Convention sur le travail dans la pêche

La convention de l’OIT sur le travail dans la pêche n° 188 (2007) entre en vigueur

Cette convention historique va relancer les efforts mondiaux visant à garantir le travail décent pour les 38 millions de personnes qui travaillent dans le secteur de la pêche.

Actualité | 16 novembre 2016
© Ingrid Taylar 2016
GENÈVE (OIT Infos) – De nouvelles normes du travail conçues pour améliorer les conditions de travail pour des millions de travailleurs du secteur de la pêche va entrer en vigueur d’ici un an, puisque la Lituanie vient de ratifier la convention n° 188 de l’OIT.

Plus de 38 millions de personnes travaillent dans la pêche de capture à travers le monde, reconnues comme exerçant l’une des professions les plus dangereuses. La nouvelle de l’entrée en vigueur de la convention est un encouragement majeur aux efforts visant à assurer le travail décent aux pêcheurs à l’échelle mondiale.

«L’entrée en vigueur de la convention sur le travail dans la pêche est une étape importante pour l’industrie de la pêche», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder. «Elle va nous aider à offrir des conditions de travail décentes à bord des bateaux de pêche et à permettre l’application d’exigences minimales grâce aux inspections du travail dans les ports étrangers. Les normes énoncées par la convention peuvent aussi jouer un rôle préventif pour faire face aux formes de travail inacceptables dans le secteur, y compris le travail forcé et le travail des enfants».

Les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs ont massivement voté l’adoption de cette convention lors de la 96e Conférence internationale du Travail (CIT).
La ratification de la Lituanie est la dixième ratification requise pour que la convention entre en vigueur, dans 12 mois à compter de ce jour. La Lituanie est le troisième pays de l’UE à ratifier la convention, après l’Estonie et la France. A ce jour, la convention n° 188 a également été ratifiée par l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Argentine, la Bosnie-Herzégovine, le Congo, le Maroc et la Norvège.



L’importance de la convention pour les pêcheurs

Les travailleurs du secteur de la pêche sont confrontés à de graves problèmes quant à leurs conditions de travail, à savoir des pratiques de travail informelles, le travail à distance, les conditions météorologiques, la saisonnalité et la nature habituellement dangereuse du travail.
Le travail forcé, la traite des êtres humains et l’exploitation de la main-d’œuvre immigrée dans la pêche mondiale posent aussi des problèmes particuliers à l’échelle planétaire. Les normes du travail de la convention n° 188 contribuent à la protection des pêcheurs contre ces modalités de travail et ces violations des droits inacceptables.

Les normes de la convention contiennent des dispositions destinées à garantir que les travailleurs du secteur de la pêche bénéficient d’un meilleur niveau de santé et de sécurité au travail et de soins médicaux en mer et que les pêcheurs malades ou blessés reçoivent des soins à terre; qu’ils disposent d’un repos suffisant pour leur santé et leur sécurité; qu’ils sont protégés par un contrat de travail écrit; et qu’ils ont la même protection de sécurité sociale que les autres travailleurs.

A l’échelle mondiale, les pêcheurs travaillent à bord d’une flotte qui compte au total 4,6 millions de bateaux, dont la majorité font moins de 12 mètres de long et quelque 64 000 gros navires de plus de 24 mètres. Les normes innovantes de la convention n° 188 s’appliquent à la protection des travailleurs à bord de tous les bâtiments de pêche commerciale, avec suffisamment de souplesse pour couvrir petits et grands bateaux.

Les dispositions de la convention ont pour but de garantir que les bateaux de pêche sont construits et entretenus de manière à ce que les travailleurs bénéficient de conditions de travail décentes à bord, adaptées aux longues périodes fréquemment passées en mer. Les normes de la convention sont complétées par la recommandation sur le travail de la pêche qui l’accompagne (n°199).

La Convention instaure un mécanisme pour garantir le respect et l’application des dispositions par les Etats membres qui l’ont ratifiée, et s’assurer que les gros bateaux de pêche et les navires de pêche effectuant de longs parcours internationaux puissent faire l’objet d’inspections du travail dans les ports étrangers.

Ces normes sont complétées par deux séries de directives pour les Etats du pavillon et pour les Etats du port qui effectuent des inspections au titre de la convention, des directives qui furent adoptées dans le cadre de réunions tripartites d’experts.

L’OIT va poursuivre son engagement en faveur de la promotion du travail décent dans l’industrie de la pêche grâce à et la ratification et à la mise en œuvre étendue de la convention parmi les Etats Membres.