BUENOS AIRES (OIT Infos) – Le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder, a salué la Déclaration des dirigeants adoptée ici parce qu'elle indique la voie d'un avenir du travail qui répond aux besoins de tous.

Le communiqué des dirigeants du G20 couvre des questions aussi cruciales que l'avenir du travail, les infrastructures pour le développement, un avenir alimentaire durable et une stratégie intégrant l'égalité des sexes dans l'ensemble du programme du G20.

Dans la section principale Putting People First and Embracing the Future, il demande la coordination des réponses politiques et la coopération internationale pour veiller à ce que les bénéfices des changements technologiques soient partagés par tous.

«L'avenir du travail peut être celui que nous voulons – qui offre des emplois décents et durables pour tous – si nous le façonnons de manière adéquate», a déclaré le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder, au treizième Sommet des dirigeants du G20 en Argentine.

«Le taux de chômage mondial demeure élevé avec près de 114 millions de personnes sans emploi dans les pays du G20 aujourd’hui. Cette situation inquiétante de l'emploi devrait persister jusqu'en 2020 sauf si les gouvernements prennent des mesures correctives pour soutenir l'emploi, la croissance salariale et la création d'entreprises», a-t-il averti, ajoutant que «la croissance des salaires réels au niveau mondial, d’à peine 1,8 pour cent en 2017, est à son plus bas niveau depuis 2008. Parallèlement, l'écart de rémunération entre hommes et femmes est d’environ 19 pour cent au niveau mondial».

Selon le Directeur général de l'OIT, ces mesures comprennent le renforcement des institutions du marché du travail, l'adaptation de la formation professionnelle à l’évolution des besoins du marché et la progression vers l'égalité des sexes.

M. Ryder a attiré l’attention des dirigeants sur les recommandations qui seront contenues dans le rapport à paraître de la Commission mondiale sur l'avenir du travail. Créée par l'OIT, la Commission présentera son important rapport le 22 janvier 2019, donnant le coup d'envoi du centenaire de l'OIT.

Le Président argentin Macri a encouragé les dirigeants du G20 à donner la priorité «au dialogue pour créer un consensus pour les dix prochaines années» et les a invités à «envoyer un message clair au monde, qu'ensemble nous pouvons fixer un horizon de développement avec des responsabilités partagées, un engagement fort en faveur de l'égalité des sexes et unis dans la diversité». Dans ce contexte, M. Macri a affirmé: «L'essence du G20 est de promouvoir un dialogue qui respecte les différences».

M. Ryder a salué le fait que la Présidence argentine du G20 se soit efforcée de conjuguer les enjeux sociaux et environnementaux. «Il existe d'immenses perspectives de création d'emplois décents tout en préservant notre environnement».

Les recherches de l'OIT montrent que les politiques publiques actives visant à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris aboutiraient à la création de 18 millions d'emplois décents à l'échelle mondiale, tout en bâtissant une «économie circulaire» qui encourage la réutilisation, le recyclage, la réparation et le reconditionnement des biens, permettant de créer 6 millions d'emplois supplémentaires.

En septembre 2018, les ministres du travail et de l'emploi du G20 ont adopté une Déclaration, Fostering opportunities for an inclusive, fair and sustainable future of work (Créer les conditions d’un avenir du travail inclusif, équitable et durable), dans laquelle les ministres ont réaffirmé leur engagement à promouvoir des politiques qualifiantes innovantes, à renforcer la protection sociale et à formaliser les marchés du travail pour les rendre plus équitables et inclusifs.

Les ministres du travail et de l'emploi ont aussi adopté «la stratégie du G20 pour éradiquer le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l'esclavage moderne dans le monde du travail», s'engageant à promouvoir la participation des personnes handicapées au marché du travail et reconnaissant la nécessité de permettre aux femmes de participer sur un pied d'égalité à l'économie numérique.

L'Argentine a largement consulté au cours de l'année précédant le Sommet, y compris avec la tenue des réunions Business 20 et Labour 20 qui ont rassemblé les organisations d'employeurs et les syndicats des pays du G20. «Les gouvernements à eux seuls ne peuvent façonner l'avenir du travail que nous voulons», a commenté M. Ryder. «Les entreprises et les travailleurs joueront un rôle déterminant pour façonner un monde du travail qui place les individus, employeurs et travailleurs, au premier plan».