109e session de la Conférence internationale du Travai

Le «cataclysme» du COVID-19 exige des politiques de reprise centrées sur l’humain, selon le Directeur général de l’OIT

Le Directeur général de l’OIT a déclaré aux délégués lors de la séance plénière virtuelle d’ouverture de la Conférence internationale du Travail que des politiques centrées sur l’humain, telles que décrites dans la Déclaration du centenaire de l’OIT, sont essentielles pour offrir une réponse mondiale durable et inclusive à la pandémie.

Communiqué de presse | 7 juin 2021
© M. Crozet / ILO
GENÈVE (OIT Infos) – Les effets «cataclysmiques» de la pandémie de COVID-19 sur le monde du travail a mis en évidence la nécessité d’adopter des politiques de reprise centrées sur l’humain, a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, aux délégués lors de la première séance plénière de la 109e Conférence internationale du Travail (CIT).

Il a souligné les conséquences des «inégalités multiples et grandissantes dans nos sociétés» que la pandémie a mis au jour et l’incapacité passée à y remédier au fil du temps.

«La somme des souffrances humaines causées par la pandémie n’en est que plus grande du fait de cet échec collectif. Dans cette maison de la justice sociale, nous devons, plus que quiconque, en tirer les conclusions», a t-il ajouté.

M. Ryder a reconnu les efforts et l’engagement des gouvernements à faire tout ce qu’il faut pour surmonter la crise sanitaire et atténuer ses conséquences économiques et sociales. Il a indiqué aux délégués qu’il était «extraordinairement important que cette Conférence ait lieu… parce que les gens partout dans le monde aspirent à une reprise qui mène à un meilleur avenir, résilient, durable et plus juste».

Le Directeur général a rappelé aux délégués que la Déclaration du centenaire pour l’avenir du travail, adoptée par la CIT en 2019, offre une précieuse feuille de route pour «construire une reprise centrée sur l’humain après la crise du COVID-19».

«La pandémie a précisément mis en lumière combien les politiques sanitaires, sociales et économiques, financières, commerciales et de propriété intellectuelle sont inextricablement liées… Nous devons partir de ce constat pour forger une meilleure cohérence du système multilatéral de façon permanente, tout comme la Déclaration du centenaire nous y incitait.»

«L’adoption par la Conférence d’un document final préconisant et esquissant une réponse mondiale pour une telle reprise, centrée sur l’humain, sera de la plus grande valeur», a-t-il déclaré.

Le Président de la Confédération helvétique, Guy Parmelin, a également pris la parole au cours de la séance plénière pour souligner que la CIT était «particulièrement importante… à un moment où nos marchés du travail sont encore sous le choc et que nous devons continuer à soutenir nos économies, nos emplois et notre population».

Le Président a appelé les délégués à «travailler sans relâche» pour mettre en œuvre la Déclaration du centenaire de l’OIT qui «nous guide quant aux mesures à prendre pour s’assurer que la relance de nos économies adopte une approche pertinente, sociale et centrée sur l’humain».

«Abandonnons l’immobilisme, la peur et la crainte d’innover pour saisir les opportunités qu’offre toute crise. La crise nous contraint à de nouvelles interdépendances, en particulier entre la santé, l’environnement, l’éducation, la finance, le numérique, le travail et le social. Ces interdépendances requièrent davantage de coopération. Entre les gouvernements d’abord, et avec nos partenaires sociaux également», a-t-il déclaré.

Au cours de la séance plénière, le Président du Conseil d’administration, Apurva Chandra, ministre du Travail de l’Inde, a également présenté son rapport qui couvre deux années de travail. Les présidentes des groupes Employeurs et Travailleurs, Renate Hornung-Drauss, Allemagne, et Catelene Passchier, Pays-Bas, ont prononcé des allocutions d’ouverture.

Pendant cette session de la CIT, les délégués vont débattre du document final sur le COVID-19 qui fournira des orientations sur les politiques de sortie de crise centrées sur l’humain. Ils vont également discuter de la protection sociale, un sujet extrêmement important au moment où les défaillances des systèmes actuels ont été cruellement révélées par la crise.

La CIT poursuivra son contrôle régulier de l’application des normes internationales du travail.

Plus de 4 300 délégués de 175 Etats Membres de l’OIT se sont inscrits pour participer à la CIT, qui se tient pour la première fois de manière virtuelle en raison de la crise du COVID-19. L’ouverture officielle de la Conférence a eu lieu le 20 mai, lors de l’élection du bureau de la Conférence. Ce segment de la CIT se terminera le 19 juin, et un second segment de la 109e CIT est prévu du 25 novembre au 11 décembre 2021, lorsque seront discutées les questions des inégalités, des compétences et de l’apprentissage tout au long de la vie.

Les sessions plénières de la CIT sont retransmises sur le site web de l’OIT. La couverture est également diffusée via YouTube, Twitter and LinkedIn