les tremblements de terre dévastateurs qui ont fait des dizaines de milliers de victimes en Turquie, un rapport de l'Organisation internationale du Travail (OIT) appelle à la mise en place de politiques actives du marché du travail afin de remédier aux graves pénuries de main-d'œuvre dans la région sinistrée.

Ces politiques devraient se concentrer sur l'emploi de personnes non qualifiées et sur une formation en cours d'emploi adaptée aux besoins spécifiques de la région, indique le rapport. La pénurie de logements doit également être résolue de toute urgence, de même que le rétablissement des services publics essentiels.

Plus de 55 000 personnes ont été tuées dans les tremblements de terre qui ont frappé le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie en février 2023.

L'étude de l'OIT a évalué l'impact des tremblements de terre sur le marché du travail et les stratégies potentielles de redressement en Turquie. Elle a examiné comment planifier un programme de reconstruction efficace pour générer des opportunités de revenus pour la main-d'œuvre locale. Elle a également identifié les professions qui connaîtront la croissance la plus rapide et les compétences associées qui seront nécessaires.

Selon l'étude, la région de Türkiye touchée par les tremblements de terre a contribué à près de 10 pour cent du produit intérieur brut (PIB) du pays, notamment grâce aux exportations de produits agricoles et forestiers.

Les destructions causées par les tremblements de terre ont entraîné une augmentation de la demande de main dans le secteur de la construction pour déblayer les débris et reconstruire. Cependant, la région est également confrontée à d'importantes pénuries de main-d'œuvre, exacerbées par l'émigration et une demande croissante de main-d'œuvre non qualifiée et peu qualifiée.

La région a besoin d'attirer et de retenir les travailleurs, en particulier dans l'agriculture et la construction – des secteurs qui contribueront au processus de redressement, selon le rapport. La sécurité et le bien-être de la main-d'œuvre doivent être assurés, et une attention particulière doit être accordée aux femmes, aux personnes handicapées et aux nombreux réfugiés syriens qui travaillent dans le secteur informel.

Parmi plusieurs recommandations, le rapport préconise des incitations à l'offre de main-d'œuvre, des aides en espèces et des subventions salariales.