Journée internationale de la Femme

Vers un meilleur avenir pour les femmes au travail: ce qu’en pensent les femmes et les hommes – Résumé des principaux résultats

En collaboration avec Gallup, l’OIT a enquêté auprès d’hommes et de femmes pour comprendre leurs perceptions des femmes au travail. Les résultats, fondés sur des entretiens avec près de 149 000 adultes dans 142 pays et régions, laissent entendre que les femmes pourraient trouver du soutien dans leur recherche d’emploi productif et de travail décent auprès d’alliés inattendus – les hommes.

Note de synthèse | 8 mars 2017
Si l’égalité des sexes est encore loin d’être une réalité, et les résultats montrent de réels écarts dans de nombreuses régions du monde, les résultats montrent aussi que les hommes et les femmes ne sont pas toujours aussi éloignés dans leurs attitudes que pourraient le laisser supposer les idées reçues – il en va de même pour les gouvernements et les organisations d’employeurs et de travailleurs.

A l’échelle mondiale, la plupart des femmes préféreraient travailler et les hommes sont d’accord.

Un total de 70 pour cent des femmes et une proportion similaire de 66 pour cent des hommes préféreraient que les femmes aient un emploi rémunéré. Ces deux chiffres sont deux fois plus élevé que le pourcentage de ceux et celles qui souhaiteraient que les femmes restent à la maison.

Parmi les 70 pour cent de femmes qui voudraient travailler dans le cadre d’emplois rémunérés, on trouve notamment une majorité de femmes qui n’ont pas d’emploi actuellement. Plus important encore, ceci est vrai dans presque toutes les régions du monde, y compris dans plusieurs régions où le taux d’activité des femmes est traditionnellement faible, comme dans les Etats arabes.

La plupart des hommes et des femmes pensent qu’il est acceptable pour les femmes de leur famille d’avoir un travail rémunéré en dehors du foyer si elles le souhaitent.

Dans chaque région du monde, la majorité des hommes et des femmes considèrent que travailler à l’extérieur du foyer est acceptable pour les femmes de leur famille, bien que les femmes y soient généralement un peu plus favorables que les hommes. Même en Afrique du Nord, où les attitudes des hommes et des femmes sont les plus éloignées, 79 pour cent des femmes et 57 pour cent des hommes pensent qu’il est acceptable de travailler à l’extérieur.

Les familles jouent un rôle considérable dans la formation de ces attitudes: parmi les femmes des ménages pour lesquels il n’est pas concevable que les femmes travaillent en dehors du foyer, 61 pour cent d’entre elles disent préférer rester à la maison. Un peu plus d’un tiers (36 pour cent) souhaiteraient avoir un emploi rémunéré.

De manière quasi universelle, hommes et femmes mentionnent «l’équilibre entre travail et famille» comme l’un des défis majeurs que doivent relever les femmes qui travaillent dans leur pays.

En fait, dans l’immense majorité des pays, les gens mentionnent «l’équilibre entre travail et famille» comme l’un des principaux défis auxquels sont confrontées les femmes titulaires d’un emploi rémunéré dans leur pays. A de rares exceptions près, hommes et femmes de la plupart des régions du monde identifient les mêmes difficultés majeures pour les travailleuses de leur pays.

Parallèlement, les femmes sont confrontées à des problèmes différents selon les régions du monde. Trouver un équilibre entre travail et vie familiale est le problème numéro 1 dans les économies développées et émergentes, tandis que le traitement inéquitable au travail est la préoccupation la plus fréquemment mentionnée dans les économies en développement. Le manque de modes de garde abordables pour les enfants et les proches pose davantage de problèmes dans les économies émergentes et en développement que dans les économies développées. Les inégalités de salaire n’arrivent en tête de liste que dans les économies développées.

Si une femme a le même niveau d’éducation et d’expérience qu’un homme, femmes et hommes du monde entier ont plutôt tendance à dire qu’elle a les mêmes chances de trouver un emploi convenable dans la ville ou la région où ils vivent.

Femmes et hommes partagent le même point de vue sur l’emploi des femmes: environ quatre sur dix pensent que les femmes ont les mêmes chances de trouver de bons emplois, tandis qu’au moins un sur quatre pensent que les femmes ont soit plus soit – à l’autre extrémité du spectre – moins de chances d’en trouver.

Ces attitudes varient toutefois d’une région à l’autre et beaucoup en fonction du niveau d’instruction des femmes et de leur niveau d’activité. A l’échelle mondiale, plus les femmes sont éduquées moins elles considèrent qu’il existe de meilleurs débouchés sur le marché du travail pour les femmes qui ont les mêmes qualifications que les hommes. Le point de vue des hommes ne change pas beaucoup avec leur niveau d’éducation.

A l’échelle mondiale, la majorité des femmes employées disent que ce qu’elles gagnent est au moins une source importante de revenu pour leur ménage. Plus d’une femme sur quatre déclarent qu’elles fournissent le principal revenu dans leur foyer. Mais les hommes sont toujours plus enclins à dire qu’ils sont la principale source de revenu.

Ce schéma vaut pour chaque région du monde sauf pour l’Asie de l’Est. Dans cette sous-région, la majorité des femmes employées (61 pour cent) considèrent leur contribution comme une source limitée de revenu et seulement 35 pour cent considèrent que leurs gains représentent au moins une contribution importante aux revenus du ménage.

Dans chaque région, cependant, l’écart entre hommes et femmes diminue avec le niveau d’éducation. L’écart entre femmes et hommes employés qui disent apporter une petite contribution au revenu de leur ménage est aussi réduit parmi celles et ceux qui ont un plus haut niveau d’instruction.

Si les tendances mondiales indiquent que les femmes et les hommes ont certains points communs dans chacune de ces régions, les femmes sont confrontées à des problèmes singuliers dans chaque région et chaque contexte démographique. Le rapport suivant fournira des détails sur ces problèmes (ainsi que sur les réussites) et montrera à travers des données tout le chemin qui reste à parcourir et l’ampleur de la tâche à accomplir pour instaurer davantage d’égalité dans le monde du travail.