Progrès économiques et sociaux dans les PMA

Les progrès des pays les moins avancés bloqués par des crises multiples

Les faiblesses structurelles des pays les moins avancés (PMA) seront exacerbées s'ils n'ont pas la possibilité de participer pleinement à la reprise mondiale.

Communiqué de presse | 29 avril 2022
© Ninara
NEW YORK (OIT Infos) – Les progrès économiques et sociaux des pays les moins avancés (PMA) ont été ralentis par l'impact de la pandémie de COVID-19, le changement climatique et la persistance des crises énergétique et alimentaire.

Selon un rapport de l'Organisation internationale du Travail (OIT), la plupart des PMA ont réagi rapidement à la pandémie en mettant en œuvre un large éventail de mesures de soutien, malgré des écarts financiers croissants et une marge de manœuvre budgétaire limitée.

Cependant, des faiblesses structurelles les ont rendus plus vulnérables aux multiples chocs actuels et seront encore exacerbées si les PMA ne participent pas pleinement à la reprise mondiale.

Le rapport, Le présent et l'avenir du travail dans les PMA, présente une vue d'ensemble des progrès et des défis structurels auxquels sont confrontés les PMA en termes de transformation structurelle, de transition juste vers des économies plus vertes et de création de plein emploi productif et de travail décent. Il couvre les tendances actuelles en matière de production, de productivité, d'emploi et de travail décent, ainsi que le rôle de la protection sociale et des institutions du travail.

Il y a actuellement 46 pays sur la liste des PMA, représentant 12 pour cent de la population mondiale. Ils se caractérisent par de faibles niveaux de revenus et une vulnérabilité aux chocs économiques et environnementaux, un faible développement humain, une extrême pauvreté et des taux de mortalité élevés.

Selon le rapport, les vulnérabilités des PMA résultent en grande partie de la faiblesse des capacités de production, liée au manque de capacités humaines, à l'insuffisance des infrastructures et à la capacité limitée d'accéder aux technologies et de les utiliser. Elles sont également le résultat de la faiblesse des institutions, notamment des institutions du travail et des systèmes de protection sociale.

L'emploi informel est omniprésent et représente près de 90 pour cent de l'emploi total dans les PMA. En outre, il existe une forte polarisation entre des entreprises de capacités et de productivité différentes.

Le rapport évalue comment les technologies numériques peuvent potentiellement offrir de nombreux avantages aux PMA - en particulier ceux qui ont une population jeune importante - à condition que des investissements importants soient réalisés dans le capital, les compétences et les connaissances pour soutenir un travail décent productif et inclusif.

Le rapport comprend un certain nombre de recommandations politiques pour une reprise centrée sur l'humain qui soit inclusive, durable et résiliente. Ces recommandations sont les suivantes :

1. L'expansion de l'aide et de la coopération internationales, y compris l'aide publique au développement (APD), afin de renforcer les soins de santé et les vaccins et d'éviter les restrictions et les obstacles inutiles au commerce et à la migration.

2. Renforcer les institutions et les politiques de l'emploi pour la création d'emplois décents et améliorer la cohérence des politiques en matière d'action climatique pour des économies plus vertes.

3. Renforcer les institutions du travail et développer les capacités pour permettre l'exercice des droits, tels que la liberté d'association, la négociation collective et d'autres principes et droits fondamentaux au travail, avec l'engagement actif des partenaires sociaux.

Selon le rapport, cette orientation politique créerait un cercle vertueux qui améliorerait la confiance dans le gouvernement, faciliterait un passage progressif à des activités à forte valeur ajoutée et écologiquement durables, aiderait à réduire la pauvreté et les inégalités et contribuerait à la justice sociale.
«Les chocs multiples ont mis les pays les moins avancés sous une pression énorme», a déclaré le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder. «Cependant, avec les bonnes mesures en matière d'emploi et de politique macroéconomique, il est possible de créer de nouveaux emplois dans les secteurs existants et nouveaux, ainsi que d'améliorer la productivité et l'innovation grâce aux investissements dans les opportunités économiques vertes et numériques.»