Better Work

L’amélioration des conditions de travail dans l’industrie textile bénéficie aux travailleurs et aux entreprises

Une évaluation indépendante du programme Better Work montre des gains considérables en termes de qualité de vie pour les travailleurs des usines qu’il conseille, ainsi qu’un renforcement de la compétitivité et de la rentabilité de ces entreprises.

Actualité | 26 septembre 2016
GENÈVE (OIT Info) – Un programme conjoint de l‘Organisation internationale du Travail (OIT) et de la Société financière internationale (SFI), une organisation du Groupe de la Banque mondiale, a permis d’améliorer considérablement les conditions de travail de centaines d’usines textile dans sept pays en développement, comme le montre une évaluation indépendante.

Selon l’étude de l’Université Tufts, le programme Better Work permet aux usines d’abandonner des pratiques telles que les longues journées de travail, les rémunérations extrêmement faibles, les menaces de renvoi, le recours abusif aux contrats à l’essai. Les travailleurs connaissent une hausse de leur salaire hebdomadaire net; les heures supplémentaires excessives et les salaires insuffisants sont de moins en moins fréquents. L’évaluation note aussi des progrès dans le comblement de l’écart salarial entre hommes et femmes, en particulier dans les usines qui bénéficient des services de conseil de Better Work en Haïti, au Nicaragua et au Vietnam.

Le programme a également enregistré des progrès substantiels dans la diminution des pratiques coercitives en matière d’emploi et la limitation du harcèlement et des violences verbales. En Jordanie, les déclarations de harcèlement sexuel ont reculé de 18 pour cent et la fréquence des travailleurs éprouvant de la peur au travail a nettement diminué elle aussi.

Former des femmes contremaîtres – un raccourci profitable

Les chercheurs ont observé que la formation aux techniques d’encadrement (FTE) de Better Work était une stratégie très efficace pour améliorer les conditions de travail et donner plus d’autonomie aux femmes dans ce secteur. L’analyse montre que les lignes de production supervisées par des femmes contremaîtres ayant été formées aux techniques d’encadrement ont permis d’accroître la productivité de l’usine de 22 pour cent, quand on les compare aux lignes des production gérées par des contremaîtres qui n’ont pas reçu cette formation.

Bénéfices pour les entreprises

Le rapport conclut que ces gains en matière de conditions de travail ne se font pas au détriment de la performance des entreprises. La recherche établit un lien direct entre de meilleures conditions de travail et des profits accrus pour les entreprises. Parmi toutes les usines suivies au Vietnam, après quatre ans de participation, les profits bruts ont augmenté de 25 pour cent.

«Les preuves d’un résultat bénéfique pour tous – améliorer les conditions de travail tout en stimulant les marges de profit – étaient jusqu’à ce jour largement empiriques. L’évaluation d’impact de l’Université Tufts a fait des progrès notables pour démontrer cette relation», affirme le Professeur Drusilla Brown, auteure principale du rapport.

A propos de Better Work

Better Work, créé en 2007 par l’Organisation internationale du Travail et la Société financière internationale, membre du Groupe de la Banque mondiale, a pour objectif d’améliorer les conditions de travail et de promouvoir la compétitivité dans les chaînes d’approvisionnement mondiales du textile. Le programme est opérationnel dans sept pays: Bangladesh, Cambodge, Indonésie, Vietnam, Jordanie, Haïti et Nicaragua et touche actuellement 1300 usines employant plus de 1,6 million de travailleurs.

Le programme Better Work reçoit le soutien de plusieurs donateurs importants: l’Australie (Ministère des Affaires étrangères et du Commerce – DFAT), le Danemark (Ministère des Affaires étrangères – Danida), les Pays-Bas (Ministère des Affaires étrangères), la Suisse (Secrétariat d’Etat à l’économie – SECO) et les Etats-Unis (Ministère du Travail, USDOL).