DOHA (OIT Infos) – Le ministère du Travail du Qatar et l'Organisation internationale du Travail (OIT) ont organisé une conférence internationale de deux jours intitulée «Stress thermique professionnel: Mise en œuvre de pratiques, partage d'expériences» à Doha, au Qatar, les 9 et 10 mai 2023. La conférence a rassemblé des représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs des États arabes, ainsi que des chercheurs de premier plan dans le domaine du stress thermique du monde entier.

Les défis liés au travail sur une planète de plus en plus chaude affectent les travailleurs dans un nombre croissant de pays à travers le monde, augmentant le risque de maladies professionnelles liées à la chaleur. La conférence a permis un échange de connaissances et d'expériences sur cette question cruciale, et a exploré les moyens de prévenir et d'atténuer les risques qui y sont liés.

La conférence s'est tenue deux semaines seulement après la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 28 avril. Cette année, la journée internationale a célébré la décision prise par la Conférence internationale du travail en juin 2022 d'adopter une résolution qui a ajouté le principe d'un environnement de travail sûr et sain aux principes et droits fondamentaux au travail de l'OIT.

«Les températures anormalement chaudes ne provoquent pas seulement des perturbations et des dommages importants pour l'environnement, mais leur impact sur la santé humaine atteint des proportions alarmantes», a déclaré Ruba Jaradat, Directrice régionale de l'OIT pour les États arabes. «Le stress thermique réduit également la productivité des travailleurs. Nous estimons que 2 pour cent du total des heures de travail dans le monde seront perdues chaque année, soit parce qu'il fait trop chaud pour travailler, soit parce que les travailleurs doivent travailler à un rythme plus lent. Un engagement plus concerté des gouvernements et des employeurs est nécessaire pour prévenir et atténuer l'impact du stress thermique sur les travailleurs du monde entier.»

Les spécialistes de l'OIT ont évoqué les conclusions du rapport Travailler sur une planète plus chaude: L’impact du stress thermique sur la productivité du travail et le travail décent, ainsi que les dernières recherches sur les effets de l'exposition à la chaleur sur la santé et les recommandations politiques.

Le gouvernement du Qatar a présenté une vue d'ensemble des recherches sur le stress thermique menées dans le pays en 2019, et la manière dont elles ont permis d'élaborer une nouvelle législation, qui est entrée en vigueur en 2021. En plus d'étendre les heures pendant les mois d'été où le travail à l'extérieur est interdit, les nouvelles mesures exigent également des contrôles de santé annuels pour les travailleurs et des évaluations des risques obligatoires à préparer par les entreprises.

Les participants ont également partagé les expériences et études internationales menées en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine.

«Le Qatar est désireux d'améliorer sa législation en matière de prévention du stress thermique au travail. Je salue la coopération avec les partenaires régionaux et internationaux, ainsi qu'avec les parties prenantes nationales, pour promouvoir les mesures de prévention en matière de santé et de sécurité au travail. Le renforcement des capacités nationales pour surveiller les cas de stress thermique et assurer la mise en œuvre de nouvelles mesures est essentiel pour protéger les travailleurs et promouvoir un environnement de travail salubre et sûr», a déclaré le Ministre du Travail du Qatar, Ali bin Samikh al-Marri. «Le Qatar a joué un rôle de premier plan dans la protection des travailleurs contre le stress thermique professionnel, en adoptant l'un des premiers plans au monde visant à atténuer ses effets sur la productivité des travailleurs», a conclu le ministre.

«En tant qu'employeurs, nous avons la responsabilité de protéger les travailleurs des effets néfastes du stress thermique. Cette conférence a fourni des informations précieuses et des bonnes pratiques pour nous aider à atteindre cet objectif», a déclaré Fael Bin Bilal Bin Mabrouk Beit Bilal, représentant de la Chambre de commerce et d'industrie d'Oman. «Nous nous engageons à développer des outils et à utiliser des stratégies fondées sur des données probantes pour réduire les effets de la chaleur sur la main-d'œuvre.»

Nasser bin Abdulaziz Al-Jareed, président du Comité national des comités du travail d'Arabie saoudite, a également déclaré: «Prendre des mesures concertées pour atténuer l'impact du stress thermique professionnel est une question urgente dans toutes les régions du monde, et pas seulement dans les États arabes du Golfe. Cette conférence a mis en évidence des preuves irréfutables de la communauté scientifique mondiale et nous avons maintenant besoin d'actions concrètes pour protéger la sécurité, la santé et le bien-être des travailleurs.»

L'OIT, toujours engagé dans la promotion de conditions de travail sûres et salubres pour tous les travailleurs, continue à travailler avec les gouvernements, les partenaires sociaux et d'autres parties prenantes pour relever les défis posés par le stress thermique au travail.

Pour toute demande d'interview, veuillez contacter Marco Minocri, chargé de communication, Bureau de l'OIT au Qatar (minocri@ilo.org).