A l’approche du centenaire de l’OIT en 2019, nous prenons le temps de réfléchir aux avancées réalisées et de tirer les leçons de notre histoire singulière. Nous avons beaucoup à célébrer. Pourtant, en regardant autour de nous, nous constatons qu’il reste beaucoup à faire. Comment préparer l’OIT et ses mandants à tirer parti des opportunités qu’offrent la numérisation et l’automatisation afin de mieux intégrer les entreprises et les travailleurs au sein de l’économie? Comment exploiter leur potentiel pour élargir l’éventail des choix permettant de concilier vie professionnelle et vie privée et de réduire la durée du travail? Comment relever les défis que posent les processus de changement technologique, démographique et climatique à nos lieux de travail et à nos marchés du travail? Comment façonner l’avenir que nous voulons?

Le Directeur général de l’OIT a soulevé ces questions quand il a lancé l’Initiative sur l’avenir du travail, l’une des sept initiatives du centenaire qui vont orienter l’action de l’OIT au moment où l’organisation entame son second centenaire aux fins de remplir son mandat en faveur de la justice sociale.

En 2016 et 2017, la première étape de l’Initiative sur le travail décent consistait en des dialogues nationaux entre les gouvernements et les organisations d’employeurs et de travailleurs. Dans certains pays, ils incluaient la participation d’autres groupes, notamment des jeunes. Ces dialogues ont eu lieu dans plus de 110 Etats Membres, dans des pays développés et en développement. En outre, l’OIT a organisé un colloque à l’OIT en avril 2017 sur «L’avenir du travail que nous voulons» qui a rassemblé 700 participants, dont d’éminents universitaires et des représentants des mandants tripartites de l’OIT, pour débattre des changements qui bouleversent le monde du travail et envisager des réponses politiques possibles.

La seconde étape de l’Initiative sur l’avenir du travail a commencé par la mise en place d’une Commission mondiale indépendante sur l’avenir du travail en août 2017. La Commission, présidée par le Premier ministre de la Suède, Stefan Löfven, et la Présidente de Maurice, Ameenah Gurib-Fakim, réunit un groupe diversifié d’experts venus du monde entier. La Commission procède à un examen approfondi des mutations qui touchent le monde du travail afin de faire des recommandations – à l’OIT et aux responsables politiques en général – pour forger un avenir qui offre des emplois décents et durables à tous.

En vue de préparer la Commission mondiale à sa première réunion du 20 au 22 octobre 2017, le Secrétariat de l’OIT a fourni un rapport de synthèse des dialogues nationaux aux membres de la Commission, ainsi qu’un rapport initial qui analyse les tendances fondamentales pour l’avenir du travail. Au cours de sa deuxième réunion, du 15 au 17 février, la Commission mondiale va traiter quelques-unes des thématiques plus en profondeur. La Commission se réunira encore deux fois en 2018 avant de publier son rapport final début 2019.

L’OIT continuera de produire des documents de recherche et d’autres documents issus de ces connaissances, axés sur les politiques, concernant les questions relatives à l’avenir du travail. Ils serviront de base aux travaux de la Commission tout en permettant à nos mandants d’approfondir leur compréhension de ces questions complexes.

Sur la base du Rapport final de la Commission, la Conférence internationale du Travail de 2019 devrait se consacrer à l’avenir du travail en priorité, dans le cadre de discussions tripartites mondiales, dans le but de garantir la justice sociale pour tous dans les années à venir.